Les plantes médicinales
20 août 2007 michele Les hôpitaux 0
Texte rédigé par Olivier Cahen
Les remèdes par les plantes ont de tout temps été utilisés, avec les remèdes minéraux et animaux. Il s'était dégagé petit à petit des remèdes de bonne fame c'est à dire de bonne réputation. Il fallait les rechercher, les conserver et les préparer. Mais certaines venaient de pays lointains. Les apothicaires vendaient au prix de 5 à 10 fois la valeur de la plante ( même locale) et sur ordonnance médicale. De ce fait le prêtre allait au delà du réconfort moral pour ses ouailles lorsqu'ils étaient malades et trop pauvres en leur apportant des remèdes qu'il cultivait dans son jardin et des conseils qu'il apprenait dans des livres ou manuscrits.
Les maladies des pauvres gens étaient considérées comme venant de leur alimentation de mauvaise qualité et mal équilibrée, de leur exposition aux ardeurs du soleil et aux risques du froid. Cela provoquait des acidités d'estomac et des indigestions , formait beaucoup de matières dans les intestins et des obtructions du foie ( qui secrète la bile jaune) et de la rate (qui était faussement censée secrèter la bile noire ou atrabile)
Leurs maladies venaient plus d'un manque (inanition) que d'un excès (pléthore) d'alimentation et de leur fatigue. De ce fait ils ne pouvaient être mis au régime stricte. Le vin était considéré comme leur remède universel avec comme réserve les fièvres et inflammations et qu'il soit utilisé non chaud et coupé d'eau.
On évitait sagement les aliments solides tant que le ventre n'était pas purgé se contentant de liquides.
La saignée, plutôt réservée à la pléthore , n'était pas abondante , mais elle pouvait être préventive sur leurs maladies et sur leurs crises du ventre. Leur travail épuisait le sang , la chaleur et les esprits. Comme dit le dicton populaire: « la saignée une fois l'an, le bain une fois par mois, et le manger une fois par jour».
La nature humaine devait éliminer d'elle même par diverses voies naturelles les impuretés. Mais si elle était insuffisante on pratiquait la purification des humeurs en les purgeant par un purgatif, ( « les trois quart des villageois ne donneront pas d'honoraires volontiers s'ils ne sont pas purgés ») administré par voie orale comme les vomitifs, sudorifiques ou diurétiques.
Ou par un lavement ( au moyen d'un clystère et de sa canule ) .
On distinguait les purgations douces (laxatifs) qui ont une action purement locale intestinale des moyennes voire des puissantes difficiles à manier . Elles visaient les 4 humeurs.
En effet la médecine en France se refusait à remettre en cause la théorie des humeurs élaborée par Galien (médecin grec 131-201) d'après Hippocrate . Cependant de nombreuses oppositions s'élevaient notamment contre les saignées si nombreuses et si abondantes que l'on hésitait pas à faire aux femmes enceintes et aux blessés qui perdaient déjà une grande quantité de leur sang.
Modèle abrégé ( micro) de la nature (cosmos) le corps de l'homme , (microcosme), contient les 4 éléments du monde: air, eau , feu, terre
Sous forme d'humeurs:
- Le sang qui vient du coeur , air , chaud et humide
- La pituite ou phlegme ou mucosités de l'estomac rattachée au cerveau ,eau, froide et humide
- La bile jaune du foie, feu, chaude et sèche
- La mélancolie ou bile noire ou atrabile de la rate, terre, froide et sèche
Le ventre (aliments et boissons) alimente ces 4 humeurs
influencé par le tempérament de l'individu: le sanguin, le phlégmatique ,le bilieux et le mélancolique
Et les saisons:
- L'hiver :froid et humide (comme le phlegme)
- Le printemps: chaud et humide ( comme le sang)
- L'été:chaud et sec (comme la bile jaune)
- L'automne: sec et froid (comme la bile noir ou mélancolie)
Depuis les temps les plus anciens on utilisait des décoctions (la substance est placée dans un liquide que l'on fait bouillir pour en extraire les principes solubles), infusions : (séjour bref dans un liquide est chaud ou froid), macérations (séjour long), bouillons ( la substance n'est pas retirée), sirop (un concentré sucré avec du miel ),et autres.
Les unités de poids étaient le grain : poids d'un grain moyen d'orge,ou de blé; le scrupule = 20 grains, le dragme = 3 scrupules, l'once = 8 dragmes, la livre = 12 onces ( qui vaut 500g à 1/50° près)
Dans le cadre des médecines naturelles les plantes médicinales (la pharmacie du Bon Dieu) reprennent une place dans le domaine de la santé préventive (dépurative) et même curative (jambes lourdes, toux, asthénie, obésité, hypercholestérolémie, ménopause,rhumatismes, troubles digestifs,...). Paradoxalement cette médecine du pauvre est dévenue dans nos pays une médecine de riche. De plus considérée comme des suppléments nutritionnels elle échappe à tout contrôle. La cueillette personnelle quant à elle nécessite de bonne connaissance de botanique (milieu habituel des plantes, saison de cueillette, plantes à ne pas confondre ) et de phytothérapie ( partie active, conservation et préparation) que nous avons depuis longtemps perdues.