Le Sablon de l’annexion

En septembre 1870 le Sablon ressemblait à un polygone où d’énormes barrages avaient été installés sur les chemins. Le génie avait détruit toutes les plantations. Le Sablon paraissait à l’abri d’une attaque. La Seille formait un immense lac que dominaient les batteries de Queuleu et de la Horgne.

En septembre 1873 un vaste magasin d’une superficie de près de 2.500 m2 venait d’être construit dans les terrains situés près de la voie ferrée. Il était destiné à des approvisionnements militaires.

La même année deux sœurs de Sainte Chrétienne se rendant au Sablon, avaient été attaquées et maltraitées par deux étrangers. Un passant voulant leur porter secours avait également été blessé. La population avait été très émue de cet attentat.

L’autorité militaire avait construit en 1876 une rue allant de la route de Château Salins en passant devant le fort de Queuleu et franchissant la Seille sur un pont de bois. Cette rue coupait la route de Magny, traversait le Sablon et le chemin de fer par un pont en bois et aboutissait à la route de Montigny.

Le 28 octobre 1877 une partie de la ferme de la Horgne avait été brûlée.

Il existait dans la partie supérieure du Sablon une vaste nappe d’eau souterraine qui alimentait les nombreuses sources et fertilisait les cultures maraîchères. La tranchée ouverte par le chemin de fer et les vastes carrières de sable le long de la voie ferrée avaient fait baisser le niveau de l’eau qui avait envahie les parties basses du Sablon. Le chemin de fer avait établi en 1882 une conduite le long de la voie, pour déverser dans la Seille les eaux de la nappe mise à découvert par l’exploitation des carrières de sable. La population s’était opposée à ce projet qui était préjudiciable aux maraîchers, mais cette réclamation avait été repoussée, les faits étant déclarés inexistants.

L’usine à gaz transférée au Sablon s’était mise en rapport en avril 1882, avec le bureau de cette administration situé rue des Clercs, par une correspondance téléphonique système Adler. En 1906 agrandissement de l’usine que la ville allait prendre en régie pendant trois ans.

Le chemin de fer avait terminé en 1887 l’installation au Sablon, de machines à vapeur destinées à la production d’électricité pour l’éclairage de la gare et des ateliers. Toute la voie ferrée depuis Metz jusqu’au Sablon était éclairée par de fortes lampes électriques à l’extrémité de perches très élevées. Des essais d’éclairage des forts et des environs avaient également été faits.

Des caves d’une surface de 2.000 m2 avaient été construites en 1890 pour y conserver 500.000 bouteilles de champagne. La liquidation de la société Bisinger était intervenue en 1918.

Le maire avait obtenu en janvier 1895 le vote de principe de l’agrandissement de la ville. Seraient réunis à la ville non seulement les glacis et les terrains militaires extérieurs depuis la basse Montigny jusqu’au fort Bellecroix mais aussi une partie du territoire de Montigny, du Sablon, de Plantières-Queuleu. Projet présenté aux habitants comme très avantageux.

Sept hectares de terre et prés de la ferme de la Horgne avaient été récupérés pour la construction du chemin de fer en 1902. Un grand nombre de tombes gallo-romaines bien conservées y avaient été découvertes.

Les boues et immondices de la ville étaient autrefois affermées aux mésoyers du Sablon moyennant une redevance. En 1902 l’autorité militaire avait réclamé un changement dans l’enlèvement le matin, des immondices par les voitures des maraîchers. La ville avait fait confectionner en Allemagne des voitures fermées pour que cet enlèvement soit fait par un entrepreneur. Les maraîchers étaient privés des immondices qu’ils utilisaient comme engrais pour la culture maraîchère. Un terrain de la Seille avait été acheté à Queuleu pour recevoir un vaste dépôt d’immondices.

Les maisons des nouveaux quartiers, celles construites à Queuleu, au Sablon et à Montigny étaient recherchées par les ménages allemands qui y trouvaient plus de confort que dans les anciennes maisons des vieux quartiers.

Le chemin de fer avait construit des maisons pour ses ouvriers sur le chemin de l’église.

Monsieur Haniel, propriétaire du château de Landonvillers, avait acheté en 1903 dans la partie sud du sablon, un terrain de 6 hectares ½ pour y construire tout un groupe de maisons d’ouvriers. La nouvelle colonie était située entre la caserne d’infanterie de Montigny et la ferme de Jérusalem. La colonie formait une longue route au bord de laquelle s’élevaient 35 maisons avec chacune 4 logements et un petit jardin. Chaque appartement avait le confort moderne avec 3 chambres, cave et grenier ainsi qu’un balcon et une véranda.

La nouvelle limite de l’octroi passait en octobre 1904 près des dernières maisons de la route de Magny, la rue Saint Privat derrière les casernes et la rue de la Chaussée.

Le nouveau pont du chemin de fer avait été achevé en janvier 1906. Il remplaçait l’ancien pont jugé hors d’usage et qui avait été démoli. Une voie mettait la porte Serpenoise en communication avec le tunnel conduisant au Sablon.

Début 1906 le Sablon comptait 7693 habitants au lieu de 4080 en 1900, y compris 258 militaires au lieu de 186, 1735 ménages au lieu de 891 en 1900.

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