Hôpital Saint Nicolas (seconde partie)

Lire la première partie

Le pont des morts

En 1222 une ordonnance du clergé et des bourgeois avait ordonné que tous ceux qui mourraient dans l’archiprêtré de la ville donneraient le meilleur de leur habit dont le prix servirait à la réparation des ponts dont l’hôpital était chargée. Aucun corps n’était inhumé avant la remise des vêtements du mort (soit au plus 8 jours après le décès).

(Autre version : le pont de bois qui existait auparavant avait été déjà nommé ainsi parce que l’on y conduisait les criminels destinés à être noyés et qu’on les précipitait du haut du pont.)

Jugement 1277 et 1282

Les maîtres de Saint Nicolas et Saint Ladre voulaient que les laïcs et les ecclésiastiques des couvents donnent les habits des morts, alors que le clergé le refusait.

Par acte du 16 juin 1282 la communauté de Metz avait vendu à l’hôpital cet ancien droit des habits des morts avec le passage du pont des morts et de celui de Moulins avec les rentes qui en dépendaient (déjà possédé depuis 1267 à moitié avec Saint Ladre et seul depuis 1280). Ce droit que l’hôpital avait reçu en 1267 paraissait remonter à 1222 lors du nouveau pont à faire au droit de l’hôpital en chambre (le moyen pont ou pont des pucelles).

Cette donation avait été reconduite par un statut de 1349 et des arrêtés du parlement les 10 juillet et 30 août 1634, 4 juin 1635, 12 janvier 1636 et deux sentences du 12 octobre 1639 et 18 février 1642 puis par un arrêt du 27 juillet 1646.

Saint Nicolas avait pris l’engagement de construire les trois ponts (qui étaient en bois) en pierre à raison d’une arche par année en commençant par le pont des morts qui aurait dû être terminé en 26 ans, mais la construction n’avait commencé qu’en 1336. Difficile à exécuter, puisque en 1324 les bateliers faisaient encore le service d’un côté à l’autre car n’étaient pas encore construits le pont des morts, le pont thiffroy, le moyen pont, le pont Saint Georges. La dépense était loin d’être couverte par le produit des passages et des vêtements des morts.

En 1552 Saint Nicolas s’était plaint au duc de Guise que les militaires refusaient de remettre les habits des morts (une robe, un pourpoint, la coiffure). Une ordonnance du duc de Guise du 7 décembre 1552 prescrivait à tous les militaires de se conformer à cet usage.

Avant de recevoir les vêtements des morts, les partis devaient prêter serment que les vêtements donnés étaient les plus beaux et les meilleurs (extrait d’un règlement de 1732).

En 1791 Saint Nicolas ne recevait plus les meubles et les vêtements des morts, vendus contre 30 livres de gages par an au sieur Legay, friseur.

La renfermerie

Après 1552 les magistrats du baillage avaient obligé l’hôpital à se transformer en une renfermerie de mendiants et vagabonds.

Reglement de février 1650

Saint Nicolas était assigné comme lieu de renfermement des pauvres de la ville et du pays. Tous les pauvres, mendiants, femmes délaissées (sauf celles atteintes du mal vénérien) étaient interdits de mendicité et mis de force ou volontairement à Saint Nicolas.

En 1677 Saint Nicolas prenait la dénomination d’hôpital général et devenait une renfermerie.

Après 1724 l’hôpital avait été transformé en renfermerie destinée à recevoir les vagabonds et mendiants de tout le pays. Cependant en 1750, puis en 1784 encore l’autorité réclamait toujours la transformation en renfermerie.

Finalement en l’an 18 Saint Nicolas avait perdu son caractère municipal pour devenir une renfermerie de mendiants de vagabonds et une maison d’aliénés.

Translation

En 1727 le procureur avait demandé le transfert des enfants et du bétail pour laisser la place aux vagabonds. Pour agrandir l’hôpital un projet de déplacement avait été envisagé à Saint Privat.

La translation de l’hospice avait été plusieurs fois discutée en 1801. L’hôpital général avait besoin de locaux plus spacieux, car il y avait insuffisance de lits, de cours et d’aisances qu’exigeait un service de 500 pauvres. Malgré les dépenses qu’on pourrait faire il y aurait toujours un manque d’espace.

L’architecte Gardeur Lebrun avait présenté un projet de translation de Saint Nicolas dans la maison de Saint Vincent que le gouvernement avait mis à la disposition de l’administration. Le projet envisageait de réunir l’hôpital Saint Georges à l’ancien couvent de Saint Vincent avec Saint Nicolas.

Les hôpitaux accablés de dettes n’étaient pas en mesure de s’approprier ce bâtiment. Le conseil municipal avait remis à plus tard la translation de l’hôpital Saint Nicolas dans un autre local en renonçant à ce bâtiment.

Finalement l’hôpital Saint Georges avait servit à l’agrandissement du lycée et des réparations urgentes avaient été faites à Saint Nicolas.

Le nombre de pauvres était devenu considérable tandis que l’hôpital général avait un nombre de lits qui ne pouvait être augmenté faute de place.

L’abbaye Saint Clément occupée par l’administration de lits militaires, qui nécessitait une bien faible partie du bâtiment, avait proposé au conseil municipal d’examiner si ce bâtiment serait apte à recevoir l’hôpital général dont une partie pourrait être affectée pour le service des lits militaires. Le conseil municipal avait considéré que l’espace ne laissait rien à désirer sur la salubrité et la superficie du terrain.

Cette ancienne abbaye qui avait une superficie de 12.000 m2 contre environ 7000 pour l’hôpital Saint Nicolas, pourrait suffire à la translation mais aussi à la réunion de l’hôpital Bon Secours d’une superficie de 3.200 m.2.

L’administration militaire avait donné son agrément parce que l’échange lui aurait procuré le bâtiment de Saint Nicolas pour en faire un grand magasin militaire et l’hôpital Bon Secours un local pour l’établissement d’une buanderie et d’un lavoir pour le casernement.

Le bâtiment Saint Clément étant en mauvais état, l’église devant être rendue au culte, le projet avait été rejeté le 22 janvier 1828 par le conseil municipal.

En contrepartie le conseil municipal avait proposé des améliorations à faire en évacuant les incurables à Gorze. Cette décision avait entraîné la démolition de l’ancienne église de Saint Nicolas, le rehaussement d’un bâtiment occupé par les femmes, et la reconstruction de l’aile sud.

Le personnel

Les frères convers étaient chargés du soin des malades et des pauvres. Les infirmiers appelés salleresses, les mamyes de l’infirmerie, les servants mesgnyers, et valets de pitencerie, ainsi que gauschours -sans doute maçons - et les boulangiers complétaient le personnel soignants.

En 1350 les convers (4 convers pour chaque sexe) avaient été écartés de l’administration, (ils n’étaient plus que sergent ou demoiselle) étant interdits de la réunion des maîtres. Les convers et les converses (chargés du soin des malades) étaient laïques, ils pouvaient se marier et leurs enfants étaient élevés à Saint Nicolas.

Le clergé se limitait au service religieux dans l’église de l’hôpital et à l’assistance spirituelle des malades. Au 15ème siècle deux chapelains étaient appelés prêtres de l’hôpital.

Le chamberrier était préposé au casernement des malades, le grenetier chargé des approvisionnements, le portier chargé de la police des entrées et des sorties.

Quatre cuisiniers dont un qui abattait les bestiaux, le barbier rasait les malades et faisait œuvre de chirurgie, le brasseur servoisier établi près des moulins de la Seille, 3 boulangers, 4 maçons, 2 charretiers et 7 chevaux, une chapelière confectionnait les chapelets qui ornaient la tête des dignitaires lors des fêtes.

En 1543 les protestants se réunissaient pour leur prêche à Saint Nicolas. L’autorisation avait été retirée, puis renouvelée jusqu’à un ordre royal qui l’interdisait. Ils se réunissaient alors dans la chapelle de Saint Ladre.

A la fin du siècle le personnel en plus des convers se composait d’un chirurgien, de la femme chargée du linge et du laitage, de la mère nourrice chargée des malades, du jardinier, du berger, du notaire, du gouverneur.

Le 7 février 1650 le gouverneur avait été remplacé par un économe, assisté d’un clerc. Le règlement prévoyait que le prêtre devrait habiter à l’hôpital et qu’il recevrait ½ livre de viande par repas, 1/3 de vin et le pain.

Les convers et converses avaient disparus et avaient été remplacés par les sœurs grises de Saint Vincent de Paul arrivées le 28 mai 1687, au nombre de six, auxquelles s’étaient rajoutées deux autres sœurs en 1690.

Vers 1730 le personnel se composait d’un secrétaire, un receveur, un économe, deux chapelains, un régent d’école, un boulanger, un charrier et d’une vingtaine de sœurs.

18 janvier 1742 Règlement pour les chapelains

En dehors des offices religieux ils partageaient la salle des malades entre eux pour aller les consoler, ils assistaient dans le réfectoire les pauvres pendant le repas pour les contenir dans leur devoir, ils ne se servaient jamais de femmes ou de filles pour les servir dans leur chambre et n’y introduisaient aucune sauf leur mère, tante ou sœur. Ils se faisaient servir par le garçon destiné a cet effet. Ils s’abstenaient d’entrer dans les salles des ouvrières.

Il était défendu de jurer le Saint nom de Dieu à peine de punition exemplaire.

L’église était desservie par deux chapelains et deux chantres qui étaient aussi maîtres d’école, avec deux messes chaque jour.

A la fin du 18ème siècle le personnel était composé de 2 chapelains, 1 médecin, 1 chirurgien, 1 procureur fiscal, 1 secrétaire, 1 receveur, 1 économe, 22 sœurs, 1 boulanger, 2 jardiniers, 2 fossoyeurs, 5 gardes des bois.

En juillet 1791 les 22 sœurs et l’aumônier avaient été renvoyés et remplacés par des laïques et des infirmières. Une directrice laïque dirigeait l’hôpital aidée par un avoué, un huissier, un sergent, un receveur économe, un chirurgien, onze préposés, un portier, un boulanger, un cuisinier, deux fossoyeurs, deux jardiniers, un garde forestier, un voiturier.

Un arrêté de l’an 9 (1801) avait autorisé le retour des sœurs, treize sœurs de Saint Vincent de Paul étaient revenues sous la direction d’une supérieure. Les préposées laïques avaient quittées Saint Nicolas.

En 1830/1840 étaient employés à Saint Nicolas :

Pour les deux hôpitaux (avec Bon Secours) : 1 économe, 1 secrétaire, 1 receveur, 1 architecte (Derobe), 2 médecins, 2 chirurgiens, 2 fossoyeurs.

Pour Saint Nicolas uniquement :

1 aumônier logé non nourri,

1 sacristain,

1 instituteur,

2 portières avec la sœur pharmacienne,

2 infirmiers à la salle des hommes,

1 infirmière à l’infirmerie des hommes,

3 infirmiers pour les trois salles de scrofuleux, épileptiques, infirmes,

1 homme employé aux bains,

2 infirmières à la chambre de l’ancienne infirmerie des femmes,

2 infirmières à l’infirmerie des femmes,

2 infirmières à la salle des femmes infirmes,

2 infirmières aux scrofuleux, épileptiques,

2 chambriers à la salle des petits garçons,

2 chambriers à la seconde salle des garçons,

1 chambrière à la salle des petites filles scrofuleuses,

1 fille chargée du soin des enfants à la mamelle,

1 chambrière à la salle des filles infirmes,

3 chambriers à la 1ère salle des hommes,

4 chambrières à la 1ère salle des femmes,

1 chambrière à laver le linge salle des garçons,

1 chambrière à la salle des hommes pour laver le linge,

4 employés à porter le linge des lessives,

2 employées à la buanderie,

4 employées au repassage du linge,

1 barbier,

1 apprenti barbier,

2 employées à rebattre les matelas de l’hospice,

1 employé à la cuisine,

2 employées à la cuisine,

13 employées à éplucher les légumes secs ou verts,

2 hommes employés à la confection de la gélatine,

1 homme chargé d’aller chercher les os pour la gélatine,

1 garçon boulanger,

1 employée à la basse cour,

1 employé au balayage des cours de l’intérieur,

2 employés au balayage de l’extérieur,

2 employées au balayage de l’église,

1 employé à scier le bois de chauffage,

1 chef menuisier,

1 chef cordonnier.

1 commissionnaire des sœurs pour l’extérieur,

8 employés à la culture des terres.

Les infirmiers et servants étaient pris parmi les pauvres en état de remplir les fonctions soit 81 servants qui aidaient la vingtaine de sœurs présentes.

Année 1877

Personnel commun à Saint Nicolas et Bon Secours 4 médecins et chirurgiens – 1 secrétaire et 3 employés – 1 économe et 4 employés – 1 inspecteur des viandes – 2 conducteurs de travaux – 4 gardes forestiers – 1 receveur

A Saint Nicolas, 22 sœurs hospitalières, 2 employés nourris et loges, 1 aumônier logé pas nourri, 15 servantes nourries et logées

Année 1918

1 receveur, 1 chef de bureau, 2 employés de bureau, 1 économe ,3 employés, 2 auxiliaires, 1 boulanger, 5 gardes forestiers pour les deux hôpitaux (Saint Nicolas et Bon Secours)

A Saint Nicolas : 1 médecin, 21 sœurs en service, 1 sœur en retraite, 1 novice, 1 aumônier, 12 servants, 1 coiffeur.

Statistiques : les malades et les lits

Vers 1580 la population était de 21 hommes, 31 femmes et 15 enfants soit 67 personnes réparties dans 4 infirmeries.

L’inventaire de 1601 comptabilisait 6 lits dans la salle des enfants, 9 lits dans la salle des gisants, 41 lits dans la salle des pauvres, 22 lits à l’infirmerie des femmes, 13 lits à l’infirmerie des hommes, soit en tout 91 lits (plusieurs personnes pouvaient partager le même lit)

En 1621 l’hospice hébergeait 211 pauvres, en 1639 un total de 430 personnes, 150 hommes, 200 femmes, 80 enfants pour passer à 369 personnes en 1676.

En 1724 l’hospice comptait entre 500 à 600 pauvres. Après 1724 l’hôpital avait été transformé en renfermerie destinée à recevoir les vagabonds et mendiants de tout le pays messin soit 1200 personnes y compris les sœurs et le personnel. 931 pauvres étaient nourris et entretenu et 272 enfants étaient placés à l’extérieur. Tous les mendiants logés n’avaient que de la paille, du pain et de l’eau, excepté les sexagénaires.

Dix ans plus tard la population de l’hospice semblait avoir diminuée pour ne plus héberger que 770 hommes, femmes, garçons, filles, enfants, mais toujours 230 enfants en nourrice.

En 1778 la population interne et externe était de 1350 personnes, dont 715 personnes, plus 540 enfants placés dehors, et 95 enfants en apprentissage.

Un état des pauvres de 1781 établissait à 831 le nombre des individus hébergés à Saint Nicolas et 797 enfants entretenus à la campagne, 32 garçons et filles en apprentissage ce qui portait le nombre total à 1.700.

Un autre état de 1782 portait la population à 779 personnes occupant 479 lits soit 105 lits pour 91 hommes, 140 lits pour 134 femmes, 158 lits pour 343 filles, 76 lits pour 211 garçons, ainsi que 29 lits dans les infirmeries. 83 enfants étaient en apprentissage et 817 enfants placés à la campagne,

A la révolution il y avait 676 personnes.

En 1792 l’administration avait demandé que l’église soit transformée en un dortoir de 51 lits, mais comme l’hospice et la ville n’avaient pas trouvé l’argent nécessaire, la transformation n’avait pas eu lieu et l’église était restée fermée jusqu’en 1801.

En 1793, on retrouvait 164 hommes, 151 garçons, 202 filles, 170 femmes, soit un total 687 personnes.

En décembre 1813 la fièvre maligne des camps qui avait déjà fait plusieurs victimes commençait à se répandre dans les classes inférieures de la société. Il fallait arrêter la contagion et le maire avait proposé que l’église de l’hôpital Saint Nicolas soit transformée en salles pour recevoir les malades des deux sexes atteints de la fièvre maligne.

Ce local bien isolé, bien aéré, d’où la contagion ne pouvait se communiquer serait partagé en deux sections par une cloison pour séparer les sexes. Il y serait placé 60 couchettes à paille, il serait acheté 120 couvertures de laine, 240 chemises moitié pour hommes et moitié pour femmes, et 180 paires de draps.

Ce projet avait été accepté par le secrétaire général de la préfecture, monsieur Viville, pour le préfet malade.

Année 1807 : 330 malades civils, 498 vieillards incurables dont 9 décès, 252 orphelins dont un décédé, 168 enfants trouvés dont 160 mis en nourrice.

Année 1808 : 347 malades civils, 543 vieillards incurables dont 26 décès, 220 orphelins dont 2 décédés, 166 enfants trouvés dont 148 mis en nourrice et 5 décès. Année 1809 : 362 malades civils, 574 vieillards incurables dont 25 décès, 205 orphelins, 215 enfants trouvés dont 196 mis en nourrice et 7 décès.

Année 1810 : 406 malades civils, 573 vieillards incurables dont 32 décès, 231 orphelins dont 2 décès, 168 enfants trouvés dont 155 mis en nourrice et 2 décès.

Année 1811 : 391 malades civils, 580 vieillards incurables dont 17 décès, 228 orphelins dont 2 décès, 284 enfants trouvés dont 267 mis en nourrice et 3 décès.

Année 1812 : 422 malades civils, 516 vieillards incurables dont 16 décès, 215 orphelins dont 1 décès, 307 enfants trouvés dont 268 mis en nourrice et 8 décès.

Année 1813 : 778 malades civils, 668 vieillards incurables dont 17 décès, 241 orphelins, 304 enfants trouvés dont 265 mis en nourrice et 7 décès.

Année 1814 : 1125 malades civils, 990 vieillards incurables dont 16 décès, 269 orphelins dont 2 décès, 322 enfants trouvés dont 245 mis en nourrice et 44 décès.

En 1832 le nombre de lits était de 568 non compris les lits des sœurs et des employés. Il y avait eu 129 décès dont des colériques et 825 enfants trouvés.

Année 1834 : 709 personnes 64 décès.

Année 1835 : 583 personnes 74 décès.

Année 1836 : 610 personnes 72 décès.

Année 1837 : 628 personnes 91 décès.

Année 1838 ; 653 personnes 93 décès.

En 1846, 625 lits, dont vieillards valides 127 lits hommes et 78 lits femmes, incurables 52 lits hommes et 113 lits femmes, enfants orphelins, trouvés et abandonnés 84 lits garçons, 107 lits filles, 20 lits de scrofuleux et teigneux, 25 lits de scrofuleuses et teigneuses, 16 lits petits enfants, 3 cabanons d’aliénés, En outre 35 lits étaient réservés aux malades, 21 pour les hommes, et 14 pour les femmes, à répartir selon les besoins du service.

Année 1847 : 839 personnes 92 décès.

Année 1853 : 322 hommes dont 42 décès et 382 femmes dont 57 décès.

Année 1854 : 371 hommes dont 34 décès et 337 femmes dont 44 décès.

Année 1859 : 341 hommes dont 49 décès et 372 femmes dont 41 décès. 607 lits gratuits et 6 lits payants.

Année 1860 : 327 hommes dont 40 décès et 377 femmes dont 52 décès.

Année 1861 : 210 lits pour hommes dont 2 payants, 255 lits pour femmes dont 3 payants, 138 lits enfants assistés, 23 lits pour le personnel soit en tout 626 lits. 294 hommes dont 28 décès, 351 femmes dont 43 décès, 98 garçons dont 4 décès, 82 filles dont 5 décès, 200 enfants abandonnés dont 5 décès, 109 orphelins dont 1 décès, 16 enfants trouvés, 1028 enfants secourus temporairement à domicile dont 6 décès.

Année 1862 : 590 vieillard infirmes, 170 enfants assistés, 89 enfants à l’hospice, 67 aliénés, 666 enfants placés à l’extérieur. 358 enfants avaient fréquenté les écoles primaires, 198 enfants avaient suivi l’instruction religieuse, il y avait eu 117 vaccinations.

Année 1864 : 38 décès pour 99 hommes malades, 43 décès pour 92 femmes malades, 2 décès pour 92 garçons malades, 3 décès pour 64 filles malades.

Année 1865 : 222 lits hommes gratuits, 3 lits hommes payants, 243 lits femmes gratuits, 5 lits femmes payants, 130 lits enfants assistés, 23 lits pour le personnel. Sur 79 hommes malades 39 étaient décédés, sur 84 femmes malades 39 étaientt décédées, sur 69 garçons malades 4 étaient décédés, sur 68 filles malades 5 étaient décédées.

Année 1866 : 78 hommes malades dont 32 décès, 117 femmes malades dont 46 décès, 113 garçons malades dont 4 décès, 84 filles malades dont 3 décès.

Année 1867 : 29 hommes décédés sur 69 malades, 50 femmes décédées sur 104 malades, 14 garçons décédés sur 112 malades, 12 filles décédées sur 84 malades.

Année 1868 : 276 vieillards infirmes incurables dont 45 décédés, 334 femmes dont 40 décédées, 201 garçons dont 8 décédés, 115 filles dont 13 décédées, 238 enfants abandonnés dont 8 décédés, 153 orphelins dont 3 décédés, 4 enfants trouvés dont 1 décédé, 217 enfants secourus temporairement dont 20 décédés.

Année 1869 : 274 vieillards dont 43 décès, 338 femmes dont 56 décès, 188 garçons dont 13 décès, 127 filles dont 12 décès, 276 enfants abandonnés dont 11 décès, 164 orphelins dont 3 décès, 4 enfants trouvés dont 1 décès, 71 enfants reçus provisoirement dont 19 décès.

Année 1877 : 350 vieillards et incurables de tous âges, 30 enfants secourus, 120 enfants assistés. Quartier des hommes , Infirmerie une salle de 21 lits, Vieillards valides 5 salles soit 116 lits, Hommes infirmes 3 salles soit 54 lits, Garçons 3 salles et 1 cabinet avec 83 lits, Aliénés 4 lits et 3 cabanons soit 7 lits, Boulangers 2 lits. Quartier des femmes, Infirmerie une salle et un cabinet avec 39 lits, Vieillardes valides 5 salles soit 91 lits, Femmes infirmes 2 salles soit 56 lits, Filles 3 salles et un cabinet soit 83 lits, Fille de service une salle soit17 lits, Crèche 2 salles soit 18 lits et 12 berceaux, Epileptiques et aliénés 14 lits et 3 cabanons, Communauté dortoir et infirmerie 28 lits, Total 644 lits.

Année 1884 : Répartition des lits et des salles : boulangers 2 lits salle 61, infirmerie hommes 21 lits salle 19, chambre particulière salle 28, hommes valides 17 lits salle 20, 30 lits salle 21, 29 lits salle 22, 23 lits salle 23, 15 lits salle 24, hommes infirmes 22 lits salle 54, 16 lits salle 55, 16 lits salle 56, épileptique 16 lits salle 115, aliénés 4 lits salle 73 infirmerie femmes 39 lits salle 65, femmes valides 18 lits salle 75, 18 lits salle 76, 18 lits salle 77, 19 lits salle 78, 18 lits salle 80, femmes infirmes 18 lits salle 66, 18 lits salle 82, 19 lits salle 87, 19 lits salle 88, femmes épileptiques 14 lits salle 117, femmes aliénées 3 lits salle 118, 3 lits salle 119, garçons 26 lits salle 25, garçons scrofuleux 35 lits salle 26 , 18 lits salle 27 , filles 36 lits salle 91, et (salle 92 scrofuleuses), 38 lits salle 94, 10 lits salle 99, 17 lits salle 111, crèche 27 lits salle 121 et 122 , 27 lits salle 123.

Au 15 décembre 1913, nombre d’orphelins de l’assistance publique à Saint Nicolas : 19 garçons, 20 filles de la région Alsace Lorraine, 225 garçons, 202 filles du département de Lorraine. L’établissement du Bon Pasteur comptait 160 élèves dont 85 avaient leur domicile dans la ville de Metz, 55 étaient du département, 20 de divers pays d’Allemagne.

1919 La crèche de Saint Nicolas avec une trentaine d’enfants avait été transférée dans le nouvel hôpital Bon Secours.

Année 1935 : les hospitalisés : 315 hommes, 220 femmes, 108 vénériennes, 585 enfants, total 1228 personnes.

Année 1940 : 63 personnes s’étaient réfugiées à l’hospice au début de janvier.

Les malades

Etabli à l’origine pour recevoir les vieillards et infirmes indigents, les hommes et les femmes originaires de la ville, y étaient soignés gratuitement.

En 1451, quatre compagnons s’étant battus à coups de couteaux avaient été condamnés à sauter la xippe (trou dans le grand égout du champ à Seille) où l’on plongeait les criminels. La corde qui retenait l’un d’eux ayant cédée, l’homme était tombé dans le trou. Il avait été admis à l’hôpital et gracié.

En 1476 pendant l’hiver, lors de la défaite de Nancy, des bourguignons épuisés, accablés par le froid, la faim, étaient venus se réfugier à l’hospice. Ils avaient attendu une partie de la nuit dans la neige pour pouvoir y accéder. Au moment d’entrer une bousculade avait précipité dans les fossés de la seconde enceinte environ 100 à 120 personnes. (C’était à peu près la moitié de ce que Saint Nicolas pouvait recevoir, soit environ 300 malades à l’improviste)

Pendant le siège de 1552 il était devenu le principal hôpital des troupes de défense. Après la retraite de Charles Quint il avait reçu les blessés trouvés dans le camp du duc d’Albe et que le duc de Guise y avait fait transporter.

Vers la fin du 17ème siècle, avec environ 369 résidents, les malades étaient séparés des valides. Les malades se trouvaient dans des salles séparées suivant leur sexe, les enfants convalescents étaient instruits et les pauvres, valides, étaient employés à des travaux pour la maison. Les malades étaient soignés par des personnes du même sexe choisies parmi les plus convenables des pauvres.

En 1750, les adultes couchaient à deux par lit. En 1763 l’administration avait fixé à une personne par lit le nombre d’hospitalisés, une moyenne de 70 personnes de chaque sexe.

Règlement de l’an 9 (1800)

Il n’était plus reçu aucun individu pour cause d’infirmité ou d’indigence jusqu’à ce que la population de cette classe soit réduite à 400, nombre auquel elle était provisoirement fixée, sauf cas envoyé par le bureau de bienfaisance pour ceux qui avaient droit à cette admission.

Les individus admis gratuitement et qui avaient des parents ayant quelques aisances, leur étaient renvoyés.

En étaient renvoyés aussi tous ceux qui étaient en état de travailler et de pourvoir eux-mêmes à leurs nourriture et entretien.

Les infirmes et vieillards en état de travailler étaient chargés des travaux de l’intérieur.

Il n’était reçu de pensionnaires qu’autant que leur pension (qui ne devait subir aucune diminution par la suite) pouvait couvrir leur dépense.

Devenu siège de l’administration hospitalière après 1800, Saint Nicolas était réservé aux vieillards et infirmes de la ville, avec service aux enfants assistés et aux aliénés. Bon Secours était exclusivement réservé aux malades et blessés indigents de Metz.

Exceptionnellement avaient été reçus à l’hospice les soldats atteints du typhus en 1814, puis en 1833 des victimes de l’explosion de l’arsenal.

Un règlement du 10 juillet 1846 expliquait la vie à l’hôpital.

L’hospice recevait les vieillards indigents des deux sexes, les incurables indigents des deux sexes, les scrofuleux et teigneux indigents, les orphelins pauvres, les enfants trouvés et abandonnés, temporairement les aliénés, (il n’existait aucun local qui puisse leur être affecté) les vieillards valides et incurables à titre de pensionnaires.

N’y étaient pas admis les vénériens et les femmes en couches qui étaient soignées à la maternité, les galeux et les vénériens étant soignés à la maison d’asile entretenue aux frais de la ville.

L’admission des indigents malades était prononcée par l’administrateur de service incluant l’avis du médecin.

Les vieillards indigents et valides n’étaient pas admis avant l’age de 70 ans. L’indigence devait être constatée par l’autorité compétente et l’admission prononcée par la commission administrative. Il en était de même pour les incurables, scrofuleux teigneux admis avec un certificat du médecin de l’établissement attestant l’impossibilité d’une guérison complète et de pouvoir travailler pour vivre.

Les vieillards admis comme pensionnaires payaient en 1ère classe 500 francs, en 2ème classe 350 francs.

Les indigents jouissant d’un revenu insuffisant étaient tenus de faire l’abandon de leur revenu à l’établissement. Une somme modique leur était allouée pour leur besoin personnel.

Les vieillards scrofuleux, teigneux, incurables, indigents étaient renvoyés de l’hospice lorsque leur état de d’infirmité avait cessé.

Le travail était obligatoire à l’hospice et tout individu en état de travailler qui refusait était puni. Ils étaient tenus de rester 8 heures à l’atelier en été et 7 heures en hiver.

Le revenu du travail était versé dans la caisse du receveur dont 1/3 était reversé aux indigents travailleurs. Quatre grammes de tabac à priser étaient distribués pour les priseurs seulement.

Exceptionnellement avaient été reçus à Saint Nicolas les blesses de la guerre de 1870.

Bureau des pauvres

En 1563 la ville était partagée en quatre quartiers où des personnes charitables dénommées commissaires du bureau des pauvres, se chargeaient de visiter les familles nécessiteuses et de distribuer des aumônes. Les aumônes étaient distribuées à Saint Nicolas d’abord le dimanche, et par la suite le lundi. Les pauvres secourus devaient porter sur leur vêtement la marque de l’hôpital pour ne pas être rayés de la liste.

L’ordonnance du 18 janvier 1563 établissant le bureau des pauvres, prévoyait que pour subvenir à l’aumône, les rentes de l’hôpital Saint Nicolas et Saint Jacques y seraient employées après en avoir déduit les dépenses de fonctionnement. (Le nombre de pauvres ayant considérablement augmenté l’hôpital Saint Nicolas n’y suffisait pas)

Par une décision prise en 1567, les juifs versaient annuellement 200 livres au bureau des pauvres, pour avoir le droit de résider à Metz. (En 1703 un arrêté du parlement faisait obligation pour les juifs de porter à Metz des chapeaux jaunes à peine d’amende pour Saint Nicolas.)

Tous les fonctionnaires étaient soumis à une cotisation mensuelle envers le bureau et l’évêque versait 2 louis par mois.

Il était défendu de faire l’aumône aux étrangers, les pauvres âgés et malades étaient recueillis à Saint Nicolas, les mendiants valides étaient occupés dans le chantier des fortifications.

Les mendiants étrangers étaient expulsés pour avoir reçu une aumône, mais en cas de récidive, ils étaient fouettés et aussitôt enfermés dans les caves de Saint Nicolas.

Suite à une ordonnance de 1632, l’hôpital devait verser au bureau des pauvres l’excèdent disponible de ses revenus. Les apprentis reçus devaient verser au bureau une aumône.

En 1650 il avait fallu prendre des mesures en raison de malversations avec le bien des pauvres, celles-ci parvenues à un tel point qu’on ne pouvait les dissimuler. Il était dit que l’économe ne pouvait faire son profit du bien des pauvres, le contrôle des maîtres devait être renforcé.

En 1780 le bureau des pauvres avec les aumônes recueillies avait secouru 180 familles.

Un mont de piété administré par Saint Nicolas y avait été établi en 1781. Il avait été séparé de l’hôpital en 1836.

Le bureau de l’aumône ou des pauvres, supprimé à la révolution avait été remplacé par le bureau de bienfaisance. Les pauvres secourus devaient laisser leur avoir au bureau, les héritiers étant déclarés indignes de succéder à leurs parents qu’ils n’avaient pas soulagés de leur misère.

La mendicité

Règlement de 1676

Tous les pauvres de la ville et du pays messin étaient enfermés à Saint Nicolas, les étrangers mis dehors, avec défense de rentrer et de mendier à peine de fouet.

Les pauvres étrangers devaient se trouver le 7 juillet au bout extérieur du pont des morts pour recevoir une aumône et s’en aller.

Les mendiants du pays devaient se trouver le 10 juillet sur l’esplanade de la citadelle pour être enfermés à Saint Nicolas. Enfermés à Saint Nicolas ils étaient traités assez durement, couchaient sur la paille et étaient au pain et à l’eau.

Défense à tous de mendier dans la ville sous peine de fouet, valides ou non.

En 1724 l’interdiction de vagabondage avait amené à Saint Nicolas une recrudescence de population.

10 décembre 1730 extrait du greffe de Saint Nicolas

La mendicité se faisait de jour comme de nuit par des gens de l’un ou l’autre sexe, de tous âges, originaires de Metz ou étranger, sans que les archers de l’hospice agissent pour les faire cesser.

Les archers de l’hôpital qui avaient plus de 50 ans et des infirmités, devraient être remplacé par des archers convenables, en assez grand nombre pour qu’il y en ait de 7 heures du matin à 9 heures du soir, dans tous les quartiers de la ville.

Chaque escorte serait composée de 4 archers qui feraient leur fonction dans un quartier assigné.

Les archers seraient punis de prison s’il restait des mendiants dans leur quartier.

En avril 1731, les agents hors d’état de servir avaient été démis de leur charge et avaient été remplacés par de bons sujets capables de remplir leur fonction.

4 escouades de 3 personnes, tous les jours de l’année, parcouraient les rues et arrêtaient tous les pauvres qui mendiaient, de tous âges et de tous sexes, et les conduisaient dans la renfermerie de l’hôpital.

Les 12 sergents du bureau des pauvres disaient que depuis le 1er avril dernier, époque à laquelle avait commencé les distributions du pain aux pauvres de la ville, ils avaient été chargés de porter journellement aux curés les cartes pour la distribution.

Pendant l’hiver ils avaient été chargés de parcourir la ville pendant une partie de la nuit pour rechercher les vagabonds qui s’introduisaient dans les maisons et en avaient arrêté plusieurs. Ils demandaient une gratification que l’ancienne municipalité leur avait promise.

En 1732 pour arrêter la mendicité le roi avait promulgué un édit prescrivant l’établissement de renfermeries pour y enfermer les mendiants et les vagabonds. Monsieur de Creil avait établi la renfermerie de mendiants à Saint Nicolas.

Les enfants trouvés et les autres

La semaine sainte les enfants annonçaient dans les rues les offices à l’aide de crécelles. L’arrêté de police du 4 avril 1716 avait interdit cet usage qui causait des troubles et les avait fait enfermer à Saint Nicolas où ils devaient rester au pain et à l’eau jusqu’à la quasimodo.

Une école existait à Saint Nicolas pour l’instruction des enfants. En 1731 le maître d’école était également chantre et assistait le chapelain pour le culte, il veillait aussi que les enfants récitent leurs prières, assistent aux offices et il leur apprenait à lire.

Il recevait un habit, un juste au corps, une culotte, un chapeau, une paire de bas et une paire de souliers. Il était nourri, blanchi, logé et recevait une bouteille de vin par jour.

Vers 1730/1750

Les enfants placés ne pouvaient pas l’être hors du diocèse et pas à plus de cinq lieux. Les sœurs de charité les visitaient trois fois par an.

Les enfants trop nombreux restés à l’hospice couchaient à quatre et jusqu’à six par lit, les teigneux étaient enfermés dans un bouge sous l’escalier.

Beaucoup d’enfants infirmes étaient placés dans des salles sans air ni lumière.

Des jeunes gens de 15 à 20 ans couchaient 2 par 2 ce qui était contre les bonnes mœurs.

Vers 1742 plus de 500 enfants avaient été abandonnés. Il s’agissait d’enfants nés de soldats présents pendant la construction des nouvelles fortifications mais aussi du passage fréquent des troupes.

Les enfants trouvés étaient au nombre de 336 en 1772, 308 en 1773, 366 en 1774, 412 en 1775, 466 en 1776, 526 en 1777, 508 en 1778, 567 en 1779, 644 en 1780, 757 en 1781.

Année 1782

Saint Nicolas recueillait les enfants abandonnés, trouvés ou orphelins.

Déjà avant la révolution, les enfants abandonnés étaient reçus dans un tour. L’enfant était déposé dans un cylindre de bois convexe coté rue, concave de l’autre, tournant sur lui-même. Lorsqu’un enfant y était placé, on tournait le cylindre et l’enfant était reçu à l’intérieur de la maison sans qu’on puisse avoir connaissance de la personne qui l’avait abandonné. Les sœurs les plaçaient ensuite en nourrice à la campagne.

Les enfants abandonnés apprenaient la morale, à lire, à écrire et à compter. Les garçons bien constitués, envoyés en apprentissage à 18 ans, quittaient la maison ainsi que les filles à qui l’on avait appris à tricoter, filer et coudre. A leur départ on leur donnait un petit trousseau.

Le 15 thermidor an 12 (3 août 1804) Jean Bach ancien portier de l’hospice avait été nommé pour recevoir les enfants trouvés la nuit. Il inscrivait sur un registre, les noms, prénoms, profession, domicile des personnes qui présentaient l’enfant et les prévenaient qu’ils devaient se rendre le lendemain au bureau de l’état civil pour y faire un rapport. Le portier devait également se trouver à l’état civil avec son registre, l’enfant et ses vêtements.

Dans le cas d’un enfant déposé sur le seuil par des inconnus le portier avait soin de le déposer à la crèche et de faire le lendemain la présentation de l’enfant à l’état civil.

Il surveillait la bonne tenue des enfants à la crèche et il faisait connaître au directeur les abus qu’il pouvait observer. Il était également chargé de toutes les demandes d’enfants faites par des particuliers.

La commission administrative avait été chargée de lui procurer un logement à l’entrée de l’hospice et à l’établir dans ses fonctions de portier.

Le 24 fructidor an 12 (11 septembre 1804) la commission des hospices avait révoqué le préposé placé par l’administration à la réception des enfants trouvés. Pour éviter une dépense la commission avait chargé une sœur hospitalière de remplacer le préposé.

Cependant le préfet trouvait inconvenant d’assujettir aux sœurs de se relever la nuit et à se trouver en présence de militaires qui étaient presque toujours chargés d’apporter les enfants à l’hospice.

Le 21 nivôse an 13 (11 janvier 1805) un guichet pratiqué à la principale porte d’entrée avait été installé pour recevoir les enfants et en faire l’inscription par la sœur hospitalière. La sœur installée ne s’était pas plainte ce qui paraissait pouvoir laisser les choses dans l’état puisque les portes de l’établissement n’avaient été ouvertes à aucune heure de la nuit et que la surveillance de la police n’avait nécessité aucun changement. Si le préfet persistait à penser que le portier nommé devait remplacer cette sœur il y aurait d’autres dispositions à prendre, car un local lui serait nécessaire pour livrer les enfants à la sœur.

En 1811 le préfet avait demandé en raison de trop de facilités pour y déposer un enfant, que le tour soit déplacé sous le porche pour qu’il soit plus facile d’observer et de reconnaître ceux qui pourraient se livrer à l’odieux métier d’exposer des enfants.

En 1821 le tour était la cause principale de l’accroissement des abandons et avait pour inconvénient de favoriser le libertinage et le vice.

Le 23 janvier 1822 le préfet avait autorisé le transfert du tour dans la maison adjacente et à y loger le préposé. Pierre François GEORGES avait été nommé en remplacement du sieur Jaclard décédé.

Les instructions pour le préposé à la garde du tour des enfants trouvés étaient à afficher au parloir.

Le préposé était toujours présent au parloir pour recevoir les enfants apportés à l’hôpital. Il tenait un registre au jour le jour avec les enfants exposés. Les déclarations contenaient la date, l’heure, le nom de la personne qui avait trouvé l’enfant, sa profession, son domicile, signé par la personne et par lui. Chaque jour il remettait à l’économe les notes des déclarations pour être inscrites sur les registres de l’état civil.

S’il s’apercevait de supercherie pour faire admettre comme enfant trouvé un enfant qui n’aurait pas été exposé il devait le refuser et même requérir s’il le fallait l’assistance de la sentinelle pour le faire reprendre. Il dressait un procès verbal de cet événement qu’il remettait à l’administration pour poursuivre s’il y avait lieu devant le tribunal correctionnel ceux qui se seraient rendus coupables du délit.

Année 1846

Les orphelins pauvres, les enfants trouvés ou abandonnés, étaient admis par la commission. Ils étaient placés en nourrice ou en sevrage jusqu’à 6 ans, après que leur état de santé eut été constaté par le médecin de l’établissement. Ensuite de 6 à 12 ans ils étaient mis en pension chez des cultivateurs ou des artisans. De 12 ans à 21 ans ils restaient à l’hospice s’ils n’avaient pu être mis en apprentissage ou placés en service. A l’age de 21 ans s’ils étaient valides ils devaient quitter l’hospice.

Les enfants des familles indigentes n’étaient pas admis.

Les enfants restés à l’hospice et capables de travailler étaient tenus de rester 8 heures à l’atelier en été et 7 heures en hiver. Le tiers du revenu de leur travail était placé à la caisse d’épargne et leur était remis lorsqu’ils avaient 21 ans.

Les apprentis ne touchaient aucun salaire.

Les enfants étaient conduits à la promenade au moins une fois par semaine le jeudi, les garçons avec l’instituteur, les filles avec une sœur.

En cas d’injures envers une sœur ou un employé par un mineur, l’enfant était mis en salle de discipline pendant une période allant de12 heures à 15 jours.

Vêtements des enfants placés en nourrice

Pour les bébés : chemise en cretonne, brassière en laine, couche en toile, lange en laine, lange en futaine, béguin en toile, bonnet, fichu en mousseline, soulier en draps.

Entre un an et 2 ans : chemise, bonnet, béguin, fichu, couche de toile, lange de laine, robe de dessous, robe de dessus, bas de laine, souliers.

Entre 2 ans et 3 ans : chemise, robe de dessous en laine, robe de dessus, fichu, béguin, bonnet, bas de laine, souliers.

De 3 ans à 4 ans : chemise de toile, robe de dessous en laine, robe de dessus, fichu, bonnet, tablier de cotonnade, mouchoir de poche en couleur, bas de laine, bas de coton, souliers.

De 5 ans à 9 ans garçons : chemise de toile, pantalon de drap, veste en molleton croisée, pantalon de toile, blouse, demi bonnet de coton couleur, casquette, mouchoir de poche, bas en laine, bas en coton, souliers.

De 5 ans à 9 ans filles : chemise de toile , fichu de couleur, robe de dessous laine et fil, robe de dessus cotonnade, bonnet, tablier à corsage, mouchoir de poche, bas de laine, bas de coton, souliers.

Après 9 ans garçons : à rajouter des chaussons et des sabots.

Après 9 ans filles : chemise en toile, corset, jupon, robe, tablier en cotonnade, bonnet, fichu, mouchoir, bas de coton, chausson en laine, sabots, souliers.

Service des enfants assistés, règlement

Vu les lois et décrets du 15 pluviôse an 13 (4 février 1805), 19 janvier 1811 et 25 mars 1852.

Les enfants à la charge de l’assistance publique étaient les enfants trouvés, les enfants abandonnés, les enfants pauvres.

Les enfants trouvés avaient été abandonnés dans un lieu et leur filiation n’avait pas été retrouvée.

Les enfants abandonnés nés de père et de mère connus, d’abord élevés par eux, étaient délaissés sans que l’on sache ce qu’étaient devenus leurs parents.

Etaient assimilés aux enfants abandonnés les enfants des condamnés indigents. Si un seul des parents était condamné l’enfant restait à la charge de celui qui était en liberté.

Les enfants des aliénés indigents traités dans des asiles étaient acceptés jusqu’à ce qu’un des parents quitte l’hospice.

Les orphelins pauvres n’avaient plus ni père, ni mère et étaient sans moyens d’existence, mais également les enfants auxquels il restait des ascendants s’ils avaient été abandonnés par ceux-ci.

Par arrêté du préfet du 13 septembre 1856, suppression au premier janvier suivant du tour qui n’avait reçu aucun enfant en 1853, trois en 1854 et un seulement en 1855. Un tour ouvert quatre fois en trois ans était devenue inutile.

Placé à l’intérieur de l’hospice sous la surveillance d’un agent spécial, le tour n’avait plus de tour que le nom. Le gardien avait conservé son salaire jusqu’au 31 décembre 1856.

La supérieure ne devait recevoir un enfant trouvé que des mains des agents de police et accompagné d’un rapport indiquant son sexe , son âge, les linges dont il était couvert, les circonstances et le lieu où il avait été trouvé.

91 enfants se trouvaient à l’hospice en 1856 quoique les 2/3 auraient pu être placés à la campagne. Avec l’augmentation des pensions des nourrices et la fourniture de layette, leur nombre pouvait rapidement diminuer. C’était une charge assez lourde mais qui serait compensé par le départ des enfants qui étaient placés à la campagne.

En 1864 un emplacement avait été recherché pour y construire un bâtiment pour y déplacer le service des enfants. Un terrain de près de 13 hectares à Montigny près de Saint Ladre aurait pu convenir. Inconvénient : lorsque les enfants sortiraient ils pourraient rencontrer des filles de joie avec des soldats, ainsi que des guinguettes remplies de buveurs.

120 enfants étaient concernés par un nouvel orphelinat. Soit 50 lits pour les garçons, 50 lits pour les filles, 20 lits pour la crèche, 10 lits pour l’infirmerie et des lits pour le personnel.

Le personnel devait être composé d’un aumônier, un médecin, un instituteur, un portier, un commissionnaire voiturier et 8 sœurs, une supérieure, une chargée de l’école et de la sacristie, une pour la cuisine, une pour la pharmacie et l’infirmerie, une pour la lingerie le vestiaire et la buanderie, une pour l’ouvroir des filles, une pour l’atelier des garçons et une pour la crèche.

Quant aux filles et garçons de service on pouvait essayer de s’en passer contre une faible gratification en faisant faire le service par les enfants.

Devant la dépense annuelle d’entretien le projet avait été abandonné.

En 1868 projet de Félix Maréchal de transférer les enfants aux Récollets. Le placement des enfants d’un même sexe était possible mais l’hospice ayant des enfants des deux sexes il fallait des dortoirs, des écoles, des ateliers, des promenoirs et des réfectoires séparés, la maison des Récollets était tout à fait insuffisante. Mais elle pouvait être destinée uniquement aux enfants malades d’un même sexe.

Il était facile de laisser les enfants de la crèche à Saint Nicolas dans la salle dite du coton, occupée par les vieilles femmes qui étant au déclin de leur vie n’avaient plus besoin que d’adoucissements pour leurs derniers jours. Elles pouvaient être mises dans le local de la crèche tandis que les petits enfants ayant tout un avenir devant eux il y avait intérêt à les mieux placer.

Ce projet avait encore été ajourné en raison de son coût.

La vie à l’hôpital

Année 1650

La visite des pauvres était faite chaque lundi par le maître, l’économe et le médecin ou chirurgien.

Le curé et l’économe faisaient chaque jour des visites pour veiller au besoin des pauvres.

Il était interdit aux pauvres de sortir pour importuner le public. Ils ne pouvaient sortir qu’avec la permission de l’économe.

Les pauvres étaient admis à Saint Nicolas volontairement ou par la force publique, de même pour les enfants que les parents n’avaient pas les moyens de nourrir.

Les femmes délaissées par leur mari étaient acceptées.

Un registre était tenu pour y inscrire les pauvres avec nom, âge, profession.

Les enfants arrivés à l’âge de gagner leur vie pouvaient quitter l’hôpital.

Les administrateurs pouvaient ordonner des châtiments en cas d’infraction aux règlements, de désobéissance, trouble ou scandale.

Les locaux étaient distribués suivant le sexe, l’âge et les infirmités.

Une infirmerie pour chaque sexe avait été établie sous la surveillance d’un infirmier.

Le règlement fixait l’heure de lever, du coucher, des repas, des prières, du travail.

Les pauvres sous la surveillance du chapelain faisaient matin et soir des prières pour le roi et les bienfaiteurs de l’hôpital sous peine de sanctions.

Pour le respect et la discipline le chapelain et les curés mangeaient dans le même réfectoire, mais à une table séparée.

Punition en 1729

Le 28 septembre avait été brûlé au champ à Seille un garçon de 24 ans, aveugle de Nancy, pour avoir profané la sainte hostie (jetée dans l’auge des porcs).

Le 14 décembre avait été brûlée et pendue au champ à Seille une fille de 19/20 ans, après avoir eu les deux poings coupés pour avoir assassiné et mis en morceau son maître et sa maîtresse.

La supérieure avait organisé des représentations de tragédie en décembre 1757 et janvier 1758.

Les servants, infirmiers et infirmières faisaient partie de la population dont le maximum était de 472 individus.

Il fallait être de la ville pour y entrer, une fois sorti, on y rentrait difficilement.

Il était donné aux pauvres chaque année 40 sols pour s’acheter un vêtement et un cent de fagot.

Il avait été décidé qu’à partir du 1er germinal an 7 (21 mars 1799) par mesure d’économie la distribution des remèdes et des secours à domicile qui avait lieu à la maison de la charité du bouillon se ferait non plus dans cette maison mais à l’hôpital Saint Nicolas.

A partir de 1797 toute une série de mesures avait été prise.

Le 22 pluviôse an 5 (10 février 1797) avait été supprimé l’ancien usage de donner du vin aux fermiers, tonneliers et lessiveuses de l’hôpital Saint Georges toutes les fois où ils venaient à l’hospice.

L’économe devait être seul chargé de la manutention du vin, sa conservation physique ne permettant pas de laisser le soin des caves à des personnes du sexe. Il remettait la quantité de vin nécessaire à l’hôpital Saint Georges et Bon Secours et le surplus restait sous sa garde. Il ne pouvait être reçu dans l’hospice, que les fermiers qui avaient amené une partie de leur canon, il ne leur était donné qu’un repas et le gîte personnel. Leurs chevaux n’étaient jamais logés comme cela se pratiquait chez les particuliers.

Le 26 ventôse an 5 (16 mars 1797) le citoyen Tardieu sorti de l’hospice avait réclamé ses couchages, linges et habillement qu’il disait y avoir apporté à son arrivée.

À l’avenir les biens de la personne admise à l’hospice devaient être inventoriés par l’économe à son domicile. Des meubles, linges et effets lui appartenant qui étaient transportés à l’hospice, il ne pouvait en être enlevé aucun si ce n’était pour le payement de son loyer.

26 messidor an 5 (14 juillet 1797) Consommation du pain et du lait.

L’économe surveillait la situation des grains et farines des greniers de l’hospice. Le boulanger en chef donnait à l’économe les bons des quantités de farine utilisés et ne délivrait ni pain ni farine sans un reçu écrit. La préposée à la distribution du pain et du vin ne les délivrait que sur des bons écrits et signés.

L’emploi du lait des vaches de l’hospice était particulièrement surveillé par la personne chargée de les traire.

Le 17 thermidor an 5 (4 août 1797) la préposée à la conservation du linge ne pouvait en prévenir la dilapidation et les vols. Toute personne qui avait demeuré à l’hôpital et qui en était sortie ne pouvait plus le fréquenter ni de jour, ni de nuit, le portier étant chargé de la surveillance.

Le 26 brumaire an 7 (16 novembre 1798) il avait été établi sous le nom de livre noir, un registre particulier dans lequel était inscrit tout acte contraire aux mœurs, à la probité, au civisme, à l’ordre de la maison, avec le nom de celui qui l’avait commis ainsi que la date.

Le 7 prairial an 7 (26 mai 1799) une personne honnête s’était présentée pour choisir et adopter une fille au dessus de 13 ans et plusieurs filles choisies avaient refusé ce choix. La directrice ferait dorénavant une liste des filles de plus de 13 ans et quand une personne se présenterait pour en demander une, on les ferait s’assembler toutes, pour qu’elle puisse choisir et celles qui refuseraient la place qui leur était offerte seraient à l’instant expulsées de l’hospice.

Le 22 vendémiaire an 9 (14 octobre 1800) un inventaire général et détaillé de tout le linge de l’hospice qui avait été marqué au fur et à mesure à l’endroit le plus apparent de l’estampille en relief HGN (hospice général Nicolas). Lorsque du linge était usé il était estampillé V R initiales de vieux réformé.

L’infirmerie de l’hospice était réservée uniquement pour les individus résidants de l’hospice.

Début 1824 il avait été accordé annuellement 120 livres de tabac à priser pour en faire la distribution aux pauvres. La plupart des personnes admises étaient incapables de s’en procurer et trop avancées en âge pour en perdre l’habitude.

En 1840 le linge était lessivé toutes les semaines, hiver comme été. Il était insuffisant et tombait en lambeaux. La literie était dans un grand état de vétusté.

Un nouveau règlement en 1846

L’aumônier célébrait l’office à 6 heures du matin du 15 avril au 15 septembre et à 7 heures du 15 septembre au 15 avril.

Tous les repas étaient pris en commun dans les réfectoires.

Les employés logeant à l’hospice devaient rentrer à 8 heures du soir du 15 avril au 15 septembre et à 6 heures le reste du temps.

Les habitants de l’hospice changeaient de linge tous les dimanches et les draps de lit étaient changés tous les mois. Les malades se changeaient aussi souvent que nécessaire.

Les habitants de l’hospice se levaient, les vieillards à 6 heures du matin, les enfants à 5 heures en été et une heure plus tard en hiver.

En été coucher à 8 heures du soir et en hiver à la dernière heure du jour.

Les visites avaient lieu 2 fois par semaine les mardis et jeudis de 10 heures à 11 heures du matin et de 3 heures à 4 heures du soir. Il était interdit aux visiteurs d’introduire des comestibles ou des liquides.

Les indigents ne pouvaient sortir que 2 fois par mois, de 2 à 5 heures du soir un dimanche.

Les indigents qui avaient eu la permission de sortir ne pouvaient rapporter aucune liqueur sirupeuse. Sinon ils étaient privés de sorties pendant un mois la première fois et de 3 mois en cas de récidive.

Il était défendu aux individus de l’hospice de mendier dans l’hospice mais également à l’extérieur, sous peine de privation de sortie pendant 3 mois et de renvoi de l’hospice en cas de récidive.

Les injures graves et les provocations entre individus étaient punies d’une réprimande publique. En cas de récidive privation de sortie pendant 2 mois, à la 3ème fois l’exclusion de l’hospice pouvait être prononcée.

Les injures envers une sœurs ou un employé entraînaient une privation de sortie de 3 mois, et l’expulsion de l’hospice si récidive.

L’inconduite notoire et l’ivresse étaient une cause de renvoi pour les vieillards et les incurables.

Il était placé dans un endroit apparent de Saint Nicolas un tableau avec inscription de tous les individus consignés ou mis en salle de discipline, avec indication des motifs de la punition et durée de la peine.

Vers 1860

Une révolte avait eu lieu à l’occasion du pain destiné aux pauvres et qui avait été détourné et caché dans l’intention de le vendre. La soeur Rosalie chargée de la répression de cet abus y avait mis le plus grand zèle et en avait saisi 15 kilos trouvés dans le dortoir des hommes et à peu près 20 dans le dortoir des filles.

Dans le dortoir des hommes il y avait eu quelques murmures contre les sœurs, alors que les filles les avaient accablées d’injures. Les administrateurs s’étaient rendus à l’hôpital pour faire enlever le pain. Une pierre leur avait été lancée qui ne les avaient pas atteints. Les administrateurs avaient interdit toutes sorties pendant un mois aux pauvres qui avaient caché le pain et pendant 7 mois à l’une des filles qui avait le plus invectivé les sœurs.

La supérieure générale avait été instruite de cette insubordination, mais des calomnies contre la sœur Rosalie avaient été proférées par on ne sait pas qui et un ordre de rappel avait eu lieu contre cette sœur. Le préfet avait écrit à la supérieure pour qu’elle révoque cet ordre de rappel et quelle exige des pauvres du respect envers les sœurs.

Le préfet avait écrit également à l’évêque pour lui expliquer la situation disant qu’il paraissait être certain que le chapelain de Saint Nicolas n’était pas étranger à cette intrigue et qu’il avait été trompé par le rapport des filles. Celui-ci avait donc transmis les plaintes à la supérieure et il était donc blâmable car avant que d’accuser la sœur Rosalie il aurait du être convaincu de la vérité. Il avait donné sa parole qu’il n’avait pas écrit de lettre d’accusation.

Les administrateurs trouvaient que ce chapelain ne convenait pas à son emploi. Depuis longtemps il exerçait sur les filles trouvées une emprise absolue. Il négligeait pour elles les autres pauvres. Il imposait aux filles de passer une partie de la journée en prières et méditation ce qui les empêchait de travailler. Depuis l’arrivée de ce chapelain les filles fières de la préférence qu’il leur accordait et de la complaisance avec laquelle il écoutait leurs plaintes avaient un esprit d’indiscipline qu’il fallait réprimer.

Comme il n’était pas nécessaire qu’il y ait un chapelain à demeure, le préfet avait demandé à l’évêque de le faire remplacer par un vicaire de Saint Martin.

Nourriture

Coutumes gastronomiques vers 1500.

Nourriture par jour : 3 quartiers de pain, 1 pinte de vin, lundi, mercredi, vendredi, samedi, une écuelle de potage (pois ou chou), une écuelle de poussatte (bouillie), une écuelle de bruye (bouillie) au fromage. Dimanche, mardi, jeudi, une pièce de charbonnée rôtie (viande cuite sur le gril) ou une soupe sur la chair (pot au feu) et un aloyau de chair avec le potage.

Certains pouvaient manger au dehors en emportant leurs aliments, d’autres mangeaient dans les chambres, d’autres partageaient la table des convers ou des sœurs selon leur sexe.

Les jours de fête du blanc manger (volaille), du bœuf, du gâteau étaient destinés aux seigneurs voisins et à leurs officiers ainsi qu’aux ouvriers de l’hôpital. Pour la fête de Pâques c’était du cochon qui était consommé. A la Saint Martin (11 novembre) jour où se payaient les baux (location) les fournisseurs de l’hôpital recevaient du gâteau.

En février 1650 il était constaté que le régime était suffisant, les pauvres avaient au dîner du potage et de la viande et au souper des légumes et du pain, leur régime était meilleur que celui des travailleurs de la campagne.

L’hôpital avait connu deux années de disette en 1740 et 1741.

Régime en 1763.

De décembre à juin il était donné chaque jour aux pauvres (pendant le carême 5 fois par semaine) des légumes secs, 3 bichets par repas, pendant les 5 autres mois il leur était donné des légumes 5 jours par semaine, un jour de millet et un jour de l’orge mondé, de la viande au souper 3 fois par semaine, excepté en carême du fromage le soir, en l’absence de viande et légumes verts, du laitage ou des racines.

Le chapelain et les sœurs avaient de la viande tous les jours gras.

Régime en 1782

du pain bis blanc de bonne qualité, légumes secs ou frais selon la saison, lard deux fois la semaine, viande fraîche et vin à peu près une fois par mois. Trois distributions de vivres par jour, les aliments variaient à chacune d’elles.

La révolution

En 1795 les hôpitaux manquaient de pain, viande, linge, bois. Toutes les nourritures étant épuisées, il ne restait plus que 10 jours de farine, les médicaments manquaient, les vêtements tombaient en lambeaux. Les effets hors service des magasins militaires avaient été donnés à Saint Nicolas.

Des plantations de mûriers se trouvaient dans le fossé des fortifications et pour se nourrir la population de l’hospice avalait des vers à soie.

Vers 1800 il régnait à Saint Nicolas le désordre le plus complet.

La révolution avait eu des conséquences bien funestes pour l’hôpital qui depuis le commencement du 19ème siècle était réuni à Bon Secours sous l’administration des hospices civils.

Au 19ème siècle quantité de nourriture par jour

Pain 62 décagrammes + 12 décagrammes (de première qualité) pour la soupe pour le personnel, les malades et les infirmes, mais seulement 60 décagrammes (de 2ème qualité) pour le commun des pauvres.

Viande 50 décagrammes pour le personnel et les pensionnaires tous les jours, une fois par semaine mais 15 décagrammes pour les pauvres, Un supplément était accordé 8 fois dans l’année (mardi gras, Saint Vincent de Paul, annonciation, Paques, fête du roi, anniversaire de juillet 1830, Saint Nicolas, fête de la supérieure)

Les infirmiers et commissionnaires consommaient 5 décagrammes de lard 2 fois par semaine, le lundi et jeudi. Les pauvres mangeaient du lard le dimanche et le mercredi au repas du soir.

Consommation de vin : les sœurs en avaient 50 cl, l’instituteur 100 cl , les pensionnaires de 1ère classe 50 cl, ceux de 2ème classe 25 cl, les infirmiers, les ouvriers, les vieillards 25cl, et 25cl pour l’office. 5 fois dans l’année avait lieu une consommation extraordinaire de 25cl par individu (mardi gras, Pâques, fête du roi, anniversaire juillet 1830, Saint Nicolas).

Composition des différents repas

Au déjeuner : 25cl de lait ou 20 cl de bouillon.

Au dîner (à varier) : 40cl de bouillon, 75 décagrammes de pommes de terre ou légumes frais, (pois, lentilles ou haricots) 2 œufs ou 13 décagramme de poisson ou un hareng.

Au souper (à varier) : bouillon 40 cl avec 35 grammes de semoule ou de vermicelle, 75 décagrammes de pommes de terre ou légumes frais, ou 6 décagrammes de fromage ou 2 oeufs ou 9 décagrammes de pruneaux ou 62 décagrammes de fruits ou 5 décagrammes de riz ou 6 décagrammes de millet.

Le travail, les ateliers

Très anciennement l’hospice possédait des ateliers pour fournir une occupation à son personnel, les femmes et les filles étaient occupées à des travaux de couture, tricotage de bas, etc.. Chez les hommes fabrique de ciment romain, un atelier de tailleur, cordonnier, menuisier, peintre, les infirmes filaient la laine, le personnel cultivait les jardins. La manufacture de dentelle était réputée.

Pour donner du travail aux pauvres, on avait ouvert en 1676 un atelier de bonneterie qui procurait des bénéfices. Tous les pauvres valides devaient travailler à partir de l’âge de 15 ans et recevaient 1/3 du produit de leur travail. Selon leur conduite, les ouvriers étaient récompensés ou châtiés.

Les plus capables étaient placés à la tête des salles, des dortoirs avec le titre de maître ou maîtresse et les autres leur devaient obéissance.

Une transaction entre l’hospice et les bonnetiers de Metz en date du 24 septembre 1716, confirmée par arrêt du 24 novembre 1720, engageait l’hospice à exécuter des ouvrages de bonneterie sous la surveillance des bonnetiers. L’hôpital était tenu de fournir 80 pauvres pour travailler aux ouvrages du corps des bonnetiers.

Jusqu’en 1740 les filles faisaient des dentelles qui se vendaient très bien. Avec la nouvelle mode, l’atelier avait cessé. Il restait de belles dentelles avec lesquelles une loterie pouvait être organisée. Etat des dentelles pour la loterie : coiffures et manchettes 3 pièces, manchettes et jabots 29 pièces, coiffures 89 pièces, total 121 pièces.

Tout ce qui avait rapport au linge, à l’habillement, aux chaussures, se fabriquait dans l’établissement. Le costume porté à l’hospice : étoffe de laine grise pour les deux sexes, femmes vêtues de cotonnade rayée pendant la belle saison.

Après la révolution de nouveaux règlements avaient été appliqués.

Le 8 frimaire an 5 (28 novembre 1796) des filles de la salle de couture dont la tenue était indécente se montraient récalcitrantes aux observations faites.

Dans les ateliers de travail, il était défendu aux hommes de fréquenter le quartier des femmes.

Le personnel abusant des provisions de vin, des surveillants avaient été instaurés pour la cave.

Règlement provisoire pour les jardiniers et ouvriers des jardins du 26 nivôse an 5 (15 janvier 1797)

Il y avait 3 classes d’ouvriers, dont le nombre était fixé d’après les besoins. La directrice les choisissait parmi les individus de l’hospice qui par leur physique étaient les plus aptes à ces gros travaux.

Le jardinier en chef du jardin de Montigny et celui de Queuleu ne pouvaient employer les ouvriers que pour les travaux des jardins appartenant aux hospices.

La première classe était composée de garçons apprentis jardiniers qui résidaient dans les jardins de Montigny et de Queuleu.

La 2ème classe était composée de vieillards.

La 3ème classe de filles ou femmes qui rentraient chaque jour à l’hôpital. Ces derniers étaient tenus de se trouver au travail tous les jours, une heure après l’ouverture des portes de la ville et de ne le quitter qu’une heure avant la fermeture.

Ceux de la 1ère classe étaient de garde à tour de rôle les jours de repos et n’y laissaient entrer que ceux ayant une permission écrite de l’économe. Ils ne pouvaient sortir les jours de repos qu’avec l’agrément du jardinier en chef et étaient obligés de rentrer avant le coucher du soleil et même deux heures plus tôt les jours où l’arrosage était nécessaire. Ensuite ils ne pouvaient plus sortir et celui qui rentrait ivre était ignominieusement chassé du jardin, renvoyé à l’hospice et mis au pain et à l’eau pendant 8 jours.

Les ouvriers de chaque classe étaient divisés en atelier de 5 personnes dont un chef d’atelier du même sexe nommé par le chef jardinier. Il était tenu d’être le premier et le dernier au travail et responsable des outils.

Les chefs d’atelier des apprentis recevaient un salaire de 5 sols par mois, ceux des vieillards 4 sols, et ceux des femmes 3 sols.

Le respect pour les vieillards devait être religieusement observé. Tous les propos sales et malhonnêtes et tous gestes contraires à la pudeur et aux bonnes mœurs étaient sévèrement réprimés.

Il était défendu à tous ouvriers hommes à leur retour, d’entrer dans la cour ou dans la salle des filles.

Règlement provisoire du 1er pluviôse an 5 (20 janvier 1797)

Dénuement presque absolu du vestiaire de l’hospice. Beaucoup d’individus presque nus avaient besoin de vêtements alors que les approvisionnements étaient réduits à rien.

En raison du manque d’argent pour acheter des matières premières, les métiers de draperie étaient sans activité à défaut de la laine filée.

Des individus qui travaillaient fort tard le soir et pendant les récréations avaient pris l’habitude de le faire pour leur compte particulier. Ils achetaient pour ce travail l’huile ou la chandelle qui leur étaient nécessaires. Ce travail servait à leur donner de petites douceurs que la position actuelle de l’hospice ne pouvait leur donner. Il en résultait des abus amenant un déficit de recette.

Un règlement avait établi qu’il était défendu aux individus nourris et logés à l’hospice de travailler pour leur compte personnel. Les jeunes gens qui n’étaient pas occupés à des travaux devaient être occupés à l’atelier de filature de laine et de coton. Le chef d’atelier leur donnait une tache suffisante pendant les heures fixées par le travail. Si le travail demandé n’était pas fait ils étaient punis.

Les filatures de fil, laine et coton étaient approvisionnées avec des matières appartenant à l’hôpital. Les matières filées étaient déposées dans le magasin général et lorsqu’il y avait une quantité suffisante d’étoffes pour habiller les individus d’un office, il était ordonné la confection des vêtements nécessaires. Chaque office se distinguait par la forme ou la couleur du vêtement.

On ne pouvait filer de laine ni faire aucun tricot pour le public tant que l’hospice ne serait pas suffisamment pourvu de draps et vêtements pour leurs pauvres.

Les ateliers de dentelle et la filature de coton pouvaient, elles, travailler pour le public.

Les personnes qui n’étaient pas de l’hospice ne pouvaient y rentrer qu’une heure le matin et une heure l’après midi sauf celles qui faisaient leur lessive au bassin de la fontaine et qui ne pouvaient se rendre qu’au lavoir.

Le 24 prairial an 5 (12 juin 1797) le pâtre de l’hospice ne pouvait se charger de la garde des vaches des particuliers parce qu’en cas d’accident résultant de sa faute il n’aurait pas les moyens de réparer les dégâts et, que l’hôpital pourrait être inquiété. De plus son bétail serait moins bien gardé s’il était trop nombreux. Il était défendu au pâtre d’avoir plus de 22 bêtes à corne à sa garde sous peine de destitution.

Le 12 brumaire an 7 (2 novembre 1798) une vente des meubles devenus inutiles, avait été faite pour procurer le linge indispensable aux pauvres de l’hospice. L’argent restant avait été employé à l’achat de fil, de chanvre et d’étoupe pour fabriquer de la toile qui était filée à l’hospice. Les fileuses travaillaient uniquement pour le compte de la maison et ne pouvaient sous aucun prétexte travailler pour leur compte ou pour des particuliers. Le portier ne pouvait laisser ni entrer ni sortir aucun fil, chanvre ou étoupe sans un ordre écrit de la directrice. Les préposées délivraient aux fileuses les matières à filer livre par livre et le même poids en fil devait être rendu.

Le 23 frimaire an 10 (14 décembre 1801) l’établissement venait d’être doté d’une filature de coton mécanique. Il n’était plus permis de filer du coton pour le public. La défense qui était faite au portier de ne laisser sortir aucun fil, chanvre, lin, étoupe, était étendue à toute espèce de coton.

En 1864 le pain était fabriqué à l’hôpital, et la boulangerie avait été déplacée.

A la matelasserie, l’entretien était fait par 3 matelassières prises parmi les jeunes filles.

A la buanderie, le service était fait par des jeunes filles. D’après l’état nominatif du 6 juin 1864 des enfants mineurs, il y avait 17 ou 18 jeunes filles qui les jours de lessive descendaient des ouvroirs et lavaient une ou deux fois par semaine.

Il suffisait de 15 à 17 jeunes filles auxquelles on ajoutait 15 femmes recrutées ce qui donnait 30 à 34 laveuses y compris les couleuses. (les couleuses pour le service des gâteux, ce service était le plus répugnant et le plus fatiguant de l’hospice)

Ajouter un commentaire

Les commentaires peuvent être formatés en utilisant une syntaxe wiki simplifiée.

:-) ;-) :-/ :-| :-D :-( :-C 8-) :-o ;-( 8-O :-D

Fil des commentaires de ce billet

Jean-Louis Tailleur

Bonjour, mon ar ar grand- père Georges Bernard Ganmore a été déposé dans le tour vers le 22 Mai 1814 à l'âge de 2 ou 3 jours.
Je procède le certificat de naissance, mais comment je pourrai avoir plus d'informations ?
Par avance, merci pour votre réponse
Bien à vous,

Jean-Louis Tailleur samedi, 24 août 2024 - 16:59
Leuthezer

Bonjour.
J’aimerai trouver le dossier de mon arrière -arrière grand-père Gustave,Alfred LEUTHEZER qui a dû certainement passer un moment de son enfance.
Comment faire pour aboutir à ma demande ?

Leuthezer vendredi, 8 décembre 2023 - 08:07
fran

bonjour, je suis un descendant d'Antoine Placide trouvé rue Mazelle en 1822.
Je serai heureux d'échanger avec quiconque.

fran lundi, 30 décembre 2019 - 23:22
Michèle

Vous avez réussi à remonter le temps et l'histoire de l'enfant abandonné qui vous a donné votre nom. Il n'a donc pas été abandonné directement à l'hôpital Saint Nicolas, mais il a eu la chance d'être trouvé par le docteur Morlane. Son patronyme comme habituellement dans ces circonstances, a été choisi parmi les saints dont celui du jour.
Il a beaucoup voyagé pour un enfant trouvé et sa descendance a été nombreuse. Connaissez vous tous vos cousins proches et lointains ?
Félicitations pour vos recherches qui ont été forcément compliquées.

Michèle vendredi, 21 avril 2017 - 17:28
lplacide

Antoine PLACIDE
Marié le 15 05 1850 à Saint Louis Algérie avec Ursule Dalaiden
Décédé le 29 12 1875 à Saint Louis.
Descendance 10 enfants.
Enfant trouvé par le Docteur Étienne Pierre Morlane sur le seuil de sa porte
au 36 rue Mazelle à METZ. Remis à l'administration de l’hôpital St Nicolas Metz.
Trouvé le 5 Octobre jour de la Saint Placide.

lplacide vendredi, 21 avril 2017 - 11:01
Sylvie

Il doit y avoir des dossiers transmis à la DDASS de Metz , c'est là où vous pouvez , peut-être ,retrouver des enfants qui ont été abandonnés .

Sylvie samedi, 27 octobre 2012 - 16:18
Placide

désire connaître le parcours de Antoine Placide abandonné le 7 octobre 1822 de père et mère inconnus et remis à Saint Nicolas ce jour là ou peut-on s'adresser. Merci.

Placide vendredi, 26 octobre 2012 - 19:38
suzanne

j aimerai savoir s'il existe des liste des enfants admis a st nicolas apres 1904 et ou on peu les consulter.merci d avance.

suzanne samedi, 14 novembre 2009 - 15:08
michèle

recherche photos et renseignements enfants placés à Saint Nicolas de 1920 à 1926 Bouzendorffer Marie-Thérèse et Caroline originaires de Château-Rouge en Moselle

michèle vendredi, 25 septembre 2009 - 10:28
von hof

recherche photos d un enfant placé à saint nicolas de 1918 a 1921 von hof Alfred domicilié 13 rue saint andré de 1913 a1917

von hof dimanche, 22 février 2009 - 23:09

counter