Rue Chèvremont

La montagne Chièvre-mont au XIIIème siècle s'élevait (avant l'extraction des terres en 1757 pour construire la rue des Jardins,) jusqu'à la rue Chèvremont, pour redescendre vers la rue Dairangerue, l'actuelle rue Paixhans. Elle allait du plateau de Sainte Croix jusqu'à la Moselle.

Vu son escarpement le sol restait probablement en friche où les chèvres s'alimentaient de buissons et d'herbes. D'où probablement l'origine du nom.

Cette rue étant la continuation de la rue du Haut Poirier , primitivement elle portait ce même nom. C'est vers 1580 que la dénomination de Chèvremont, rappelant le mont des chèvres, lui avait été donné.

En 1266 une maison était située en Chièvre-mont, en 1301 une maison était dite située à la descente de Chièvre-mont.

Au XVème siècle plusieurs maisons se situaient en Chièvre-mont. En 1422 une maison dite la folie, en 1426 une maison située sur le tour de la ruelle de Baire approximativement rue Chèvremont en face de la rue du Haut Poirier actuel, en 1441 une maison dans la vallée de Chèvremont, en 1457 maison Staissenel les futurs greniers de la ville, en 1464 acensement d'une maison avec jardin à l'arrière à François Lairy qui y habitait encore en 1484.

En 1457 construction d'un édifice à l'emplacement de la maison Staissenel. A l'origine le magasin de Chèvremont était une grange militaire où la ville renfermait son matériel de guerre. Devenus les greniers de Chèvremont la date de 1536 se trouvait sur une pierre d'un vaste contrefort. Le faite des murailles était crénelé. Les fenêtres n'étaient plus groupées comme celles des constructions antérieures au XVIème siècle. Régulièrement espacées elles étaient disposées sur quatre étages.

En 1588 le grenier garni de créneaux et la muraille du côté de la ruelle étant prêts à tomber avaient été recouverts. Cette grange qui s'appuyait à l'ancien mur d'enceinte était devenue un magasin pour les réserves de grains de la ville.

Le 15 novembre 1550 le curé de l'église Sainte Ségolène avait cédé à un juré de la ville les droits qu'il possédait sur une maison sise en Chèvremont, entre celle d'un chanoine et celle du sieur Jehan Aubertin gouverneur des salines de Moyen Vic. Le sieur Moureau , curé de l'église Sainte Ségolène jouissait de cette maison en vertu d'un bail d'une durée de 60 ans, contre un loyer de quatre livres de Metz.

La maison de Jehan Aubertin avait été occupée auparavant par le chapelain de l'église Saint Hilaire le Grand. En 1552 elle était habitée par le sieur François, vigneron.

Le 23 avril 1560 François Lambert, laissait par bail emphytéotique pour 60 ans, une maison contre un payement de 68 sous 9 deniers messins à Dominique Roussel chanoine de la Cathédrale. Cette maison se trouvait entre celle de Jean Aubertin et une autre maison à l'état de ruines.

Le 7 avril 1562 avait été vendu à Gilles Foës chanoine de la cathédrale, une maison et son jardin situés en Chèvremont.

En 1575 cession par un soldat de la garnison de Metz à maitre Anuce Foës docteur en médecine, des droits sur une maison et son jardin située en Chèvremont à l'endroit de la rue de la Baire.

Anuce Foës né à Metz en 1528 y était décédé le 8 novembre 1595. Il était père de deux fils Jacques et François et de plusieurs filles. Madeleine fille de François avait épousé en 1636 François Fabert veuf de Suzanne Lespingal et fils d'Abraham l'imprimeur.

En 1614 la ville avait vendu à Abraham Fabert l'imprimeur, une masure située entre le Porcillon et le grenier, pour qu'il la rebâtisse.

Valentin Bousch, l'illustre peintre verrier de la cathédrale, décédé en 1541, habitait dans une maison lui appartenant située face aux greniers de la ville. Les vitraux de la cathédrale sont datés de 1521 et de1539. Devenue la maison de l'avocat Roederer, c'est en creusant dans le jardin de cette grande maison vers 1755, qu'avaient été trouvés des traces de fours et des débris de verres colorés provenant de l'atelier de Valentin Bousch.

Tous les débris de verre avec la masse de terre enlevée dans le jardin lors de la construction de la rue des Jardins, avaient servi de remblais en divers endroits de la ville. Un jardin avait été créé à cet emplacement entre les deux corps du bâtiment du n° 20 de la rue.

En 1609 le maitre de la poste du Roi louait une petite maison sise sous le grenier de Chèvremont.

En 1618 Nicolas Maguin, maitre échevin, avait loué pour six ans à Dame Nicole de Vienne les deux hauts greniers qui étaient l'un sur l'autre, pour y mettre soixante livres de grains par an.

Fin du XVIIème siècle le pressoir d'Aspremont était dit se trouver en Chèvremont

Un mur séparait le couvent des Carmes Déchaussés des greniers de la ville. Une ruelle longeant le mur conduisait à la maison des Trinitaires.

Depuis le musée actuel jusqu'à l'angle des greniers de la ville la rue avait été dénommée rue de Porcillon. Aucun acte n'avait été semble t-il trouvé sous ce nom, mais ce nom apparait cependant sur un plan du XVIIIème siècle.

En 1737 la rue auparavant pavée de laves volcaniques, avait été recouverte de cailloux enveloppés dans un lait de chaux. Une grande partie des maisons appartenait aux pères Carmes ou à la cathédrale.

Lors de la création de la rue des Jardins en 1755, un mur avait été construit pour soutenir les terres et les maisons de la rue Chèvremont. Le sol de cette rue avait été abaissé pour en faciliter l'accès par une pente plus douce.

La maison du serpent rebâtie vers 1765 avait une sculpture représentant un dragon en pierre, placé sur la façade entre les deux fenêtres du deuxième étage. Cette sculpture qui existait déjà dans l'ancienne maison lui avait donné le nom de maison du serpent. Sculpté au dessus de l'entrée ce dragon était semblable au Graoully que le maire de Woippy portait lors de la procession de la cathédrale.

En 1786 la rue Chèvremont dépendait de la paroisse Sainte Ségolène.

L'horticulteur Pirolle qui habitait au n° 12 de cette rue, s'était fait remarquer pour ses opinions révolutionnaires.

En 1806 le mont de piété avait été transféré et ouvert dans le bâtiment des Carmes. Une caisse d'épargne y avait été jointe en février 1820 dans ce même bâtiment. En 1890 ces deux institutions avaient été relogées dans une maison construite contre la ruelle du Bordé.

Année 1930En 1936 existaient au n° 6/8 la caisse d'épargne, le mont de piété, le crédit municipal, l'assistance publique, n° 10 un horloger, n° 20 un relieur, n° 22 un artiste peintre.

Vers 1980 les archives municipales occupaient le bâtiment n° 6 de la rue.

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