Rue des Trinitaires

A l'époque romaine sur la colline Sainte Croix se trouvait une vaste construction proche de la porte Moselle par laquelle passait la voie romaine de Trèves .

L'emplacement de ce palais connu sous le nom de Cour d'Or ou d'Orme, se situait dans le périmètre des rues des Trinitaires, de la Bibliothèque et de Chèvremont.

Des traces de cette construction existaient encore dans la maison n°10 et 12 de la rue des Trinitaires.

Dans une charte du Xème siècle du cartulaire de Gorze, le palais d'Austrasie qui appartenait alors à cette abbaye était désigné sous le nom de Cour d'Or.

Cour d'Orme pourrait également s'expliquer par l'habitude de rendre la justice sous un orme.

La rue du Haut de Sainte Croix conduisait à la porte Moselle en suivant la voie romaine de Trèves. Vers 1230 la tour de la porte Moselle avait été abattue. Sur un pilier une inscription en lettre d'or rappelait une cité édifiée par de noble gens. Cette porte devait se trouver vis à vis de l'église Sainte Ségolène.

La rue dénommée précédemment rue de la Trinité lors de l'installation des Trinitaires, était devenue rue des Trinitaires en 1781.

L'hôtel Saint Livier

Collection D. MahutDans un acte d'acensement daté de 1236 une maison et une tour situées devant Sainte Croix était appelées Maison du Muet. Cette grande maison ainsi que la tour carrée crénelées, au n° 1 de la rue des Trinitaires était également dites Hôtel Saint Livier.

La tour qui dominait la ville et ses environs avait servi au guetteur de la ville avant son installation à la cathédrale au clocher de Mutte. L'hôtel Saint Livier était devenu vers 1900 propriété de la ville qui y avait installé en 1904 une école supérieure de filles, puis le conservatoire de musique.

L'hôtel Chaverson

L'hôtel Chaverson avait été établi à l'emplacement d'une partie du palais d'Austrasie. En 1360 par un acte de succession de défunt Livier de Chaverson, la propriété avait été partagée entre plusieurs familles alliées dont les familles de Heu, Desch, Gournais, puis plus tard était passée à la famille Dorthe, tous descendants Chaverson. Situé au bout de la rue des Trinitaires au fond du cul de sac sur l'emplacement de la porte Moselle et les vieux murs de la cité, Mathias Dorthe en était le propriétaire au début du XVIIIème siècle. A cette période des difficultés étaient apparues entre les églises Sainte Croix et Sainte Ségolène au sujet de cet hôtel. Un arrêt avait finalement attribué cette maison à la paroisse Sainte Ségolène.

Pendant la révolution il avait été la résidence du Président Colchen père du premier Préfet.

Les Carmélites

Les religieuses Carmélites autorisées à s'établir à Metz en 1623 avaient occupé la maison Belchamps située place Sainte Croix. Disparues au moment de la révolution, elles étaient revenues en 1857 s'installer dans la maison des Jésuites.

Vers 1894 elles avaient acheté l'hôtel Chaverson aux n° 10/12 et deux autres maisons de la rue des Trinitaires. En juin la ville leur avait vendu 28 m2 dans le fond de l’impasse de la rue des Trinitaires pour y faire l'entrée principale de leur couvent. Une reconstruction complète du monastère avait amené la découverte des vestiges d'un grand bâtiment, ainsi que d'un aqueduc dans l'impasse des Trinitaires qui se dirigeait vers l'ancienne porte Moselle qui était située avant le XIIIème siècle approximativement sur la petite place entre les rues des Trinitaires et de la Glacière.

Un ancien bâtiment servant d’écurie, était composé de colonnes en pierre supportant le plancher avec des madriers de chêne d'environ 35 cm de largeur. Les murs étaient sans pierre de taille. en petit appareil, avec dans le fond du rez de chaussée des arceaux en maçonnerie. Les archéologues messins pensaient à une origine mérovingienne.

Le mur du fond reposait sur l’ancien mur d’enceinte de 4 m d’épaisseur. Les fondations de ce mur à 5 m de profondeur montraient des traces d’anciens contreforts. Un autre mur allait rejoindre l’entrée de la maison à l’extrémité de l’impasse de la rue des Trinitaires.

Le bâtiment avec tourelle à gauche de cette entrée, paraissait provenir du bâtiment des religieux de Gorze qui y avaient eu leur refuge.

En 1897 en trois ans le monastère très vaste avait été reconstruit complètement. L'ancienne chapelle à l’angle de la rue des Trinitaires et de l’impasse du même nom, avait été démolie. La bénédiction de la nouvelle chapelle avait eu lieu le 20 octobre 1897.

Dans la cour de la maison n° 12, reconstruite en 1898, se trouvaient la base d'anciennes murailles ainsi qu'un réduit souterrain voûté avec revêtement de marbre à la même profondeur que l'égout de Chèvremont.

Dans l'impasse de la rue des Trinitaires une muraille de 2 m d'épaisseur avec cordon à double rangée de briques, devait rejoindre l'impasse de Chèvremont et former une voie longeant l'enceinte.

Les carmélites avaient quitté Metz pour s'installer à Plappeville vers 1950. Les locaux avaient été rachetés par la ville de Metz, puis dénommés chapelle et caveau des Trinitaires.


Exposition à la chapelle du Carmel
Après l'effort le réconfort

Les Trinitaires

A la fin du XIIème siècle les Trinitaires d'abord installés au faubourg de Moselle, suite aux fréquentes inondations, s'étaient établis en 1266 dans la maison du Voué, près de l'Esplanade vers l'entrée de la rue des Clercs.

Délogés lors de la construction de la citadelle, ceux-ci avaient été transférés en 1562 à la Cour d'Or, sur l'emplacement d'une partie du Palais d'Austrasie.

L'abbaye de Gorze avait cédé la Cour d'Orme par une donation datée du 23 février 1561, confirmée le 22 décembre 1564 par l'évêque de Metz.

L'église des Trinitaires avait été bâtie en 1566 sur l'emplacement d'une ancienne chapelle du XIIème siècle.

Un collège dirigé par les pères Jésuites prévu en 1622, devait être situé dans la Cour d'Orme aux Trinitaires mais ce projet n'avait pas abouti et les Jésuites s'étaient installés dans l'abbaye Saint Eloi rue Chèvremont.

En 1720 l'église qui tombait en ruine avait été reconstruite.

A la révolution l'église des Trinitaires était devenue une maison d'habillement militaire. Un arrêté de 1803 l'avait affectée au culte protestant. Avec la nomination d'un pasteur, le culte protestant avait été pratiqué dès le 30 octobre suivant.

En 1791 la maison conventuelle des Trinitaires avait été adjugée à la ville de Metz.

Le 2 nivôse an 3 (31/12/1794) commencement de l'échange des billets contre de la monnaie de cuivre à l'ancienne maison des Trinitaires.

L'ancien couvent, suite à l'incendie en 1811 de Saint Vincent, avait été mis à la disposition de Morlanne qui y donnait des cours d'accouchement.

La maison des Trinitaires était devenue école municipale et par un règlement de 1851 la ville était devenue propriétaire du cul de sac de la rue des Trinitaires.

Collection D. MahutUn nouvel orgue avait été installé en 1876 au temple protestant de la rue des Trinitaires. Pour en payer le prix le pasteur Wingert avait organisé plusieurs concerts dans le temple.

En 1904 le protestantisme voulant affirmer son importance à Metz, le temple de la rue des Trinitaires ne suffisait plus.

Les religieuses de Sainte Élisabeth

Les religieuses de la Présentation, dites de Sainte Élisabeth, s'étaient installées rue des Trinitaires, remplaçant les sœurs de Saint Jacques, vis à vis des Trinitaires en 1639. Trois ans plus tard elles avaient acheté une petite cour avec un bâtiment situés à la suite de leur monastère. Une église avait été construite, les sœurs se consacrant à l'enseignement des jeunes filles, assistant les malades et veillant les morts.

Elles avaient été réunies aux sœurs de la Madeleine et remplacées en 1747 par les frères des écoles chrétiennes qui y avaient ouvert une école de garçons. Les frères ayant été expulsés leur église était devenue un dépôt de tabac. Le couvent étaient alors occupé par des familles bourgeoises jusque vers 1885, période à laquelle l'église et le couvent avaient été achetés par les sœurs de la maternité pour y construire après démolition, la nouvelle maternité (celle-ci déménage en janvier 2013 pour occuper un bâtiment neuf à Mercy).

- La maison n° 9 avait été acquise vers 1880 par monsieur de Coëtlosquet qui y avait installé une école de filles à trois classes et une salle d'asile tenues par les sœurs de Sainte Chrétienne, nommée école Sainte Croix.

- Dans la cave de la maison n° 2 se trouvaient des restes de murailles romaines.

- La petite maison n° 4 vis à vis de Saint Livier avait été donnée vers 1850 à la communauté de Saint Vincent de Paul pour y installer l'œuvre des jeunes filles. Cette œuvre avait été créée vers 1840 dans l'impasse Cour aux Poules par la sœur Julie de la maison du bureau de bienfaisance. Cette œuvre qui comptait environ 50 enfants, avait été transférée aux Récollets en 1863.

- Dans la maison n° 6 restait une muraille romaine avec couloir voûté et une cheminée à colonnes. Au fond de la cour deux murs à double cordons et double rangées de briques séparaient le jardin de ville de celui de l'école des Trinitaires.

Année 1936

Au n° 1 Conservatoire de musique, n° 3 Ecole de filles Sainte Chrétienne, n° 7 Epicerie, n° 9 cordonnier, N° 2 Boucherie, n° 4 Imprimerie, n° 10/12 couvent du Carmel.

Ajouter un commentaire

Les commentaires peuvent être formatés en utilisant une syntaxe wiki simplifiée.

:-) ;-) :-/ :-| :-D :-( :-C 8-) :-o ;-( 8-O :-D

Fil des commentaires de ce billet

Michèle

Merci à Serge d'avoir relevé cette erreur.
Chiffre mal déchiffré dans les archives dont l'écriture n'est pas toujours bien lisible.

Michèle dimanche, 21 août 2022 - 17:41
Serge

Il y a une erreur de frappe dans le texte.
« - La maison n° 9 avait été acquise vers 1880 par monsieur de Coëtlosquet ». C’est la maison du numéro 3 qui a été acheté par Coëlosquet.

Serge dimanche, 21 août 2022 - 17:28

counter