Rue aux Ours

Cette rue existait déjà au 13ème siècle sous le nom de ruelle aux Ours. En 1736 elle était aussi appelée rue des Jacobins. L’église des frères prêcheurs ou Jacobins située dans la rue, avait été cédée aux bénédictins de Saint Arnould en 1552.

Tout le terrain compris entre la rue pierre hardie, la rue aux Ours, la rue Sainte Marie et l’abbaye était la propriété du chapitre de la cathédrale. En 1722 deux maisons appartenaient aux Jacobins et 19 maisons au chapitre de la cathédrale.

En 1724 lors de l’explosion de la poudrerie toutes les fenêtres de la rue avaient été brisées et beaucoup de dégâts avaient été occasionnés à l’abbaye Saint Arnould.

En 1737 la pente de la rue avait été diminuée par l’écrêtement du sommet et la rue élargie du côté de Saint Arnould. La porte d’entrée de l’abbaye qui était voûtée et surmontée d’une plate forme avait été démolie et remplacée par une nouvelle porte.

Les carmes déchaussés avant 1635 avaient occupé pendant quelques temps la maison à l’angle de la rue aux ours et du palais. Dans cette maison une chapelle était desservie par un chanoine. La chapelle avait son entrée par la cour de la maison où un crucifix était fixé à l’angle.

En 1668 les jacobins avaient laissé à bail au moine Mourot la petite chapelle qui existait dans une maison de la rue.

Les deux seules hôtelleries connues de la rue, avaient été l’hôtel de l’écu de France et l’hôtel de l’Ours qui devait se trouver à l’extrémité de la rue.

Le 29 novembre 1663 une affiche avait annoncé la location de la maison où pendait l’enseigne à l’écu de France appartenant au chapitre de la cathédrale. En 1665 une autre affiche annonçait la location de la même maison située au coin de la rue aux ours occupée par l’hôtelier de l’écu de France. Avant cette date cet hôtel avait conservé la même enseigne depuis une centaine d’années. Pendant la révolution la poste aux lettres y avait été installée.


L’abbaye Saint Arnould qui avait succédé aux frères prêcheurs en 1552, avait été reconstruite au milieu du 18ème siècle.

Les frères prêcheurs s’étaient installés au n° 20 à l’angle des rues aux Ours et du Heaume, face à leur ancienne abbaye.

Au même numéro, au 19ème siècle, Monsieur Hussenot artiste peintre enseignait le dessin et la peinture. Un atelier spécial pour dames y était ouvert chaque jour. La plus grande partie du vaste édifice avait été affecté à l’école d’application de l’artillerie et du génie. Après 1870 l’école de guerre avait pris possession du bâtiment en y faisant diverses transformations, principalement dans les salles d’études des élèves. Un casino et une salle de concert y avaient été installés.

Entre 1741 et 1744 avait eu lieu la reconstruction du grand corps de bâtiment de l’abbaye Saint Arnould depuis la porte d’entrée située dans la rue aux Ours et le fond du bâtiment faisant face au jardin qui aboutissait aussi dans la rue aux Ours. Deux ans plus tard reconstruction du corps de logis avec chambres d’hôtes, situé du côté de la rue sous les hauts prêcheurs, dont les travaux avaient été terminés en 1748.

A la révolution les tombeaux avaient été violés, les reliques jetées à l’égout, les livres, les meubles et les objets précieux volés ou vendus.

En 1790 dans la maison n° 3 appartenant au chapitre de la cathédrale, le blason sculpté du chapitre, de gueules à une main tenant une épée, se voyait encore sur le fronton de la porte intérieure de la cour conduisant aux appartements.

En 1641 cette maison avait été habitée par Bossuet grand doyen du chapitre de la cathédrale.

Monsieur de Montholon, également grand doyen, logeait depuis 23 ans dans cette maison qui avait été confisquée et vendue par le district de Metz le 29 floréal an 3 (18 mai 1795) au payeur du département qui l’avait revendue le 11 janvier 1827 au notaire Rollin. L’évêque Francin avait habité à l’hôtel abbatial pendant la révolution. Ce bâtiment avaient donc été vendus au receveur du district, à charge de laisser à l’évêque un local moyennant un loyer à payer.

La maison n° 5 ayant appartenu à la famille Bouchotte, avait été habité par Jean Baptiste Charles Bouchotte, colonel d’artillerie, membre de l’académie royale de Metz et frère de l’ancien ministre de la guerre en 1793.
Plus tard elle avait été englobée dans les dépendances de l’ancienne école d’application de l’artillerie et du génie. En 1795 par décret une école supérieure d’artillerie avait été créée à Metz. L’état avait racheté l’abbaye pour y installer l’école.

Début 1803 environ 120 élèves artilleurs venus d’ailleurs, avaient été réunis à Metz à la caserne de la Haute Seille où ils habitaient. Ils suivaient les cours à l’ancienne abbaye Saint Arnould où il fut construit des logements pour les élèves. L’ancienne église avait été démolie et remplacée par une salle de manœuvre.

Les élèves de l’école avaient occupé les logements construits pour eux vers 1840. Le général commandant l’école s’était installé à la mense abbatiale préparée pour le recevoir. Cette école possédait de riches collections de modèles, des instruments du cabinet de physique, des ateliers de précision et une belle bibliothèque d’histoire militaire.

En 1847 les élèves de l’école d’application et des jeunes gens de la ville avaient fondé la société des écoles, destinée à l’assistance des familles ouvrières pauvres.


Au début du 17ème siècle l’abbaye de Saint Pierremont possédait une maison en face de Saint Arnould. Cette maison au n° 12, composée de plusieurs chambres, de greniers, d’étables et d’une grande cave non voûtée, possédait également un jardin.

Vers 1670 elle était passée au domaine des frères Prêcheurs qui l’avaient ensuite cédée au chapitre de la cathédrale.

En 1673 le couvent des Prêcheurs avait louée à Mermin Anglin, dit la rivière Yolande, cette maison dont le jardin joignait la maison du jeu de paume dont l’entrée se trouvait en Nexirue.

En 1743 n’ayant subi aucune transformation, elle était devenue propriété de monsieur Gaspard de Besse, chanoine de la cathédrale, qui l’avait revendue la même année à madame Agnès Lecomte, femme de Jean Joseph de Bussy. Le 23 août 1810 elle avait été cédée à madame de Folleville femme divorcée, dont la fille la revendit en 1815 à monsieur Laurent de Chazelles, capitaine d’artillerie, pour devenir enfin en 1850 la propriété de monsieur Auguste Purnot.

Le maire de Metz, Paul Vautrin avait habité dans cette maison.

La maison n° 14 de cette rue avait été habitée pendant plus d’un demi siècle par monsieur Dommanget, avocat.

En 1936 au rez de chaussée le café des Vosges y accueillait des consommateurs.


En 1936 au n° 1 se trouvaient le magasin de confection Vêtements Michel , au n° 3 des logements pour militaires, au n° 5 le centre d’études tactiques d’artillerie, au n° 7 le Cercle des Officiers.

Au n° 0 était le notaire Tabary, au n° 4 l’établissement des fours économiques, au n° 12 un bureau d’assurances et au premier étage l’appartement de Paul Vautrin, maire de Metz, au n° 14 le café des Vosges, au n° 16 le liquidateur Marcel Jean, au n° 18 un bureau d’études industrielles.
Année 1925 Année 1909
Année 1965 Année 1951

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Fil des commentaires de ce billet

antoine

Bonjour,
Merci pour cette mine d'information sur cette rue sympathique, où j'habite depuis peu, et dont l'histoire, apparemment, remonte bien loin.
C'est quand meme super qu'il y ai des personnes comme vous pour publier de telles infos. Merci encore. Antoine

antoine samedi, 3 avril 2010 - 15:30

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