Rue Saint Médard
14 avr. 2008 michele Autour du Pontiffroy 10
Avec une douzaine de maisons l’ancienne rue qui passait derrière Saint Livier, joignait la rue Chambière à la rue Tour aux rats (emplacement actuel de l’ancienne rue : approximativement de derrière la médiathèque à la rue Chambière). Autrefois la rue avait porté le nom de rue Saint Livier. Puis l’église Saint Médard détruite lors du siège de 1552, se trouvant à l'extrémité de la rue, elle en avait pris le nom..
L’église Saint Georges se trouvait à l’angle des rues Saint Médard et Chambière.
En 1712 les sœurs de la congrégation (couvent rue du Pontiffroy) avaient acheté une maison non contiguë derrière leur monastère et l’évêque les avait autorisées à construire un souterrain appelé le caveau de Saint Médard sous le jardin de la maison mais aussi sous la rue permettant de communiquer avec leur jardin situé vis-à-vis.
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En 1735 près du couvent de la congrégation découverte d’un ancien édifice qui aurait pu être un temple.
En 1727 un corps de garde de la ville était situé dans cette rue.
Le cimetière de Saint Livier donnait sur la rue Saint Médard. Une partie du mur formait un renfoncement dans lequel des ordures et des matières fécales occasionnaient une grande puanteur dans la rue. Une demande avait été faite pour supprimer le renfoncement en démolissant une partie du mur pour le reconstruire en ligne droite ce qui aurait supprimé le dépôt mais aussi les nuisances olfactives. En 1845 il avait été remplacé par deux immeubles et par un petit jardin contigu à la maison n° 1 de la rue du Pontiffroy.
Lors de fouilles faites en 1866 près de la rue Chambière, d’anciens murs ainsi que poteries, tuiles, monnaies, avaient été découverts.
En 1870 deux brasseurs étaient installés au n° 1 et n° 11.
Situé à l'angle des rues Saint Médard et Chambière, l'église Saint Georges, devenue une brasserie, avait été démolie au début du 20ème siècle, pour élargir la rue Saint Médard.
En 1936 quelques commerces étaient implantés dans la rue : au n° 2ter Café populaire, n° 6 fruits et légumes, n° 8 école maternelle, n° 11 Société de bienfaisance des artisans israélites, n° 11 bis Café Saint Médard, n° 13 boulangerie.
C'est vraiment drôle quand j'y pense. Le piège antichar qu'ils ont creusé devant chez nous pour limiter les mouvements des chars était juste à côté d'une clôture en bois derrière laquelle se trouvait un grand espace ouvert où il y avait quelques piles de bois. Soit les Allemands n'étaient pas très malins, soit nos gars, travailleurs forcés, l'étaient! Vraiment, comme si cette clôture en bois aurait pu empêcher un char de contourner ce fossé!
Voici encore un autre récit personnel de l'importation tragique et intime de la rue St Médard. Celui-ci est pour moi le plus bouleversant. Alors que je me tenais à l'entrée de notre bâtiment pour voir le piège à chars récemment creusé, où n'étais pas censé être, un soldat allemand est apparu juste devant moi et a tiré avec son fusil. Il m'a regardé brièvement et puis s'est enfui. Ensuite, j'ai vu le corps d'un soldat tué qui était en train de faire le ratissage. Lui, il est devenu le héros de ma vie. Jusqu'à ce jour, il a été le soldat américain inconnu personnel et je pleure parfois pour lui et tous les autres qui nous ont sauvé de la tyrannie.
Dans les derniers jours de la bataille pour la libération de Metz, l'eau a été coupée. J'ai vu depuis notre fenêtre un homme âgé, un sceau à la main, descendre la rue St Medard vers la rivière Moselle pour y aller chercher de l'eau. Il a été pris entre deux feux croisés et a été abattu. Je l'ai vu se débattre pour se relever dans une mare de sang. C'est à ce moment que ma mère m'a éloigné de la fenêtre. Encore une fois, je ne sais pas ce qui est arrive à ce monsieur âgé, mais j'ai prié pour son âme.
Il y avait une famille juive vivant dans notre immeuble du 2 rue St Médard dont je ne me souviens pas du nom et qui a mystérieusement disparu du jour au lendemain, laissant tout en place. On ne les a plus jamais revus. Ont-ils pu échapper au destin nazi? J'ai prié pour eux de nombreuses fois.
Merci René et Michèle de vos perspectifs intéressants. D'après le plan introduit par René il me semble qu'une partie de l'église Saint Livier aurait bien pu être au 2 rue Saint Medard. Toujours est-il que les restes de l'église dont je me souviens voir était tout à côté ou partiellement incorporées à l'emplacement de notre édifice dans lequel nous habitions. J'avais toujours eu l'impression que l'église Saint Georges avait été totalement rasée et détruite bien avant mon séjour terrestre. En toute hypothèse, il me semble que les restes de Saint Liviers sont belles et bien présentes, evidence de ce petit témoignage.
Merci à René pour ce très beau plan qui situe l'emplacement de chaque église. Il semble que Roland aurait habité à proximité ou à l'emplacement de l'église Saint Georges.
https://archives.metz.fr/4DCGI/Web_DFPict/034/9Fi1840/ILUMP24248
Difficile de répondre à votre question, il y avait dans ce périmètre trois églises : Saint Médard,Saint Georges et Saint Livier. La rue Saint Médard passait derrière l'église Saint Livier dont il reste actuellement quelques vestiges.
Je dois rectifier mes commentaires précédents en ajoutant que les ossements déterrés étaient juste devant la porte d'entrée et que le fossé avait été creusé par les Allemands pour en faire un piège antichar. Tout cela s'était passé en 1944. Il me semble avoir vu une voûte d'église quelque part, lors de passage, de notre immeuble à un autre édifice qui donnait sur la Rue Pontiffroy.
En 1950, nous habitions au 2ter Rue St.Médard. Je me souviens des ossements désenterrés devant la porte de notre logement. Les allemands voulaient contraindre le mouvement des chars américains. Serait-il possible de savoir si notre appartement faisait parti ou bien était tout près sinon à côté de l'église St. Livier?