Maréchal-ferrant et taillandier

A la fin du 14ème siècle la corporation du métier des fèvres comprenait les maréchaux-ferrants, les serruriers, les taillandiers et d’autres métiers travaillant le fer, sauf les couteliers.

En 1382 l’apprenant faisait son apprentissage chez un maître qui tenait une forge après avoir payé une taxe de 20 sols pour l’établissement de celle-ci.

  • Le porteur de charbon ne pouvait ni acheter ni vendre du charbon.
  • Le maître de la corporation, ainsi que les jurés élus le 13ème jour de juin devant le moustier (église) Saint Pierre, encaissaient toutes les amendes dues, par exemple 10 sols messins pour une fausseté qu’ils avaient constatée dans un ouvrage fait par un artisan du métier.


De nouveaux statuts en janvier 1412 établissaient que le transport du charbon pour les compagnons, leur coutait deux deniers et que le porteur ne pouvait toujours ni vendre ni acheter du charbon.

  • Le maître et les jurés devaient détruire toutes les faussetés trouvées et quand un ouvrage était mal fait il était repris par l’artisan qui rendait l’argent encaissé.
  • Aucun accord ne pouvait être fait entre les différents patrons que ceux prévus par les statuts.
  • Un étranger venu s’installer à Metz pour y travailler le fer, ne pouvait le faire qu’au bout d’un an et un jour à condition de payer le prix de son établissement.
  • Toutes les amendes encaissées étaient apportées chaque mois au clerc de la ville.
  • Tous les 13 juin devant le moustier Saint Pierre, le maître était élu par l’accord de tout le métier.


Les maréchaux, taillandiers, serruriers et cloutiers n’appartenaient qu’à une seule et même communauté sous la dénomination de fèvres. Unis les uns aux autres ils réglaient la police de leur corporation suivant les statuts qui leur étaient propres.

En 1675 les maréchaux et taillandiers avaient demandé à faire corps à part, ce qui avait été accepté par arrêt de la cour. Depuis cette date les maîtres maréchaux et taillandiers n’avaient aucun règlement qui pouvait leur servir de statuts.

Une demande d’homologation adressée en juin 1771 à la cour était accompagnée des règles à prévoir pour l’avenir.

  • Les maitres des communautés étaient obligés de se trouver aux semonces (assemblées) générales qui étaient annoncées la veille par le jeune six (l’un des six jurés), envoyé par le maître moderne en exercice. Ces maîtres lui devaient honneur et respect, sous peine de 20 sols d’amende, à moins qu’ils n’aient fait leurs excuses au maître moderne. Aucun maître ne pouvait au cours de ces semonces ni l’injurier ni l’insulter, l’union étant une nécessité dans ces assemblées.
  • Tous les maitres et compagnons qui demandaient une semonce d’office pour juger quelques difficultés survenues entre eux, payaient pour celle-ci la somme de 3 livres.
  • Un maître ne pouvait débaucher un compagnon travaillant chez un autre maître, à peine de 3 livres d’amende à payer sur le champ.
  • Aucun compagnon ne pouvait quitter son maître avant l’expiration du temps convenu et était tenu d’avertir son maître 8 jours avant de le quitter.
  • Aucun maître ne pouvait donner de l’ouvrage à un compagnon sortant de chez un autre maître, avant qu’il n’ait payé et remboursé ce qu’il pouvait devoir au maître qu’il quittait.
  • Les maitres d’office, inspecteurs et tous autres maîtres étaient obligés de reprendre avec un commissaire, toutes les contraventions dans la fabrication ou dans la vente des ouvrages affectés exclusivement à leur profession de maréchal et de taillandier. Les contraventions étaient déposées au greffe de la police pour en être jugées suivant les statuts de la cour.
  • Tous ceux qui voulaient exercer la profession de maréchal-ferrant et taillandier à Metz ne pouvaient le faire qu’après deux années d’apprentissage chez un maître de Metz. Celui-ci était obligé de les faire enregistrer sur le registre de la communauté du maître moderne, au plus tard dans les 15 jours suivant l’ancien usage de la communauté comme il se pratiquait avec les serruriers et cloutiers.

Maréchal-ferrant

Pour être reçu maître maréchal-ferrant après deux années d’apprentissage, l’apprenti était obligé de s’adresser aux maitres d’office. Ceux-ci étaient obligés d’organiser une semonce générale la veille où l’aspirant pouvait être reçu maître, séance au cours de laquelle étaient déclarés le jour et l’heure et chez quel maître l’aspirant ferait son chef d’œuvre.
Pour son chef d’œuvre les maîtres et inspecteurs lui présentaient un cheval qui n’avait pas de fers, que l’on faisait passer et repasser devant lui. Le futur maître lui levait un pied de devant et un de derrière pour les examiner. Ce cheval conduit à l’écurie, l’aspirant était obligé de forger à trois marteaux, les quatre fers propres à le ferrer. L’opération terminée, les fers étaient présentés aux maitres d’office et aux inspecteurs qui les examinaient. Si les fers étaient corrects l’aspirant ferrait ensuite le cheval sans pouvoir remettre les fers au feu. Ce travail terminé les maîtres et inspecteurs examinaient si le cheval était bien ferré, s’il ne saignait pas et s’il n’était pas boiteux.
L’aspirant était alors reçu en qualité de maître, sauf si le cheval n’était pas ferré en règle, auquel cas il était renvoyé à huitaine pour faire un nouveau chef d’œuvre. Après sa réception en tant que maître, il devait payer comptant au maître moderne 200 livres pour être déposé dans le coffre de la communauté et à chaque maître d’office et inspecteur la somme de deux livres.
Taillandier

L’apprenti aspirant taillandier qui voulait être reçu maître était obligé de faire son chef d’œuvre chez un maître taillandier en présence des maitres d’office et de deux maitres taillandiers.
Le taillandier était un ouvrier qui faisait toutes sortes d’outils pour les charpentiers, les charrons, les tonneliers, les laboureurs, comme des haches, cognées, serpes, etc…
Le chef d’œuvre, une bêche ou une épaule de mouton (hache) était présenté aux maitres d’office, taillandiers et inspecteurs. S’il était réussi l'aspirant était reçu en qualité de maître taillandier. En cas d’échec le chef d’œuvre pouvait être recommencé dans la huitaine.
Après sa réception l’aspirant payait au maître moderne 200 livres pour être mises dans le coffre de la communauté. A payer également aux maitres d’office et inspecteur le montant pour leur droit d’assistance et son enregistrement.

  • Les fils de maître qui voulaient devenir maître maréchaux ou taillandiers n’étaient obligés de faire aucun chef d’œuvre et payaient seulement à la corporation 14 livres pour le coffre de la communauté. A payer également à chaque maître d’office et inspecteur 20 sols pour leur droit de réception et d’enregistrement.
  • Quand des veuves ou des filles de maitres épousaient un ouvrier maréchal-ferrant ou taillandier elles exemptaient ce dernier de tout apprentissage. Seul un chef d’œuvre, un outil de leur choix leur était demandé et le payement pour leur réception à la maîtrise était de 14 livres à mettre dans le coffre et 2 livres aux maitres et inspecteur.
  • Le 13 juin, l’office suivant l’ancienneté, était composé d’un maître moderne, d’un ancien maître, d’un vieux six et de jeunes six. Les comptes étaient rendus chez l’ancien maître comme cela s’était pratiqué depuis 1675.
  • Toutes les amendes étaient payées à la réquisition du maître moderne, et au mandement du jeune six, huit jours après l’échéance.
  • Chacun des maréchaux au cas qu’il ait eu un cheval boiteux ou malade, ou qui était enveloppé, ou avec un fer attaché à 4 clous, ne pouvait poser un fer sans le consentement de celui qui l’avait posé la première fois.


Tous ces articles étaient gardés et observés par tous les maitres de la corporation comme composant leurs règles, statuts et atours, le tout arrêté et délivré par l’assemblée générale des maréchaux et taillandiers les ayant signés.
Présenté au parlement de Metz et enregistré au greffe de la cour souveraine de Nancy le 16 mars 1773.

Pour obtenir l’homologation demandée, c’était moins par esprit de nouveauté que par la nécessité d’avoir des statuts, puisque étant anciennement réunis à ceux des serruriers et cloutiers de Metz.
En 1675 l’harmonie ayant fini de régner entre les quatre métiers soumis au même règlement, la cour y avait porté remède sur le champ, en séparant par son arrêt de la même année, les corps des serruriers et des cloutiers d’avec ceux des maréchaux. Ceux-ci avaient continué avec les règles des anciens statuts d’avant la séparation d’avec les autres métiers.

Un musée de la Taillanderie existe dans le Doubs à Nans sous Sainte Anne.

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:) jeudi, 5 juin 2014 - 11:08

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