La guerre de 1870 autour de Metz - suite 1

Du 11 au 20 août par le maire de Plappeville

Dans le fort, à la date du 15 août, il y avait 30 pièces en batterie, puis à la fin du mois de septembre, 84 pièces presque toutes du calibre de 24. A cette date il n’y avait pas le moindre approvisionnement ni en poudre ni en munitions. Le lieutenant colonel n’avait reçu aucun renseignement sur la situation de ces batteries. Le maire observait avoir admiré le calme, le sang froid et l’habileté des officiers d’artillerie.

Au camp de Plappeville le 18 août le général Soleille commandant en chef de l’artillerie demandait la livraison de munitions par une ordonnance à cheval. Des pertes en hommes et en chevaux étaient survenues suite à la bataille de la veille. Les munitions demandées étaient attendues le lendemain à 8 heures du matin en avant du fort de Plappeville, où était parqué le convoi de munitions venu de Metz.

Du 10 au 20 août par le médecin militaire

Paris 10 août 1870 Courrier de la société de secours des blessés aux armées, adressé à Mr Lefort, chirurgien en chef de la première ambulance. Les circonstances pouvant exiger que les ambulances soient attachées à des corps d’armées différents, il n’est pas possible de maintenir l’unité entre elles comme l’avait d’abord pensé le comité médical. Le conseil a décidé que chaque ambulance relèverait exclusivement de son chirurgien en chef qui ne recevrait d’instructions que du conseil de la société. Sous ce pli, un duplicata de la commission qui notifie Mr Sée comme chirurgien en chef de la deuxième ambulance. Veuillez restreindre votre action à l’ambulance qui vous a été confiée et qui par l’importance de son matériel peut se diviser en deux ou trois ambulances distinctes qui resteront placées sous votre autorité. Vous avez donc à prendre désormais le titre de premier chirurgien en chef de l’ambulance n° 1 et Mr Liegeois devient deuxième chirurgien en chef.

D’après les renseignements que vous nous avez transmis il paraîtrait que les chevaux de selle de votre personnel sont devenus pour vous une source de grand embarras. Si vous croyez ne pas devoir vous en servir, le parti le plus sage serait de nous les retourner sous la conduite de l’un de vos meilleurs palefreniers pour que nous puissions en opérer la vente immédiate.

Le conseil vient d’apprendre avec satisfaction que vous avez eu la pensée de vous présenter aux lignes prussiennes pour soigner nos blessés et que votre initiative s’est trouvée paralysée par des obstacles que nous n’avions pu prévoir.

11 août entrée à Metz, campement à la caserne du génie. Reconnaissance du côté de Sainte Barbe.

14 août bataille de Borny, départ de l’ambulance à Borny à 8 h du soir et retour à 4 h du matin.

15 août excursion chez les prussiens à la ferme de Colombey, départ à 2 h de l’après-midi et retour à 10h du soir. Nous ramenons 76 prisonniers français.

16 août bataille de Gravelotte, on retourne chez les prussiens chercher les blessées et ensevelir les morts.

17 août départ à 6 h du matin pour Gravelotte, arrivée à 10 h à la ferme Saint Hubert. Retraite ou changement de position du campement au 97ème de ligne. Coup de mitrailleuse sur les prussiens.

De retour à Metz, on nous appelle à minuit pour ramener de Gravelotte 120 prisonniers blessés, dans l’ambulance de la ferme de Mogador. Le colonel et le lieutenant colonel blessés, le commandant adjudant major tué, les prussiens menaçaient de mettre le feu à l’ambulance, ce qu’ils font le lendemain matin. Nous apprenons qu’un chirurgien militaire a été tué à Rezonville, à côté de Gravelotte, dans une charge de hulans.

18 août départ pour Gravelotte, on se bat à peu près dans les mêmes positions que la veille à Saint Privat. Nous prenons le même chemin que la veille, par Rozerieulles mais des soldats qui en viennent le trouvent très dangereux Nous retournons sur nos pas et passons par Châtel où existent deux ambulances contenant déjà un certain nombre de blessés. A peine arrivés nous voyons les obus tomber sur le coteau dans les bois, à une certaine distance de nous, mais avec une tendance assez marquée à se rapprocher. Nous nous éloignons et quelques heures après les médecins militaires trouvaient les ambulances. Course à travers champs, nous arrivons à Lessy où nous établissons une ambulance dans l’église avec des blessés peu nombreux. Bombardement de Sainte Ruffine et fusillade prolongée, tir du Saint Quentin. Lefort arrivait à minuit avec le reste de l’ambulance. Quelques uns vont à Châtel où se trouve un nombre considérable de blessés mutilés. Les balles sifflent autour d’eux, rencontre des uhlans, qui à la vue du brassard, abaissent les armes.

19 août départ de Lessy et déjeuner dans un champ. Croyant à une attaque du Saint Quentin nous projetons d’aller camper derrière, mais l’on nous empêche de passer. Campement aux portes de Metz près d’un régiment d’artillerie. La ville nous cède un emplacement et nous rentrons à Metz laissant quelques uns garder le camp.

20 août arrangement pour l’emplacement de notre hôpital. Voyage à Plappeville pour chercher des blessés. Impossibilité de trouver des voitures pour les transporter. Le soir la vue des feux de l’armée campant sur le Saint Quentin était une fausse alarme.

(à suivre)

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