Le pont Lothaire

Le 15 février 1906 le conseil municipal de Plantières Queuleu avait décidé de remplacer le pont en bois construit en 1876/1877 sur la Seille, par un pont fixe massif, à condition que la commune du Sablon participe aux dépenses et que la route militaire soit classée chemin vicinal. En novembre 1909 le conseil municipal du Sablon avait accepté de participer aux frais.

Lors de l'incorporation de Queuleu et du Sablon la ville de Metz avait repris à sa charge les engagements des communes. La ville comptait sur la participation du département, du gouvernement militaire et des chemins de fer, participation qui avait été refusée. Cette question était à l'étude lorsque avait éclaté la guerre de 1914.

Après l'armistice les pourparlers avaient repris avec les divers services concernés. Le conseil municipal s'était prononcé pour un pont en béton armé. Les crédits prévus pour 1924 étant inscrits au budget, les travaux pouvaient commencer en 1925.

La largeur du pont devait être de 6 mètres avec deux trottoirs de 1,50 mètre. Les voûtes étaient prévues pour qu'il existe un espace de 1 mètre entre la clef de voûte et les hautes eaux. Les piles devaient être construites en dehors du lit de la rivière dont la largeur de 12 mètres devait être respectée. Enfin pour répondre aux desiderata de l'autorité militaire et en obtenir une subvention, le pont devait pouvoir supporter un convoi de type n° 1 et comporter un dispositif de mine.

Au printemps 1926 le pont n'était toujours pas commencé et l'ancien pont était endommagé. La maire avait fait mettre quelques planches pour éviter un accident et en avait demandé la réparation à l'autorité militaire. Le Général de Lardemelle avait fait des réserves quant à la solidité du support.

Un crédit de 460.000 francs avait été voté en 1927 pour la construction en béton armé. La ville attendait du département et de l'état une subvention de 50 %. En fin d'année le département avait décidé de doubler sa subvention et les travaux pouvaient commencer au printemps 1928.

Finalement le nouveau pont reliant le Sablon à Queuleu avait été livré à la circulation en 1929.


Détruit par les bombardements, le pont avait été reconstruit vers 1955. La largeur du nouveau pont était de 12 mètres contre 9 mètres pour l'ancien pont.

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Faure

Extrait du livre "Historiettes sablonnaises"

Le long du quartier coulait une petite rivière au débit plus où moins important selon les saisons: la Seille. Elle nous offrait ses derniers instants avant de se confondre avec la Moselle quelques centaines de mètres plus loin. Plus en amont elle côtoyait la grande décharge municipale nommée le choute de Magny se chargeant de tous les microbes de la création et de déchets allant du pneu au carton de lait. Un pont l'enjambait reliant le Sablon avec Queuleu. C'est à cet endroit que les gamins du quartier venaient chercher un peu de fraîcheur durant les chaudes après midi d'été.

Avant de partir nous préparions minutieusement notre matériel: bâton servant de canne à pêche, fil, épingle de couture tordue et un bocal pour nos prises. Nous emportions également notre goûter favori: le “pain de guerre”. Nous le trouvions dans des rations militaires, abandonnées depuis bien longtemps par nos pères, dans de vieilles malles au grenier. Ces biscuits d'environ vingt cinq centimètres carré se caractérisaient par une solidité à toute épreuve et ont largement contribué à l'augmentation du chiffre d'affaire de Monsieur Biache notre dentiste. Aucun plombage, aucune couronne ne pouvait résister. Je pense qu'ils ont été utilisés comme matériau de base pour construire la ligne Maginot. Nous le garnissions d'un carré de chocolat noir à pâtisserie. A l'épreuve du crash test, cet équipage n'aurait subit aucun dommage tout en explosant le mur. En route ! Nous empruntions la rue Lothaire, traversions la route de Magny à hauteur du café Bellevue. Direction le stade mitoyen du pont. Nous descendions en dessous du parapet, glissant sur une pente de cailloux. Les ronces et les orties nous écorchaient les jambes. Nous arrivions au bord de l'eau. Nos pauvres vêtements portaient souvent les marques indélébiles de nos glissades. Ce soir au retour, ce sera la plus bath des javas, Ramuncho ou Ramona selon l'humeur des parents. Mais, n'anticipons pas. Les adultes voyaient un ruisseau mais pour nous c'était tantôt l'Amazone, tantôt le Mississippi, tantôt le Yang tsé Kiang, comme dans le film vu au Lux avec l'acteur qui jouait Joss Randall. Après avoir dégagé la végétation nous installions notre camp de trappeur au bord du St Laurent. Il nous fallait des appâts pour attraper les piranhas qui grouillaient dans le fleuve. Les plus courageux creusaient la terre avec leurs mains en quête de vers, les autres poursuivaient les sauterelles. Les gaules en batterie la pêche miraculeuse pouvait commencer. Il faisait chaud. Nous enlevions nos chemises et nos sandales en plastique achetées au bazar de la rue St Pierre. Un seul modèle, une seule teinte, c'était beau les monopoles. Séance de saine baignade dans les eaux tumultueuses du Nil comme à Khartoum avec Gordon Pacha. En amont, comme je l'ai rappelé plus haut, les camions des boueux déversaient quotidiennement les ordures de la région. Les eaux de pluies ruisselaient parmi les immondices pour se déverser dans l'eau déjà largement polluée. Lors de ces baignades nos petits organismes ont certainement servi d'auberge de jeunesse à tous les microbes connus et inconnus, créés par le bon Dieu rien que pour embêter les humains. Notre corps a constitué ainsi une formidable base de données produisant tous les anticorps nécessaires. Nous étions ainsi immunisés de toutes les maladies: Peste, choléra, variole, lèpre, fièvre jaune, malaria, fièvre aphteuse, myxomatose etc. En fin d'après midi, nous quittions le capitaine Blood pour reprendre le chemin de la maison où nous attendait non pas Irma la douce mais la réalité d'une autorité ferme et prévenante sous la forme d'une torniole et direction la douche. Qu'importe. Mes chers copains et copines, quelle journée de rêve. Une dernière chose, personne n'a attrapé un seul poisson, sauf peut-être ceux qui étaient morts de rire en nous voyant.


				
Faure lundi, 20 août 2007 - 10:47

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