Rue Chambière
19 juil. 2008 michele Autour du Pontiffroy 4
En 1466 la ville avait fait murer la première arche du pont des basses grilles pour laisser un passage à pied sec par cette arche.
L’abbaye de Justement en 1463 possédait un immeuble qui portait le nom de cour de Justement . Il était séparé de l’église Saint Georges par le cimetière.
L’église Saint Georges se trouvait à l’angle des rues Chambière et Saint Médard. Chaque année à la Saint Georges le clergé de la cathédrale escorté des notables de la cité venaient bénir les eaux de la Moselle au pont Saint Georges et assistait à l’office dans l’église. En 1653 l’église menaçait de tomber en ruine. En 1718 l’évêque avait autorisé une modification dans la construction de l’église.
L’abbaye du Pontiffroy avait été fondée en 1320. Lors de la construction des fortifications de la porte du Pontiffroy en 1565, elle avait été démolie. La maison de Justemont avait été achetée pour y reloger les religieux de l’abbaye du Pontiffroy. Les religieux communiquaient avec l’église Saint Georges pour y faire leurs offices. Cette abbaye avait été supprimée en 1740 et ses biens réunis au petit Clervaux rue Chaplerue.
Il existait un abreuvoir en face de la maison de Justemont devenue l’abbaye du Pontiffroy. Un passage ouvert dans la rue permettait d’aller au quai de la Moselle et à l’abreuvoir.
En 1598 les réformés (protestants) après la fermeture de leur temple de la rue de la Chèvre, s’étaient installés près de l’église Saint Georges, dans une maison avec jardin, dont ils avaient été renvoyés en 1663. Leur temple et leur cimetière se trouvaient près d’un cavalier vis-à-vis de la rue Chambière. Le diacre de l’église réformée demeurait en Franconrue ou rue du Pontiffroy en 1649.
En 1692 création de l’hôpital Bon Secours qui avait été agrandi en 1880 avec la maison du portier, située contre la rampe conduisant au pont des basses grilles.
Avant 1727 le mur d’enceinte partant de l’ancienne poterne de Chambière fortifiée en 1675, se dirigeait vers la tour aux rats. Cette ancienne poterne donnait accès à l’île Chambière. Deux tours défendaient la muraille entre la tour aux rats et la porte du Pontiffroy. De la poterne Chambière à la porte du Pontiffroy existait un ouvrage à corne en demi lune.
En 1727 le duc de Belle Isle avait fait démolir le vieux mur d’enceinte depuis Chambière jusqu’au Pontiffroy. La porte Chambière avec un corps de garde, avait remplacé l’ancienne poterne. La porte avec pont-levis était protégée par un rempart avec fossé.
La fortification nouvelle avait été avancée pour créer une place avec un quartier militaire. Une caserne d’infanterie avait été construite dans l’ancien ouvrage à corne réuni à la nouvelle enceinte. Une seconde caserne parallèle pour la cavalerie avait été terminée en 1736 avec une grande cour intérieure pavée.
Sur l’emplacement entre la porte Chambière et la rue Saint Médard avaient pris place un bâtiment pour la boulangerie militaire suivi d’un long pavillon pour des logements d’officiers, le tout terminé en 1741. Ce pavillon occupait le terrain de l’ancien cimetière protestant et une partie du jardin des dames de la congrégation derrière la rue Saint Médard.
Les casernes avaient subi plusieurs incendies au cours des 18ème et 19ème siècles.
Au 19ème siècle le quartier de Chambière était surtout affecté au casernement et la place était un lieu d’exercice.
Le service de la manutention avait été supprimé pendant quelques années et rétabli en 1851. Le pain destiné à la garnison était confectionné par des boulangers militaires.
De grosses réparations avaient été faites vers 1880/1890 aux bâtiments militaires de la place Chambière qui servaient de manutention et d’infirmerie. Ils avaient été transformés en magasins militaires, la manutention étant transférée au pied du fort Bellecroix.
Le côté de la rue vis-à-vis du Rhimport était surtout habité par des pécheurs et bateliers.
Lors de fouilles faites dans cette rue en 1867 il avait été découvert une ancienne voie de pierres bleues sur un lit de sable avec un second rang de pierres encore séparé par une couche de sable. Le sol était composé d’un terrain d’alluvion composé de sable et cailloux. A un endroit il avait été trouvé des débris de poteries romaines vis-à-vis le n° 13 de la rue. Il y avait aussi deux murs parallèles provenant d’un ancien passage voûté alors en usage dans le voisinage des anciens couvents.
En 1870 Bon Secours occupait les n° 57 (l’aumonier), 59 et 61 (le portier) Le n° 61 dernier de la rue se trouvait contre le rempart. Au n° 6 restaurant Engelmann, n° 18 laitier Laurent, n° 30 et 52 Narbonne le fermier du lavoir, n° 34 Lauer constructeur de bal.
Plus tard en 1936 les commerces étaient les suivants : n° 1 café, n° 3 boucherie, n° 5 bonneterie, n° 7 boulangerie, n° 9 boulangerie, n° 11 cordonnier, n° 13 fruits et légumes, n° 17 café de l’espérance, n° 21 cordonnier, n° 23 blanchisseuse, n° 25 articles pour boucherie, n° 27 épicerie, n° 33-35 marchand de chiffons et d’os, n° 37-41 café du petit Montmartre, n° 43 cordonnier, n° 45 menuiserie, n° 49 charcuterie en gros, n° 53 menuiserie, n° 57 entrepôt national des tabacs.
n° 2 chemiserie, n° 4 confection pour hommes, n° 6 épicerie, n° 8-10 Les Eco, n° 12 Sanal, n° 14 boucherie, n° 18 laiterie, n° 20 réparateur d’instruments de musique, n° 26 épicerie, n° 28 café, n° 30 articles pour boucherie, n° 32-34 marchand de boyaux et épices, n° 38 coiffeur, n° 42 boulangerie, n° 46 Café de la Villette, n° 48 marchand de boyaux et épices, n° 50 café, n° 54 marchand de charbons.
Alors un autre témoignage d'enfance! Je jouais dans la rue St Médard juste devant chez nous au numéro 2 quand j'ai remarqué une escouade de soldats français marchant vers le nord le long de la rue Chambière. Devant eux il y avait un homme en civil. J'ai souvent speculé sur le sort de cet homme. L'avaient-ils emmené sur le Champs de tir au bout de l'Ile Chambière? Aurait-on fait cela à ce moment de l'histoire?
Je pense qu'il s'agit de l'ancienne abbaye de Vitry. Dans les documents consultés concernant l'hôpital du Pontiffroy, abbaye de l'ordre des bénédictins de Cîteaux, il est dit que l'abbaye avait été transférée rue Saint Médard dans une maison appartenant à l’abbaye de Justement sans que le lieu de l'abbaye soit précisé.
(à découvrir aux archives départementales - j4206 - 4j12 - 27j91)
Bonjour à tous
Très bon site, bien documenté. Juste une remarque, l'abbaye de Justement, ne serait elle pas Justemont de Vitry sur Orne ?
bonjour, merci pour ce billet intéressant (comme souvent !) ; heureusement que tu as précisé : 'il etait separe de l'eglise saint georges par le cimetiere'
on aurait eu du mal à saisir l'esentiel 