Rue des Capucins

Cette rue communiquait de la rue du Tombois et du Paradis avec la place des Maréchaux. Autrefois elle se nommait rue sur les Murs, le premier mur d'enceinte de la ville se trouvant derrière les maisons. Lors de la démolition d'une maison située vis à vis des Capucins, il avait été trouvé les ruines d'une tour comportant une porte dans sa partie inférieure.

L'église Sainte Ségolène

En 912 un oratoire aurait été fondé par Sainte Ségolène, sœur de l'évêque. Au XIIIème siècle une église avait été édifiée à l'emplacement de cet ancien oratoire. Au XVème siècle, modification de l'église avec une nef triple établie au bord d'une pente descendant vers la Seille, un ancien mur retenant la terre. Le cimetière entourait l'église et un portail clôturait le parvis devant l'église.

Le clocher fortifié avait servi en 1552 d'observatoire pendant le siège de Charles Quint. Des pièces d'artillerie avaient été stockées sous les voûtes.

En 1725 une nouvelle porte sculptée avait remplacé l'ancienne et une boiserie avait été installée dans la chapelle de la Vierge. La boiserie du chœur avait été supprimée et le chœur remis à neuf.

D'anciens vitraux du XVIème siècle se trouvaient dans les chapelles de Saint Joseph et de Sainte Marie. Ces vitraux avaient été restaurés par Laurent Maréchal. Des fresques très anciennes avaient été découvertes sous le badigeon qui recouvrait certains murs de l'église.

A la période révolutionnaire l'église avait été transformée en étable.

Lors du congrès archéologique de Metz en 1846 il avait été découvert que l’église était précédée d’une petite cour fermée par un beau portail.

A l’intérieur plusieurs fenêtres possédaient encore d’anciens vitraux. Une petite crypte était soutenue dans le milieu par un gros pilier.

400 places avaient été créées à la tribune et monsieur Malardot artiste réputé avait rénové plusieurs fresques anciennes.

Vers 1860 une disgracieuse boiserie qui cachait les arcades ogivales primitives avait été supprimée.

Une cloche moyenne avait été ajoutée à l’unique petite cloche. Celle-ci avait été supprimée et remplacée par trois nouvelles cloches.

Vers 1894 le curé Dellès avait fait restaurer l'église avec la réfection de la toiture, le crépissage de l'intérieur, la pose de nouveaux vitraux et la restauration des anciens. Le chœur et les chapelles avaient été repeints, la chaire à prêcher et trois confessionnaux avaient été remplacés et la tribune transformée avec la suppression d'environ 400 places, attendait un nouvel orgue.

En 1895 après toutes les restaurations de l'église, le curé avait annoncé qu'il avait reçu de Monseigneur Dupont des Loges la mission d'agrandir l'église devenue trop petite. Il envisageait de démolir la nef, le portail et le clocher fortifié, pour prolonger l'église jusqu'à la rue avec un portail monumental et une tour pour remplacer le clocher.

Malgré l'existence de quelques lézardes, l'architecte Tornov envisageait plutôt une consolidation de l'église, ce dont le curé ne voulait pas.

Finalement le conseil municipal avait accordé une subvention au curé, pour construire un portail moderne avec deux tours.

Le 10 février 1896 début de la démolition du portail gothique. La place des Maréchaux toute proche avait été transformée en chantier jusqu'en septembre 1897. Une maison située à l’angle de cette place avait été évacuée par la police en raison des risques et démolie en partie.

En avril le curé avait reçu du conseil municipal une somme de 15.000 marks pour l’acquisition de deux maisons de la rue dont la démolition était nécessaire pour la construction du nouveau portail.

Sous l’ancienne cour de l’église avaient été trouvés de nombreux ossements. Les trois maisons faisant face au parvis et masquant la façade avaient été démolies.

Le 11 janvier 1897 dernier office à l’église avant sa démolition et sa transformation. Le vieux clocher carré allait disparaître avec ses cloches et son horloge.

La fabrique de l'église avait été autorisée à acquérir une partie de la maison n° 3 de la rue Marchant et une partie de la maison de la rue des Capucins contiguë à l’église.

Lors des fouilles faites dans le courant de l'été, avaient été découverts à huit mètres sous terre, des pierres sculptées et des chapiteaux avec feuilles d’acanthe.

Une partie de l'ancienne église avait été gardée, le chœur, les chapelles, le magnifique chemin de croix, la belle grille de la tribune, la fenêtre de la façade. L’éclairage au gaz avait remplacé l’éclairage à l’huile.

En novembre six cloches avaient été installées ayant pour noms : Marie 5.000 kilos, Joseph 1.952 kilos, Ségolène 1366 kilos, Marguerite 955 kilos, Jean Baptiste 800 kilos, Gabriel 700 kilos.

Le premier juin 1898, consécration de la nouvelle église sous une pluie fine. La cérémonie annoncée par le bourdon de la paroisse, avait commencée à 7 heures 1/2 alors que les cloches sonnaient à toute volée.


Collection D. Mahut

Une petite maison donnant sur la cour de l'église servait de logement au sacristain et de salle de catéchisme. Ce presbytère avait été supprimé pendant la révolution. Vers 1844 la maison au n° 10/12 était devenue le nouveau presbytère.

Couvent des Capucins

Le couvent des Capucins avait été fondé à l'emplacement de l'hôtel de Joyeuse Garde auparavant propriété de Pierre Couppat, puis de Robert de Lamarche à partir de 1498.

Vers 1576 cette maison avait été primitivement prévue pour y créer un collège de Jésuites, projet non abouti et les Frères Capucins s'y étaient installés en 1602.

L'église avait été construite en 1724, le cloitre étant à sa droite. Devant la porte de l'église des grottes abritaient la sépulture des religieux. Du couvent près de l'église une longue terrasse et un bel escalier permettaient d'accéder au jardin potager très vaste.

Les Frères Capucins rendaient visite aux malades, aux prisonniers, accompagnaient les condamnés à mort.

En 1769 une croix autrefois en haut des escaliers de chambre avait été transférée devant l'église des Capucins.

Les Capucins avaient disparu lors de la révolution.

En 1866 sur l'emplacement du couvent des débris de poteries et de lampes laissaient penser qu'il s'agissait d'un ancien lieu de sépultures. Une partie du couvent était recouverte de plusieurs mètres de remblai, une cave spacieuse et une grande citerne se trouvaient au niveau du jardin.

A la même période une partie de l'ancien couvent des Capucins avec entrée dans la rue du Tombois et l'église avaient été vendus au couvent du Bon Pasteur.

Le très vaste jardin potager avait été cédé vers 1885 à l'orphelinat Saint Joseph rue Paixhans.

Le jardin botanique

Le jardin botanique avait été créé dans le jardin des Capucins en 1802 par Couthier un ancien chef de culture avec les horticulteurs Simon frères.

Une orangerie installée dans l'église contenait une collection de 250 orangers. Des réunions organisées à l'orangerie par l'école du botanique réunissaient une brillante assemblée. A l'église - orangerie étaient distribués les prix aux élèves des écoles et du lycée. L'école de musique y donnait des concerts et des expositions d'horticulture y étaient organisées.

Le 23 mai 1827 les élèves les plus méritants des écoles municipales avaient reçu 60 livrets de caisse d'épargne d'une valeur de 100 francs donné par le Duc d'Orléans à l'occasion de son mariage et son épouse avait donné aux filles des écoles 80 livrets d'une valeur de 50 francs. Le directeur donnait des feuilles de murier aux enfants du quartier pour nourrir leurs vers à soie, dont l'élevage était de mode à cette époque.

Contre les bâtiments du cloitre vers la rue du Tombois, une serre avait été construite. On y admirait de beaux magnolias venus de la grange aux Ormes, des jeunes filles se rendaient dans les serres pour peindre des tableaux de toutes ces jolies fleurs.

Une école de botanique dont les premiers cours avaient commencé en 1836, avait été installée dans la partie basse du jardin.

En 1844 création d'une société d'horticulture qui organisait d'admirables expositions au jardin botanique.

Le jardin botanique après avoir été dirigé par Couthier et par Simon, ce fut monsieur Belhomme qui en avait pris la suite. Plus tard messieurs Limbourg et Thomas y avaient donné des cours d'horticulture très suivis.

Le jardin botanique avait été supprimé vers 1860. L'église avait été incendiée en 1861.

Face au couvent des Capucins à l'angle des rues du paradis et du Tombois, l'auberge de la Croix Blanche possédait une cheminée gigantesque dans la cuisine. Dans une niche était une statuette de la Vierge et un fanal restait allumé du soir au matin. Une délégation de 263 seigneurs polonais avait séjourné dans cet hôtel en 1573, lors de leur voyage à Paris pour remettre au Duc d'Anjou la couronne de Pologne.

Tombée en ruine cette auberge avait été démolie vers 1840.

Vis à vis de l'église Sainte Ségolène se trouvait un cloaque où aboutissaient divers égouts. En 1740 une fontaine avait été installée contre le mur à côté de la porte de l'église, puis supprimée en 1866. A cette date au n° 20 un lavoir public avec bains avait été construit sur l'emplacement d'une partie de l'ancien couvent des Capucins. Une maison derrière le lavoir public était devenue le domicile du gardien du lavoir, transformé plus tard en un établissement de désinfection. En 1905 un second réservoir à eau chaude y avait été installé.

En 1873 dans une maison située rue des Capucins, adjacente à l’école normale, avait été créée une école de sourds muets.

En 1936

Au n° 15 épicerie, n° 17 charcuterie, n° 23 épicerie et laiterie,

n° 10/12 et 18 institut des sourds-muets, n° 14 fabrique de l'église, n° 20 bains et lavoir municipaux.


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