Le café Bellevue

Texte de Guy Marcot

Pour reprendre les propos concernant les bars/cafés -dancing- celui au carrefour Lothaire/avenue Malraux était le café Bellevue.

Son propriétaire était un nommé GOUSSOT. Personnage "imposant" de par sa stature et son ventre bedonnant.

A la belle saison, tous les dimanches après-midi il y avait bal dans l'arrière-cour aussi, attiré dès les premiers flonflons, y suis-je souvent allé vu que je demeurais dans le voisinage.

En prémices,la traditionnelle marche. Refrain et air entraînants pour attirer promeneurs et badauds. La guinguette était à son apogée.

Tenues affriolantes, robes à froufrous, odeurs énivrantes de parfum, et gomina pour les garçons "soignés" à la perfection, rien n'y manquait.

Valses effrénées, tangos langoureux, twists déhanchés, rock and roll, madison, et ces slows, ah ces slows.....Tout n'était que frénésie de bonheur!

Le bal s'achevait, le soir tombant, et les derniers instants les derniers tourbillons étaient rythmés par une incessante marche entrecoupée des remerciements de l'orchestre qui nous fixait rendez-vous au dimanche suivant.

Adolescent, j'étais émerveillé suivant pas à pas ces danseuses et danseurs "seuls" dans leur monde; un monde qui aujourd'hui ferait bien des envieux.

Ces souvenirs, ô combien délectables sont-ils toujours en mémoire.

Une anecdote me revient à propos.

Les dimanches pluvieux, le bal avait lieu à l'intérieur du café. La piste de danse bien-entendu, était plus petite mais je vous laisse deviner l'amplification de la musique de l'orchestre.

Savez-vous comment le patron (surnommé le "gros Goussot")se débarrassait d'un perturbateur ?

Simplement en le poussant jusqu'à la sortie. Et comment ?

En s'aidant de son ventre !! Tout simplement. J'en témoigne....

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alain streiff

C'est vrai que l'on éprouve un brin de nostalgie en attendant le feu vert au niveau du cabinet immobilier qui remplace le café "Bellevue". Mais pas uniquement pour ses dimanches musettes. Il a été attaqué en septembre 44 par un groupe de FFI un peu....optimistes qui pensaient n'y trouver que 3 ou 4 soldats allemands alcoolisés ! Le café était en fait un nid de soldats agressifs et bien armés.
Les FFI se sont dispersés dans la nuit. Ils ont été vite capturés et quasiment tous abattus. Je pense à eux à chacun de mes passages.

alain streiff mercredi, 10 septembre 2014 - 09:20

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