Rue Belle-Isle

La rue Belle-Isle était appelée autrefois rue du mail, c'est-à-dire le jardin, la promenade et l’emplacement du terrain où se tenait le jeu du mail. Ce jeu se pratiquait avec un petit maillet au manche assez flexible. A l’aide de ce maillet les joueurs se renvoyaient une boule de buis posé à terre. L’allée où l’on y jouait portait le nom de mail.

Au 17ème siècle se trouvait à l’angle de la rue du pont des morts et de la rue du mail, une grange appartenant à l’hôpital Saint Nicolas. Sur l’emplacement de cette grange avaient été bâties deux maisons, l’une rue du pont des morts, au n° 5 avait été longtemps désignée sous le nom de maison Decharme cafetier, l’autre située à l’angle de la rue du pont des morts et de la rue Belle-Isle portait le n° 1 de cette dernière rue.

La rue longeait le mur d’enceinte entre les portes du Pontiffroy et du pont des morts. Ce mur était défendu par sept tours : celle des tonneliers, d’Henri Ranconval, de derrière les Chartreux et 4 tours construites depuis 1444. Elle n’était alors qu’une longue ruelle ou chemin de ronde, bordée d’un côté par les jardins appartenant en grande partie à l’abbaye Saint Vincent et de l’autre côté par l’enceinte. A ses extrémités la ruelle était fermée par des arcades. A l’une des extrémités, se trouvait un jeu de mail très en vogue, qui avait été à l’origine du nom de rue du mail avant que la rue ne devienne en 1739 rue du rempart Belle-Isle puis plus tard plus simplement rue Belle-Isle.

Le Maréchal Belle-Isle voulant renforcer la défense de cette partie de la ville, avait écrit à monsieur d’Arraincourt, procureur au bureau des finances de Metz, que les ouvrages projetés exigeaient la construction d’un rempart dans toute la partie qui allait du Pontiffroy jusqu’au pont des morts avec continuation jusqu’à la poudrerie près des pucelles.

En vertu d’une ordonnance du 4 décembre 1736, le mur de la ville avait été démoli et au printemps 1737 avait été commencée la construction du rempart. La nouvelle fortification avait été établie avec un ouvrage à corne comportant un corps de garde situé dans le fond. L’intérieur planté d’arbres servait de promenade publique et de place d’exercice.

La rue avait été construite parallèlement au rempart en démolissant une partie des maisons qui y aboutissaient. Monsieur Belle-Isle avait fixé à 24 pieds la largeur de la rue, et avait invité les intéressés à terminer leur construction le long de la nouvelle rue dans un délai de deux ans, en se conformant au nouvel alignement et aux plans d’élévation arrêtés par les ingénieurs.

C’est à cette époque qu’avaient été ouvertes la rue des Bénédictins, celle de Saint Vincent et créée la place Saint Vincent.

La grange Saint Marcel appartenant à la ville, avait été démolie pour créer le pont et la rue du pont Saint Marcel mettant la rue Belle-Isle en communication directe avec la place de la comédie.En faisant des fouilles pour l’égout près de la grange, de nombreux boulets de pierre avaient été découverts.

En même temps que s’exécutaient ces changements le grand jardin de l’abbaye Saint Vincent avait été supprimé et les religieux avaient reconstruit leur hôtel abbatial. Depuis 1790 l’abbaye était devenue un magasin, une filature, un dépôt d’aliénés, une maison d’accouchement et en 1870 une école communale.

Noël Glavet, père et fils, mécaniciens établis au n° 5 de la rue, avait construit en 1823 la première machine à vapeur pour lequel un brevet d’invention valable 10 ans avait été accordé. Cette machine, la première vue à Metz servait à puiser l’eau des Roches.

Installée à l’angle des rues Belle-Isle et Hollandre Piquemal, la brasserie Reinert de grande renommée, avait été achetée par la famille Amos lors de son installation à Metz.

Le terrain occupé par le retranchement dit de Saint Vincent qui servait alternativement à la troupe et à la garde nationale, avait déjà été abandonné depuis 1852. Le corps de garde était entouré de grands arbres de diverses essences de frênes et de platanes sous les ombrages desquels pendant les beaux jours les habitants du quartier et les promeneurs du rempart allaient s’asseoir avec leurs enfants. En 1861 le rempart et l’ouvrage à corne devant la place Saint Vincent avaient été démolis. La voie publique avait été élargie et bordée d’arbres.

Vis-à-vis de Saint Vincent avait été construit en 1868 une manufacture de tabac avec de vastes dépendances.

Le temple de garnisonDans le surplus de terrain du côté du pont des morts un square avait été créé, le temple protestant de la garnison et l’hôpital protestant dit mathildenschift (hôpital Belle-Isle) avaient été construits. Du coté du Pontiffroy construction également de la caserne d’un bataillon de pionniers.
Collection D. Mahut Collection D. Mahut

Le temple de garnison et la piscineEn avant du front Saint Vincent le long de la Moselle, la ville avait établi en 1888 une plantation d’arbres et une promenade publique aboutissant aux deux portes.

Les commerces existants en 1936 : au n° 1 sellier, n° 5 charbons, n° 13 cordonnier, n° 13b grande brasserie de Jarny et Uckange entrepôt de Metz, n° 37/37b Ecole des Frères, garage Belle-Isle, n° 39 Sanitaire français, n° 43 café, n° 47 Contributions indirectes, n° 51 café « A la Java », n° 59 coiffeur.

N° 2 Hôpital Belle-Isle, n° 4 manufacture de tabac, n° 6 caserne Riberpray.

Chenellement 1895 Chenellement Gehenne Sanitaire français Le sanitaire français 1927 Sellerie 1930 Vin pour la messe Station Belle Isle Sellerie

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Michèle

La rue Fleurette n'a pas été oubliée. Une courte description (qui suit) se trouve avec la rue Franconrue ou du Pontiffroy.

La ruelle Flore devenue la rue Fleurette, avait été réduite à l’état de cul de sac par la création à son extrémité, du côté de la caserne, d’un magasin de pompes à incendie qui avait été démoli en 1886 à la demande des habitants du quartier.

Michèle vendredi, 10 octobre 2008 - 20:40
Pierre jp

Si vous le permettez vous avez oublier une rue qui n' était pas méconue la rue fleurette

Pierre jp vendredi, 10 octobre 2008 - 18:41

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