Hôpital Saint Nicolas (première partie)

La création

Connu sous le nom de grand hospital Sainct Nicoulay en Wairant ou en Neufbourg au Champ à Seille, et dont la fondation pourrait dater du 9ème siècle, son existence avait été constatée dès le 12ème siècle. Divers actes (titre, donation, bulle) datés de cette période en attestaient l’existence comme d’un hôpital déjà ancien, créé par la ville et qui avait subsisté plusieurs siècles sans coutume et sans loi écrite.

Saint Nicolas dont la plus grosse partie des biens provenait des libéralités de la cité, avait été construit pour les pauvres de la ville et du pays messin.

Description

A l’origine Saint Nicolas dont une des faces donnait sur le champ à Seille, se trouvait au centre d’un terrain de vergers et de jardins. Situé en dehors de l’ancienne enceinte de la ville, l’entrée se faisait par un parvis et une cour au fond de laquelle se trouvait l’église. Le Neufbourg et l’hôpital - on payait le portier de l’osteil qu’on disait ospital - avaient été réunis à la ville vers 1358.

Dès le milieu du 16ème siècle avec le recul des murs d’enceinte, de nombreuses maisons ayant été construites à l’emplacement des jardins et des vergers, l’hôpital se trouvait resserré entre les habitations et les trois rues. La rue derrière Saint Nicolas s’appelait alors rue "le petit Saint Nicolas".

Le trésor de la ville se trouvait à Saint Nicolas, dans un coffre appelé huche, fermé à clé. A partir de 1304 le coffre avait cessé de recevoir le trésor de la ville qui avait été dès lors déposé dans la huche de la cathédrale.

Le cimetière et la chapelle Saint Louis rasée en 1552, gardés par un ermite appartenaient à l’hôpital.

En 1406 des pièces d’artillerie avaient été déposées par la ville dans le grenier de Saint Nicolas.

En 1358 fondation dans l'église de l’autel de notre Dame, puis en 1401 de celui de Sainte Barbe. En 1467 inventaire de 22 calices et de 4 statues en argent massif, (Sainte Barbe, Saint César, Saint Georges, Saint Michel).

Sous le vieux portail de Saint Nicolas, l’autel de Saint Jean Baptiste avait été déplacé en 1505 et mis à l’église. Dans le mur du chœur une statue équestre de Saint Martin avec la devise « espoir et peur ».

Le portail qui donnait sur la place Saint Nicolas était l’un des plus beaux morceaux d’architecture gothique de Metz. Construit au début du 16ème siècle il portait en son centre l’inscription « hôpital général de Saint Nicolas ».

La pharmacie

La boutique d’apothicaire de Saint Nicolas était probablement la plus ancienne pharmacie de la ville. Appelée bouticle de l’hôpital, à l’intérieur de la ville, elle était affermée à un ou deux apothicaires qui faisaient l’achat de médicaments aux foires de Lyon, Anvers et Francfort. Le voyage se faisait avec une charrette attelée d’un seul cheval et les valets recevaient une distribution de vin pour faire la route. Vers 1500 une armoire située dans la bouticle renfermait la caisse avec l’épargne du cellérier. Tous les ans les drogues contenues dans la bouticle étaient visitées par le maître de l’hôpital. Un inventaire avait été fait à la date du 27 juin 1509 : pierres, racines, herbes, semences, fleurs, eaux, pilules, opiats, sirop, huiles, axonges, moylle et sayons, pierres précieuses, sel, amoniak, vert de gris, rasures d’ivoiries, os de cuer, de cerf ,etc… étaient les principaux remèdes de l’époque.

Les 30 avril et 1er mai 1513 un incendie s’était déclaré dans la maison de la cervoise [1] qui se trouvait au champ à Seille derrière la Xuppe. La Xeuppe était un cloaque situé place du champ à Seille dans lequel étaient plongés de tous les condamnés.

En 1571 un inventaire décrivait la disposition des pièces de l’hospice.

Le logement du gouverneur - une chambre haute donnant sur la cour, avec un écritoire fermé, une table à écrire, une garde robe pleine de hardes appartenant à sa veuve, une couche un lit avec des rideaux et un ciel rouge, une table de noyer et un tapis dessus, une table servant de bureau, un dressoir, un coffre de chêne, quatre chaises, une petite chaise de femme, deux chandeliers, un tableau - une petite chambre basse au bout de la salle, avec 1 lit, 1 buffet, 1 coffre, 1 table, 1 chaise, 1 bible, plusieurs livres, 1 pistolet, 1 épée, 1 chandelier, 1 chaise de femme, plusieurs bouteilles d’eau - en la salette avec 1 grand buffet, 1 chaise, 2 bancs, 1 grande table sur tréteaux, 1 chaise, 1 petit dressoir, 1 banc, 3 coffres, 2 nappes, 14 tabliers rayés, 11 nappes façon de Metz, 1 petit banc, 2 escabeaux - en la chambre joignant avec 1 lit, 1 couche, 1 armoire, 1 table, 3 bancs, nappes, serviettes etc.. terminaient le logement du gouverneur.

La chambre des maîtres, avec 1 bois de lit à colonnes, 1 lit de plumes, 1 buffet, 1 banc, 4 chaises, 7 escabelles, 1 coffre, 1 longue table à tréteaux, 1 autre petite table - en la chambre sur la porte aux chapons avec 1 couche, lit de plume, 1 autre lit de plume, 2 escabeaux, 1 chaise, 1 banc, 1 coffre, 1 buffet, 1 table - la bibliothèque avec 42 livres - dans le cabinet joignant 3 petits lits de plume, 1 couche.

La chambre du chef d’hôtel près de la chambre des maîtres avec 2 grands coffres, 1 table, 1 vieille armoire.

La chambre du sommelier avec 1 couche en chêne, 1 lit de plume, 1 coffre, 1 table, 1 banc à escrire, 1 escabeau - dans l’allée de la chambre 1 coffre et 5 autres coffres.

La chambre au suif pour esquipage, à faire la chandelle avec 5 chaudières, 3 chaudrons, 1 poêle, 1 coffre.

La chambre aux fagots avec 1 couche sapin, 2 lits plumes, 2 chaises percées, 1 petite table.

La chambre à vaisselle avec des pots, chandeliers, etc…

La cuisine avec diverses vaisselles.

La chambre sur le jardin avec 3 coffres, 6 longues tables, 7 bancs.

La petite salle à l’entrée de la cave avec de vieux accoutrements.

La petite chambre haute sur le jardin avec de vieux meubles.

La chambre johannes vide.

La petite chambre sur le jardin avec de vieux objets.

La chambre aux estelles avec une couche, un lit.

La vieille chambre haute sur le jardin avec plusieurs ustensiles en cuivre.

La sacristie avec 26 coffres, 2 mayes.

La cave sous l’église avec 3 pièces de vin blanc, 9 tonneaux de vin rouge.

La grande cave sous la maison avec du vin.

La grande voûte sous l’apothicairie avec du vin.

La cave devant l’hôpital avec du vin.

La petite voûte près du puits joignant la cour avec des tonneaux.

La petite voûte devant joignant la grande cour avec des tonneaux.

Le grand grenier à grains devant la maison avec du blé.

Un autre grenier avec du blé.

Le grand grenier avec du seigle.

Le grenier à coté avec de la navette.

Le grenier à l’avoine.

L’étable avec 12 vaches, 2 bœufs, 5 veaux, 1 taureau.

Le grenier au dessus de l’écurie des chevaux avec 38 lits de plume.

Quatre infirmeries : trois infirmeries et une salle des gisants avec 91 lits de plume.

L’étable des chartiers avec 2 lits.

La chambre de la vachière avec 2 lits.

La chambre du portier avec 1 lit.

L’entrée du Moustier avec 20 coffres et 2 armoires.

La chambre de messire Guyot avec 1 couche sapin, 2 lits plumes, 1 buffet, 1 armoire.

Le portail à l’entrée de l’hôpital avec 8 coffres de bois.

Un nouvel inventaire en 1601 reprenait approximativement la même disposition.

Une cloche de 247 kilos était datée de 1586 avec l’inscription « Sancte Johannes ora pro nobis figures et divers écussons ».

En 1628 nouvelle description de l’hospice.

Une belle église, au côté droit de l’église le corps de logis du gouverneur, au coté gauche huit infirmeries pour le logement des pauvres, les hommes séparés des femmes et des enfants, contre la rue Saint Nicolas. Deux pressoirs, une cuverie du côté du corps de logis, l’apothicairie entre les deux pressoirs et la chambre du bureau des pauvres. La place à vendre le fruit devant l’hôpital, la petite demeurance et boutique devant les granges joignant l’abbaye Saint Symphorien.

Inscription sur le mur de face de l’église « en l’an 1634 le sieur Philippe Praillon seigneur de Traigny étant maître échevin, les sieurs Isaac Bager et Jean de Montlery et les sieurs Philippe de Vigneulles et Philippe Leaurent, treizes en la justice étant maîtres de l’hôpital et maître Nicolas Brovart gouverneur d’iceluy ont fait bâtir cette infirmerie pour augmenter les logements des pauvres ».

Une salle spéciale servait pour les séances du bureau des pauvres et de l’aumône. Elle avait été instituée par une ordonnance de la cité du 12 janvier 1562, confirmée le 26 janvier 1632, puis le 20 octobre 1657.

Etat des chambres et des pauvres en 1701

Chambre des garçons 21 lits pour 64 garçons avec 1 lit pour le maître et 4 lits pour ceux qui sont au métier.

Chambre Saint Pierre 33 lits pour les 33 vignerons.

Chambre Saint Joseph 10 lits pour 11 hommes.

Chambre Saint Louis 26 lits pour 28 hommes.

Salle Saint Jean ou infirmerie des hommes 18 lits.

Chambre Saint Agnès 12 lits pour 21 femmes.

Chambre Mgr d’Aubusson 25 lits pour 25 femmes.

Chambre Sainte Geneviève 18 lits pour 21 femmes.

Chambre Sainte Claire 10 lits pour 10 femmes.

Chambre Sainte Jeanne 17 lits pour 17 femmes.

Chambre Sainte Elisabeth ou infirmerie 12 lits pour 12 femmes.

Chambre Sainte Catherine 38 lits pour 80 filles.

Chambre du Saint nom de Jésus 28 lits pour 97 filles avec 5 lits pour les gardiennes.

Chambre de la trinité 26 lits pour 3 fous et 7 atteints du mal caduc.

Dans le nouveau bâtiment dit Saint Charles 28 lits pour 31 personnes, une chambre à 2 lits pour les trois charriers et les quatre jardiniers, 2 chambres pour les deux chapelains, la chambre de la pensionnaire, la chambre des 14 sœurs de la maison, la chambre des deux converses.

En 1703 le bâtiment était décrit comme magnifique avec 6 salles pour recevoir les mendiants, construites à l’emplacement de la maison dite « à la Côte de Delme ». Ce bâtiment devait faire face à celui des femmes dans la cour de celles-ci.

Plan de 1730D’après un plan de Metz du début du 18ème, l’ancienne église avec une nef voûtée se trouvait vis-à-vis du portail, elle en était séparée par une petite cour qui aboutissait à la grande cour. A droite un local avec les chambres du gouverneur et du chapelain, la salle des maîtres, la cuisine, la boulangerie, la sacristie, le logement des prébendiers et convers, la salle de linge, de la vaisselle, et le jardin. À gauche du portail, la boutique de l’apothicaire, la salle de l’aumône, le pressoir, les caves, le logement des pauvres. Le bâtiment du coton se trouvait dans le fond de la cour des femmes, le bâtiment étant adjacent à la rue Saint Henri. Il y avait des boutiques contiguës à l’hôpital sur de grands terrains qui pourraient servir à agrandir l’hôpital.

En 1726/1731 la construction de la caserne Coislin avait supprimé de l’air et de la lumière.

L’hôpital Saint Jacques réuni à Saint Nicolas en 1734 était rappelé par une inscription au dessus de la porte donnant dans la rue Saint Henry.

Les chapelles étaient décorées à l’occasion des fêtes et dorées à la feuille d’or : à l’Ascension trois petites chapelles, à la Pentecôte une chapelle, à la fête Dieu et à l’Octave 20 chapelles dorées et 80 chapelles décorées de feuilles d’étain, à la Saint Nicolas 20 chapelles et la chapelle de Saint Nicolas décorée totalement de feuilles d’or, à la Sainte Barbe une chapelle dorée.

Mémoire de l’hospice Saint Nicolas par monsieur de Lançon, année 1750.

Les pauvres avaient leur quartier par sexe, dans chaque quartier plusieurs salles, 12 salles pour les hommes, 14 salles pour les femmes, une infirmerie, deux salles étaient destinées aux enfants.

Il y avait une grande apothicairie, deux réfectoires, une grande cuisine avec deux chaudières, un garde manger, un rafraîchissoir, une boulangerie avec deux fours, un grenier à farine, une fontaine alimentée par les sources du Sablon, abreuvant les six cours et les deux buanderie, les fous furieux étaient placés dans un quartier ayant des cellules voûtées.

Les sœurs avaient leur quartier et deux chapelains leur logement près de l’église.

Les écuries contenaient 6 chevaux, 15 vaches, 18 porcs.

Le jardin près de la chapelle du pré, se trouvait proche du mur d’enceinte, séparé du mur par un fossé.

La surface de Saint Nicolas était de 8.172 m2

Une nouvelle cloche de 136 kilos avait été installée en 1766 par messire Nicolas François de Lançon, Conseiller d’honneur au Parlement, Maître Echevin de la ville de Metz. Description de la cloche : Je m’appelle Anne Françoise, faite à Metz l’an 1766 par Laurent Brosse et Suzanne Bidaut. Figures : un Saint Nicolas, un calvaire avec la Vierge et Saint Jean au pied de la croix, divers écussons.

En 1778 la maison était reconnue très ancienne. Depuis 1686 elle avait été augmentée d’une grande cour avec bâtiments neufs, construits sur partie du terrain qu’occupait les hostelleries et maisons légués par Mr Billotte l’un des bienfaiteurs de l’hôpital.

L’entrée principale et le parvis contigu à une cour qui communiquait à une église très vaste, prenant jour latéralement sur des cours, à un quartier où étaient les bureaux, le logement des chapelains, des 22 sœurs, de la cuisine, la boulangerie, le réfectoire des hommes, la salle de travail des garçons, leur dortoir et leur infirmerie.

Dans un deuxième quartier se trouvaient la buanderie, la fontaine, un grand corps de bâtiment avec au rez de chaussée le réfectoire des femmes et des filles, un grand corridor, des loges voûtées pour les fous, deux dortoirs à l’étage pour les vieillards, dortoir et infirmerie pour les hommes et un dortoir pour les femmes.

Un troisième quartier plus récent pour les femmes et les filles avec écurie, marcairie, grange, pressoir et infirmerie.

(Sans date mais probablement 1782)

Bâtiment situé au sud de Metz, irrégulier, agglomération de maisons ajoutées les unes aux autres à de longs intervalles. Corps de logis principal un étage et des greniers. Pas de promenoirs, une cour petite et irrégulière. Mal éclairé, dominé par les maisons voisines, ne reçoit que les vents du sud et de l’ouest.

Etablissement divisé en 6 parties communiquant entre elles par des escaliers sombres, étroits, tombant de vétusté.

Deux premières parties occupées par les hommes et les garçons se composaient de 9 salles.

Quatre autres parties réservées aux vieilles femmes, aux filles, aux enfants des deux sexes au dessous de 7 ans, 14 salles.

De ces 23 salles quatre servaient d’infirmerie, une pour chaque sexe et chaque âge. Les lits étaient garnis de rideaux et de serge verte en hiver, de toile blanche en été.

Dans les autres salles dortoirs, les lits n’avaient point de rideau, à un pied de distance les uns des autres, les bois de lit mal façonnés et en général fort vieux, une paillasse et 2 matelas très minces, 2 draps, 1 traversin, 1 oreiller, 2 couvertures de laine, 1 plumon.

Dimensions des dortoirs et infirmeries variaient , le plus grand 102 pieds de long sur 26 de large, éclairé de 5 petites croisées très élevées au dessus du plancher contenait 34 lits, les latrines placées à l’intérieur des salles.

Le rez de chaussée plus humide que l’étage occupé par les réfectoires, cuisine, dépense, magasin, ateliers de menuisier, cordonnier, les ateliers de la filature et les 7 métiers de tisserand qui étaient au premier.

Au rez de chaussée étaient les loges humides et malsaines où l’on plaçait les filles et femmes idiotes et folles, les épileptiques et ceux qui étaient défigurés par les scrofules.

L’établissement avait dans son intérieur une chapelle.

Une cloche de 210 kilos avait été installée et portait l’inscription suivante : L’an 1789 j’ai été fondue en présence de messieurs les magistrats de la ville de Metz, messire Henry Jacques de Poutet, Chevalier Seigneur de Preyel Thury et autres lieux, Conseiller du Roi en sa cour du Parlement , le Maître Echevin, monsieur Charles Nicolas Camus , monsieur François Collin, monsieur Jean Joseph Sechehaye, monsieur Jean Joseph Bourgeois , monsieur François Nicolas Olry, monsieur Jean Joseph Blouet, monsieur Charles François Baltus, monsieur Dominique Pantaléon, monsieur rené François Jacquinot , monsieur Pierre Maujean, monsieur Jean Nicolas Soudon, J E A Anste chapelain , sœur Ancome supérieure . Fondue à Metz en 1782 par les Duviviers. Figures : Saint Nicolas, un Christ en croix, divers écussons.

Inventaire an 14 (1805)

267 lits garnis, 250 lits non garnis, 442 paillasses, 387 matelas, 691 plumons, 29 couvre pieds, 30 courtes pointes, 633 couvertures, 709 traversins, 115 oreillers, 10 taies d’oreillers, 2100 draps de lit, 60 nappes, 340 serviettes, 116 essuie mains, 60 torchons,101 rideaux coton, 10 rideaux de siamoise,

149 tabliers, 250 coiffes de nuit, 129 capotes, 78 habits, 157 vestes à manche en laine, 190 gilets en laine, 388 culottes, 709 paires de bas, 155 vestes à manche en coton, 124 gilets à manche en coton, 139 pantalons en coton, 84 culottes en coton, 317 casaquins en laine, 332 jupons, 115 jaquettes, 118 paires de bas coton, 197 casaquins coton, 303 jupons coton, 86 jaquettes coton, 507 mouchoirs, 357 tabliers, 800 cornettes et bonnets, 650 pochers, 9 mantelets, 6 sabots, 1679 chemisettes,115 lurelles de poupards,

7 chaudières, 16 chaudrons, 5 chaudrons à distribution, 5 grandes bassines, 17 bassines, 14 couvercles, 4 marmites, 10 casseroles, 4 couvercles, 1 poissonnière, 6 tourtières, 4 passoires, 7 bassinoires, 1 écumoire, 2 cuillères à pot, 1 étouffoir, 6 balances, 4 lampes à pompes, 3 mortiers, 5 robinets, 9 mesures, 1 poêlon, 2 poincourts, 2 porte balance, 4 chaufferettes, 140 chauffoirs, 1 alambic, 2 cafetières, 4 brocs, 3 biberons, 1 seringue, 87 cuillères, 18 mesures nouvelles, 10 bassins, 10 bassines, 2 palettes, 7 cruches, 9 seaux, 190 écuelles, 225 assiettes et plats, 12 chauffe pieds, 2 lampes à pompes, 69 gobelets, 1 soupière, 18 théières, 4 chaudières, 18 fourneaux, 15 chaudrons, 3 étouffoirs, 16 chenets, 17 pelle à feu, 17 pincettes, 2 merlins, 4 lampes, 1 fourche, 3 couteaux, 4 garde feu, 3 cramailles, 4 pots, 3 fer à repasser, 5 grils, 2 écumoires, 2 tourtières, 6 trépieds, 49 tringles, 2 réchauds, 2 fléaux, 1 mortier, 160 ferraille, 1 moule à fromage, 1 couvercle, 2 passoires, 2 casseroles, 5 lanternes, 1 bassin de balance, 14 arrosoirs, 4 cafetières, 3 entonnoirs, 100 sacs à farine,

7 bureaux, 400 armoires, 22 buffets, 6 dressoirs, 16 commodes, 32 coffres, 122 tables, 14 table de nuit, 15 fauteuils, 499 chaises, 40 bancs, 1 pendule,

24 baquets, 18 seaux, 1 cuve de vendange, 8 futaille, 18 hottes, 5 entonnoirs, 4 recueilloirs, 4 brocs, 45 caisses ou boites, 1 grand vent, 3 cribles, 3 brouettes, 5 brouettes, 3 pelle à farine, 6 grandes corbeilles, 119 pannetons, 2 tamis, 2 partrain, 2 pelles à four,

4 établis menuisier, 5 métiers à draps, 2 ourdissoir, 50 tours à laine, 41 tours à chanvre, 35 dévidoirs, 2 mesure de quarte, 2 presses, 1 blutoir, 10 échelles, 2 tours à tourner, 3 marche pieds, 4 seaux, 100 bocaux et chevrettes, 80 bouteilles,

4 chapes, 8 chasubles, 8 nappes d’autel, 2 nappes de communion, 6 aubes, 15 surplis, 22 amis, 28 purificatoires, 8 vases d’autel, 1 soleil argenté, 2 bannières, 1 petit dais, 1 drap mortuaire. 1 bénitier,

3 cendriers, 10 tapis d’enfant, 25 grands drapeaux, 10 urinoirs,1 poulain,2 civières, 1 poulain.

Description de Saint Nicolas vers 1810.

Dans la grande cour d’entrée se trouvait l’église depuis la rue de la gendarmerie jusque vers la hauteur de la 2ème croisée du réfectoire des hommes. Elle avait 46 mètres de long y compris l’épaisseur des murs, sa face extérieure était à 14 mètres du mur du grand bâtiment transversal. Elle était flanquée à gauche d’une sacristie, de 4 boutiques - peut-être des ateliers - coupées par un espace de 6 mètres de large donnant entrée dans la chapelle.

A droite en descendant de la tête à la base il y avait un escalier pour aller chez le chapelain et plusieurs boutiques ou ateliers.

Au dessous du logement du chapelain était un porche pour sortir sur la rue de la gendarmerie, puis de vieux bâtiments de 17 mètres environ de longueur jusqu’à la rue Saint Thiébault sur 15 mètres de large.

Une cour à peu près carrée avait 17 mètres de côté entre les boutiques et la rue Saint Thiébault, le vieux bâtiment déjà décrit et le logement des sœurs.

Un bâtiment dont la façade faisait sensiblement le prolongement du mur de droite de l’église vers la porte d’entrée de l’hospice comprenait principalement le logement de la communauté et un jardin longeant la rue Saint Joseph (Saint Thiébault) ayant 12 mètres 50 à un bout, 14 mètres dans la plus grande largeur et 35 mètres dans sa plus grande longueur les murs compris.

On communiquait de la première cour d’entrée à la seconde cour au moyen d’un passage en équerre prenant entrée au pied de l’église.

Le grand bâtiment transversal comprenait entre l’escalier du dortoir et le passage vers la cour des femmes, le réfectoire des femmes. Entre le même passage et la porte du corridor était le réfectoire des hommes qui avait remplacé 7 loges de fous.

Le reste du bâtiment jusqu’à la place extérieure formait une salle pour les scrofuleux.

Entre les scrofuleux et la sacristie était une salle de jeunes garçons.

La cuisine, la buanderie, le lavoir , la pharmacie, l’entrée et le cabinet de distribution avaient la même disposition, sinon qu’en avant de la croisée de la pharmacie sur la cour était un petit bâtiment carré de 3 mètres de côté dont la destination n’était pas indiquée.

Derrière le réfectoire des femmes était une remise, d’anciennes loges de fous et un garde manger.

En suivant une grande salle comprenait un double rang de cellules des folles -13 loges- puis venait une salle dite Sainte Barbe et après elle le passage vers la rue de la fontaine, limite de l’établissement de ce côté.

Le bâtiment où était l’escalier montant à l’infirmerie comprenait aussi une loge pour les folles devenue plus tard le réduit des épluchures.

L’autre partie après le passage avait deux loges de folles remplacées par la suite par la chambre des morts.

Le bâtiment de droite dans la seconde cour comprenait une écurie de vaches qui deviendrait la salle voûtée des infirmes.

Une salle dite Sainte Agathe, salle des filles de service par la suite.

Le passage de l’escalier en suivant : une salle d’enfants abandonnés dite salle Saint Jacques avec atelier de tisserand à la suite vers la rue.

Passage vers la rue Saint Henry.

Ecurie des chevaux.

Salle de filles.

Salle de pensionnaires.

Enfin les trois maisons louées dans la rue Saint Henry avec leurs dépendances et 3 fours.

Le bâtiment des vieilles femmes occupait le fond de la cour.

L’hospice ne possédait aucune des maisons au-delà du passage sur la rue de la fontaine.

Tous les détails qui précèdent ne s’appliquaient qu’au rez de chaussée les plans des étages étant manquants.

On pouvait remarquer qu’on comptait alors 26 loges de fous dont 19 pour les femmes. Les épileptiques comptaient peut-être pour des fous.

Tous les bâtiments du côté de la rue Saint Thiébault (alors Saint Joseph) l’église et les bâtiments adjacents avaient été déposés et remplacés par d’autres.

Inscription près de la porte d’entrée de l’église sur une cartouche de marbre noir en lettres d’or « monument de reconnaissance élevé en 1821 par l’administration des hospices civils de Metz, les yeux de tous espèrent en vous seigneur et c’est votre providence qui leur donne la nourriture au temps du besoin »

L’hospice en 1832 comportait plusieurs ateliers : un atelier pour le ciment avec 5 ouvriers, un atelier de tailleur avec 8 ouvriers, un filage de chanvre avec 20 personnes, un filage de laine avec 15 personnes, une cordonnerie avec 8 personnes, une menuiserie avec 8 personnes, un atelier d’empaillage avec 4 personnes, un atelier de couture, un atelier de tricotage, un dévidage de coton.

Nouvelle grosse cloche de 347 kilos avec l’inscription suivante : Louange honneur et gloire à Jésus, Marie, Joseph, aux Anges et aux Saints. Je m’appelle Valérie Barthelemy. J’ai été baptisée dans le mois de septembre de l’année 1838 par Monseigneur Beauvallet, vicaire général de monseigneur Besson, évêque de Metz, en présence de monsieur Nicolas Lafleur, aumônier, et de madame Lagarenne supérieure de l’hospice. J’ai eu pour parrain monsieur Barthelemy Bompard, chevalier de la légion d’honneur, maire de Metz et pour marraine madame la baronne Valérie Sers épouse de monsieur le baron Sers, préfet du département de la Moselle . Fondue à Metz par Jaclard. Figure : un calvaire, un Saint Nicolas, une Sainte Anne, une vierge mère ayant un croissant sous les pieds.

En 1840 le bâtiment de première origine menaçait ruine, il était étayé de toutes parts. L’aile du bâtiment où se trouvait la lingerie, l’économat, la salle des délibérations, l’infirmerie des hommes, le dortoir des petits garçons, s’affaissait tous les jours, il existait des parties de toitures à refaire en entier. Elles étaient dans un état tel que les ouvriers refusaient d’y monter.

Changement dans la distribution des pièces entre1840 et 1843.

Le parloir de la supérieure et celui du public qui devaient être placés près de l’escalier de la cour des garçons, avaient été placés près de l’escalier opposé.

La salle des délibérations étant au rez de chaussée avec vue sur le jardin des sœurs avait été cédée à la communauté pour en faire l’oratoire. Une nouvelle salle des délibérations avait été placée à l’étage du petit bâtiment sur la rue et occupait deux petites chambres. Le bruit continuel des voitures ne permettant pas de s’entendre elle avait été de nouveau déplacée au rez de chaussée entre les magasins de l’économe et le parloir avec entrée sur la cour.

L’oratoire qui devait être placé entre la salle de réunion et le réfectoire avait été supprimé et son emplacement ajouté au réfectoire et à la salle de réunion.

Les admissions des vieillards étant nombreuses, le premier étage du bâtiment neuf sur la rue où avait été la salle des délibérations, avait été transformé comme le 2ème étage avec une salle à 15 ou 16 lits.

Les séparations qui séparaient les magasins de l’économe avaient été supprimées. Un couloir avait été fait dans les magasins pour communiquer de l’escalier sur la cour des garçons à la communauté.

La houille était déposée dans le passage de la cour des filles qu’elle obstruait, la grande porte qui ouvrait sur la rue Saint henry étant condamnée. Dans le cas d’un sinistre les pompes du magasin qui se trouvaient sur la place en face de la porte n’étaient pas accessibles. Le dépôt de houille avait été déplacé en décembre 1843 dans le passage qui de la cour des filles conduisait à la rue de la fontaine.

Les quatre cloches de la chapelle avaient été descendues du clocher le 19 mars 1857 pour être refondues en trois nouvelles cloches. L’église avait été décorée en 1865.

En 1866 les locaux de l’ancienne boulangerie avaient été affectés au service des médecins.

Une étude de 1867 donnait une nouvelle description de l’hospice.

Saint Nicolas avait la forme d’un trapèze allongé et occupait une surface de bâtiments et cours de 8172,86 m2. Les bâtiments étaient construits sur tous les côtés du trapèze. L’espace entre eux était séparé en deux grandes cours par un nouveau bâtiment qui divisait l’hospice en deux quartiers principaux.

En pénétrant par la porte on arrivait dans la première cour du quartier des hommes.

En face la chapelle, à gauche, au rez de chaussée le réfectoire des hommes, la salle des épileptiques (6lits) , le corridor avec les salles des hommes infirmes, 2 salles de 25 et 23 lits. Au premier étage trois salles d’hommes valides (32, 23, 31 lits).

A droite, au rez de chaussée la communauté et ses dépendances, le magasin de farine et des ateliers. Au 1er étage l’infirmerie des hommes fiévreux et blessés (21 lits). Au deuxième étage, trois dortoirs de garçons (26, 28, 18 lits) deux dortoirs hommes (19 lits et indéterminé).

Sur le corps de logis face à la place les bureaux d’administration, la salle des conseils, un dortoir d’hommes valides (17 lits).

En passant de la première à la seconde cour on se trouvait dans le quartier des femmes.

A gauche au rez de chaussée le réfectoire, le dortoir des femmes infirmes (19 lits) , les voûtes ou réduits des épileptiques et des idiotes (15 lits) , les cabanons 3 lits. Au premier étage deux dortoirs de femmes valides (20 et 18 lits). Au deuxième étage deux dortoirs de femmes valides (20 et 20 lits).

Le corps de bâtiment du fond était occupé au rez de chaussée par deux salles de femmes infirmes (19 et 20 lits). Au premier étage par les dortoirs des filles (20,22et 3 lits) et l’école des filles.

Au corps de logis de droite, au rez de chaussée un dortoir de filles (20 lits), la crèche avec un nombre indéterminé de berceaux, le réfectoire des filles. Au premier les dortoirs des filles.

Dans le bâtiment central entre les deux cours, au premier étage, l’infirmerie des femmes fiévreuses et blessées (35 lits) une salle d’isolement de 4 lits, une salle de femmes infirmes (19 lits).

La pharmacie, la cuisine, la buanderie, la salle des bains, la boulangerie, les ateliers occupaient différentes parties du quartier des hommes.

La salle des morts était adossée à la salle des hommes épileptiques.

Le nombre total des lits était de 615.

Rez de chaussée premier étage deuxième étage

En 1868 sous la dénomination d’hospice de garçons et de filles l'hôpital comprenait 94 lits de garçons, 101 lits de filles, 18 lits à la crèche. Cette population se divisait en moins de 21 ans et plus de 21 ans. Ce n’était que les moins de 21 ans qui étaient concernés par un éventuel départ à l’orphelinat. (25 garçons de plus de 21 ans, 38 de moins de 21 ans, 58 filles de plus de 21 ans, 44 de moins de 21 ans, 25 enfants à la crèche)

Les garçons occupaient les bâtiments de Saint Joseph, avec au rez de chaussée le réfectoire, la salle d’école et la chapelle. A l’étage un atelier de tailleurs et de fileurs de laine. Au 2ème étage un dortoir de 16 lits.

Bâtiments des sœurs, au 2ème étage, un dortoir de 28 lits, un de 32 lits et un de 18 lits.

Les filles occupaient au rez de chaussée le réfectoire, le repassage, à l’étage l’école, l’ouvroir de couture, un dortoir de 20 lits, à l’étage un dortoir de 26 lits, un dortoir de 11 lits, dans le bâtiment dit le coton à l’étage un dortoir de 44 lits .

Installation convenable en 1872 du service des épileptiques et aliénés hommes

L’administration avait proposé d’installer les cabanons pour les aliénés dans la salle Saint Lazare augmentée de la salle contiguë et d’affecter au service des hommes épileptiques la salle Sainte Agathe occupée par les filles de service.

Installation d’une nouvelle salle d’école pour les filles et d’une salle de bains pour les femmes dans des locaux que les nouvelles constructions avaient rendues disponibles. L’espace destiné à ce service était circonscrit entre la rue de la fontaine, la cour du coton et une petite cour intérieure. Il était occupé par une salle et deux maisons contiguës en désarroi.

L’emplacement destiné à la crèche était compris entre la rue Saint Henry et une cour intérieure.

En 1901 à droite un nouveau bâtiment pour loger les sœurs avec une nouvelle cour des femmes, construit sur une partie du terrain qu’occupaient les hôtelleries et maison léguées à Saint Nicolas, bordant la rue de la fontaine.

L'hôpital Saint Nicolas a été remplacé par le centre de gérontologie Félix Maréchal qui a ouvert ses portes vers 1976. L'ancien hôpital Saint Nicolas a été démoli et remplacé par des immeubles de commerces et d'habitations.

Les travaux

Vers 1438 reconstruction de la chapelle Sainte Reine.

Quelques années plus tard, la femme de Poince Baudoche avait fait clore les arvolz (arcades) de l’enfermerie des femmes et le fenestrage des arvolz, les barrières de la grande cour et une cheminée, mêmes travaux pour l’infirmerie des hommes.

En juillet 1492 un incendie avait fait de gros dégâts, l’infirmerie avait brûlée jusqu’à l’église ainsi que toutes les chambres des dames. Après l’incendie des constructions un peu plus vastes avaient formé un trapèze.

En 1634 une infirmerie avait été bâtie pour augmenter le logement des pauvres et un escalier de pierre avait été construit en 1666 dans la cour. La fontaine de Saint Nicolas était alimentée par les sources du Sablon. Erigée vers le 14ème, siècle c’était la plus ancienne fontaine de la ville. Le lavoir situé derrière la fontaine, couvert par une voûte, en était la partie la plus ancienne.

En 1639 une partie de l’eau excédentaire était cédée aux Célestins. Madame Merny dont la maison était située au dessus du regard de la fontaine brûlée [2] avait subit une inondation de sa cave. La cause en était une expérience faite pour faire arriver une plus grande quantité d’eau à l’hospice. Il se déversait beaucoup d’eau dans le regard de la fontaine qui allait se perdre dans le fossé tandis qu’à l’hospice il en manquait souvent.

L’expérience avait consisté à placer dans le regard un tuyau pour faire monter l’eau à un niveau plus élevé, ce qui avait fait refluer l’eau dans la conduite qui venait à la fontaine. La conduite construite en pierre avec des joints peu étanches, n’était pas en mesure de supporter une colonne pour apporter l’eau à un niveau plus élevé dans la conduite de fonte qui amenait l’eau à l’hospice.

En 1679, un nouveau bâtiment pour loger les sœurs avait été construit à droite. Puis en 1692 nouvelle cour et construction d’une nouvelle infirmerie.

En 1719 achat d’une maison contiguë assez grande, avec 4 salles pour la transformer en renfermerie pour les pauvres puis en 1724 achat de 3 maisons et destruction d’une 4ème.

En 1728 transfert de l’hôpital Saint Jacques à Saint Nicolas et construction derrière l’hospice de deux salles pour remplacer Saint Jacques. Une sœur surveillait les deux salles où les pauvres voyageurs étaient admis.

Agrandissement des locaux en 1734 par la démolition de boutiques attenantes, rue de la fontaine. A la place il avait été construit deux salles avec un grenier dessus. En 1740 reconstruction de la grange rue Saint Charles.

En 1745 la ville avait renoncé à entretenir la conduite en bois de la source Tivoly du Sablon, près de l’ancienne maison de campagne du séminaire Sainte Anne. Les conduites avaient été remplacées par d’autres en fer. L’hôpital profitait ainsi de l’excédent d’eau réservé à la consommation interne.

Une restauration d’ensemble prévue en 1805, puis en 1811 et 1813 n’avait pas été faite en raison du manque d’argent.

En août 1813 le sieur Blondin était adjudicataire de la construction d’une chapelle et de dortoirs. -Devis du sieur Derobe, beau père du sieur Blondin -. Les événements n’avaient pas permis la réalisation et les choses en étaient restées là jusqu’en 1816 où d’autres ouvrages avaient été envisagés par une ordonnance du roi du 25 juin 1817.

L’administration avait jugé que pour loger les pauvres qui affluaient poursuivis par la famine, il était plus urgent de construire les dortoirs prévus en 1813. Par délibération du 11 juillet 1817 le sieur Blondin avait été chargé de construire les dortoirs prévus. Celui-ci voulant augmenter le prix prévu en 1813, plusieurs experts avaient été consultés qui s’étaient contredits et finalement après bien des discussions un arrangement avait été trouvé en 1819 avec une augmentation pour le sieur Blondin. La construction d’un atelier avait fait revenir fort cher le bâtiment de la cour Saint Joseph et ses dépendances. Après examen il avait été préférable de suspendre la continuation des travaux.

En 1822 un devis avait été fait pour la construction d’une infirmerie pour les sœurs, à construire dans l’angle du jardin des sœurs contre la rue Saint Joseph. L’infirmerie était prévue adossée au mur de l’ancien bâtiment du réfectoire, le mur de face ayant toute la largeur du jardin. Divisé en deux parties la première comprenait l’infirmerie de 7,60m sur 9m, avec 2 croisées du côté du jardin et 3 mezzanines sur la rue, la deuxième étant un cabinet de décharge pour y placer l’escalier montant au grenier.

Un projet partiel approuvé en 1817 avait été exécuté en 1826 avec le pavillon Saint Joseph dans lequel se trouvait le logement de l’aumônier et les principaux locaux destiné aux garçons.

Changement à la pharmacie prévue en 1828. La petite loge à gauche du porche d’entrée sur la cour des hommes serait démolie. Une nouvelle loge serait établie à l’entrée de la pharmacie de 2 mètres sur 2 avec entrée par le porche. La nouvelle entrée de la pharmacie aurait lieu dans la cour.

Une construction était prévue contre le mur de la buanderie, une chaudière au bois avec cheminée en hotte, avec à coté deux réchauds et une pierre à évier avec un robinet.

Depuis plusieurs années toutes les pièces de l’horloge placée dans un grenier étaient rouillées et fort sales. Un nettoyage et un changement de quelques pièces dont une aiguille avaient été faits en février 1833.

Devis du 30 mai 1833 concernant des changements. La salle située sur le passage de la première cour à celle des garçons était fermée mais permettait parfois d’entendre les discussions qui avaient lieu. L’autre inconvénient étant qu’il fallait pénétrer dans l’intérieur de l’hôpital pour y accéder et l’économe était éloigné de la salle des séances.

Les petites chambres à droite du porche qui servaient à la distribution du pain seraient supprimées pour y installer la salle des séances en démolissant la cloison et en ouvrant une porte côté porche pour l’entrée du public.

Devis du mois de septembre 1835, démolition de l’ancien rez de chaussée donnant rue de la fontaine et reconstruction du pavillon des femmes. Le bâtiment qui renfermait les folles, au rez de chaussée malsain pas aéré, serait démoli depuis l’ancienne salle de la couture jusqu’à l’atelier de menuiserie.

Sur cet emplacement un bâtiment de 3 étages y compris le grenier serait construit. Le bâtiment aurait 13,30 m sur la cour et 12,70 m sur la rue de la fontaine. 2 salles y seraient séparées par un mur. Elles auraient chacune 6,50 de large sur la cour et 6,20 m rue de la fontaine sur une longueur de 21,50m. Elles auraient 3,90 de hauteur, éclairées par 3 croisées de 1,15m sur 2,20 m donnant sur la rue de la fontaine et deux croisées sur la cour. Pour celle joignant l’atelier de menuiserie elle aurait en plus une porte donnant sur la cour.

Les salles des étages auraient 3,60 m de hauteur, éclairées la première par 6 croisées, 3 à chaque extrémité, les deux autres par 5 croisées, 3 sur la rue de la fontaine et 2 sur la cour des femmes.

Les greniers seraient éclairés par d’anciennes croisées.

Prévu au rez de chaussée deux ateliers ou réfectoires et construction de loges de folles pour remplacer celles démolies.

A chaque étage deux salles ou dortoirs ce qui ferait six salles surmontées d’un grenier.

Comme il faudrait démonter la charpente de la salle de couture on élèverait ce bâtiment d’un étage pour ne faire qu’un seul bâtiment avec celui construit sur les loges des folles.

Ces bâtiments réunis offriraient 9 salles, 3 au rez de chaussée, et 6 aux étages avec de vastes greniers au dessus. Dans les 6 salles des étages seraient mis 159 lits soit une augmentation de 90 lits par rapport aux lits existants. La destination serait entièrement pour les femmes et l’on rendrait aux hommes le réfectoire que les femmes occupaient dans la cour des hommes.

Dans l’ancienne salle de la couture 5 loges ou cabanons de 2,15 m de large sur 2,70 m pour contenir deux lits de 0,65 m de large éclairées par une croisée de 1,60m sur 0,m80 avec des barreaux prenant sur le passage qui conduit du préau à la rue de la fontaine avec une porte sur le corridor. 4 cabanons semblables éclairés par une croisée rue de la fontaine, seraient faits de l’autre côté de la salle à l’emplacement prévu dans un premier projet pour un promenoir. Ces 4 cabanons ne seraient occupés que momentanément pour y placer des folles turbulentes.

Les loges prévues auparavant n’auraient du avoir de hauteur que 2,45 m, les nouvelles auraient toute la hauteur de la salle soit 3,90 m.

Devis supplémentaire du 3/2/1836

Des latrines seraient établies dans le grenier derrière l’escalier pour l’usage des femmes seulement.

Construction bâtiment salles et dortoirs hommes et garçons : devis1838

De nouveaux escaliers étaient prévus, l’un dans les dortoirs, l’autre dans le nouveau bâtiment au moment de la construction de l’église. Le palier de ces escaliers au premier étage communiqueraient avec les tribunes de l’église, ce qui donnerait aux vieillards et aux vielles femmes la facilité de se rendre à l’église sans descendre. Des communications seraient ouvertes au rez de chaussée et à l’étage allant des dortoirs aux tribunes. Une porte donnant sur la cour des garçons serait ouverte dans le mur de l’église.

Ce nouveau bâtiment aurait de longueur, du coté de la cour principale 42,40 m et sur le jardin des sœurs 40,45 m, et de largeur 17,30m sur la place et 15,70 m sur la cour des garçons. Le petit bâtiment à côté aurait 11,40 m sur 6,80.

Une petite cuisine, une bûcherie et des latrines seraient construites en addition au logement de l’économe.

Le rez de chaussée serait partagé en trois parties. Une partie à droite joignant le porche comprendrait dans deux pièces existantes, les bureaux, dans la partie récente le bureau du contrôleur et le logement de l’économe.

Dans les 3 étages 4 chambres à feu pour des pensionnaires.

Dans la partie sur le jardin des sœurs derrière le logement de l’économe serait la salle des délibérations.

La dernière partie avec les logements de la communauté, une salle de réunion, un réfectoire, une cuisine, un oratoire et l’infirmerie des sœurs âgées.

A la suite de la cuisine dans le petit bâtiment en aile un atelier de menuiserie.

A l’étage au dessus de la communauté le dortoir des sœurs, une infirmerie, une petite lingerie et une salle de travail.

Au deuxième étage, une salle de jeunes garçons et une petite salle à côté.

Au premier étage une salle de vieillards infirmes.

Au dessus un grenier.

Des caves voûtées sous le bâtiment.

En 1839 lors de réparations une fresque avec les armoiries des maîtres et gouverneur avait été découverte dans l’ancienne salle du conseil.

Adjudication du 25 février 1839

Le projet de construction d’un bâtiment pour l’administration, les salles des vieillards et des jeunes garçons aurait du entraîner la démolition de l’église mais pour des motifs d’économie l’église avait était conservée. Cependant comme les salles étaient privées de jour et d’air, une partie de l’église avait été démolie pour laisser du jour à la nouvelle construction. La partie restante avait été fermée par des planches en attendant la construction d’une nouvelle église.

La face de l’église gothique présentait une ogive pour la porte d’entrée , une croisée au dessus en ogive divisée en 3 ogives , ces dernières renfermant des croisées et entre les 3 ogives et la pointe de la croisée 2 parties circulaires à feston. Enfin une croisée circulaire au dessus de la grande croisée était démolie avec précaution pour être réemployée dans la face de la nouvelle église. Les portes et les croisées sur la cour principale étant d’un style gothique il avait été décidé que les portes et croisées du bâtiment neuf sur cette cour auraient le même caractère.

Ainsi la face du nouveau bâtiment, un rez de chaussée et deux étages qui présentaient 33 ouvertures n’en offrirait plus que 24, deux portes avec appuis saillants moulurées sur les arêtes.

La communication du passage couvert précédant l’église à l’escalier serait une arcade de 1,80 m de largeur et serait séparée de la porte gothique par le pieddroit de l’une des ogives du passage à la cour.

Les magasins de l’économe seraient rapprochés de son bureau et les parloirs joindraient l’escalier sur la cour de garçons.

Le projet ne comportait pas de latrines pour les vieillards et les garçons parce qu’on pensait que comme par le passé celles de la cour derrière le bâtiment serviraient pour les nouvelles salles.

Deux fosses d’aisance seraient construites l’une sur le bâtiment formant les dépendances du logement de l’économe, avec des sièges aux deux étages et l’autre joignant l’atelier des menuisiers, un couloir au rez de chaussée et à chaque étage conduisant des salles aux sièges des latrines. La devanture du siège serait en pierre de taille et le siège en bois. Des latrines à un seul siège seraient établies dans l’angle du mur du jardin avec une porte sur la voie publique. Elles serviraient aux employés afin qu’ils ne soient pas obligés de rentrer dans l’intérieur de la maison. Deux lunettes seraient établies au rez de chaussée pour l’usage des sœurs et deux à l’étage où étaient les dortoirs. Au deuxième étage 3 lunettes seraient établies pour les jeunes garçons.

Ce bâtiment en aile aurait 9,50 m sur 11,60 m.

Devis 10 mai 1841

Dans la salle des vieillards, un cabinet serait fait avec une décharge à côté et une petite chambre à l’étage du bâtiment neuf.

Le premier cabinet de 2,60 m sur 2 m serait éclairé par une croisée et une porte vitrée. Le second cabinet ou décharge de 2,60 m sur 2 ,75 m serait éclairé par une croisée et une porte vitrée. La salle serait éclairée par deux petites croisées.

Devis de reconstruction de l’église 10 février 1842

La reconstruction des bâtiments renfermant l’administration , la communauté, les salles de vieillards, de jeunes hommes en 1839 avait exigé la démolition de la plus grande partie de l’église , le quart de la population pouvant à peine assister aux services religieux, un projet de remplacement était prévu.

L’ancienne église était au centre des bâtiments, le cimetière autrefois y attenant avait été transféré dans un terrain entre la porte Saint Thiebault et la citadelle au champ à Panne.

Démolition de l’église pour agrandir la cour d’entrée et reconstruction dans le fond de la cour vers la rue Saint Henri.

La nouvelle église serait construite à l’emplacement du bâtiment joignant le chœur de l’ancienne église entre le bâtiment des femmes et le pavillon Saint Joseph sur une longueur de 24,26 m et une largeur de 21,55 m. Renfermant une nef, un chœur, des bas cotés et deux sacristies avec des tribunes au dessus de ces dernières pour les femmes convalescentes qui des salles de l’étage pourraient assister au service.

Cette église avec les tribunes pourrait contenir de 750 à 800 places.

Une porte particulière pour jeunes garçons serait pratiquée dans le pignon de la partie de l’église en saillie sur la cour des garçons. Une grande porte de communication entre la cour principale et la cour des garçons serait aménagée entre l’angle de la nouvelle église et l’angle du bâtiment nouvellement construit pour faciliter la circulation des voitures dans l’intérieur de l’établissement.

L’architecture devait être du genre gothique en rapport avec les bâtiments existants mais l’architecte des bâtiments civils l’ayant blâmé elle avait été remplacée par une architecture moderne. La tour aurait 24,43m de hauteur et dans la niche au dessus de la porte de la tour serait placé le patron de l’hôpital.

Construction du massif rectangulaire de bâtiments donnant sur la place Saint Nicolas et la rue Saint Thiébault, contenant les locaux occupés par la communauté des sœurs, les ateliers de menuisiers et cordonniers, le grand corps de logis à droite de la cour adossé à la communauté comprenant des parloirs, magasins, salles, le grand bâtiment sur la place Saint Nicolas contenant des bureaux et des salles. Ces constructions avaient été exécutées de 1838 à 1846 y compris l’église.

Un projet non exécuté (1848/1849) concernait une transformation du bâtiment des femmes « dit le coton » avec l’emploi de maisons voisines.

Vers 1850 il existait des fuites sur les tuyaux en fonte, des trois sources du Sablon qui alimentaient l’hospice en eau. Par suite de la construction d’un fort près de la gare de chemin de fer les conduites d’eau avaient été mises à découvert. En 1853 cet état étant préjudiciable il avait été admis qu’il serait modifié. Le fontainier avait trouvé sous le pont-levis de la porte Saint Thiébault, le manchon de deux corps qui avait été enlevé et l’eau se perdait dans les fossés.

La gare en dehors de la porte Serpenoise avait rendu nécessaire un changement dans la direction des conduites d’eau du Sablon, les travaux à Saint Nicolas avaient été payés par la compagnie du chemin de fer.

Février 1850

Depuis la suppression de l’établissement particulier tenu par monsieur Morlanne les élèves sage femmes de l’école d’accouchement ne recevaient plus qu’une instruction pratique. Le concierge de la maison d’asile venait encore de mettre une entrave à l’enseignement donné par les professeurs et la maîtrise sage femme.

Le conseil général s’était plaint du peu d’instruction pratique et après une discussion avait proposé d’envoyer les élèves à l’école pratique de Strasbourg ou de Paris, soit de fonder à Metz une école comme celle qui existait dans ces deux villes.

Les hospices pourraient fournir les locaux nécessaires, les acquisitions des maisons contiguës par les hospices devraient permettre de disposer des quelques salles nécessaires pour le logement des élèves, des femmes, des filles mères et pour les cours. C’était avec les salles destinées aux aliénés la première installation à faire.

Avril 1850 réponse

Le local première condition indispensable manquait. Toutes les parties du bâtiment étaient occupées et même insuffisantes pour la population d’indigents qui s’y trouvait.

L’achat des maisons contiguës permettait seulement d’améliorer l’indispensable.

Le quartier habité par les femmes demandait une complète reconstruction, l’espace étroit où il se trouvait manquant d’air, et de salubrité.

De plus des logements étaient prévus pour les épileptiques, les idiots et les aliénés dont les habitations actuelles étaient insuffisantes et incommodes.

Pour agrandir en 1851 l’infirmerie des petites filles de la crèche on y avait ajouté la poulerie qui se trouvait derrière en démolissant le mur de séparation pour l’agrandir jusqu’au mur de la rue Saint Henry.

Depuis la loi de 1838 les hôpitaux civils devaient avoir des loges pour recevoir provisoirement les aliénés. Saint Nicolas n’en ayant pas 3 loges devaient être établies dans l’ancien atelier de menuisier entre le réfectoire des hommes et celui des femmes. Dans chaque loge serait établi une assise de latrine. Les matériaux de démolition de l’église seraient employés pour cette construction.

Devis du 4 mars 1858 pour la construction d’un bâtiment renfermant des cabanons pour les aliénés et un grenier à grains par-dessus. Le bâtiment serait construit rue de la fontaine au n° 22, 24, 26 à la suite du bâtiment des femmes.

Il comprendrait au rez de chaussée 6 cabanons pour les aliénés et deux chambres de gardiens dont les entrées seraient sur un corridor parallèle au passage de la rue de la fontaine à la cour des femmes.

Deux cours seraient séparées par un mur de 4m de hauteur et fermées sur la rue de la fontaine par un mur de 10 m de hauteur. Un passage serait réservé au bout des cabanons pour communiquer de la cour des femmes à la cave sous les dortoirs.

Au dessus des cabanons au premier étage un grenier à grains de 18 m sur 5,90 m serait aéré par 2 fenêtres sur la rue de la fontaine, 4 sur la cour des aliénés et 2 sur la cour des femmes pour créer un courant d’air.

Au dessus du porche un grenier à grains de 15,65 m sur 3,80 m une fenêtre rue de la fontaine, une sur la cour des femmes.

Les 2ème et 3ème étage auraient la même distribution que le premier étage.

Pour construire ces cabanons il faudrait reporter le magasin à houille qui se trouvait dans le passage de la rue de la fontaine, et le transférer dans la petite maison contiguë appartenant au sieur Georges et donnant sur la rue Saint Henry . On pourrait faire entrer les voitures qui amenaient les aliénés par la grande porte sur la rue de la fontaine pour les mettre directement dans leur cabanon.

Les maisons acquises rue de la fontaine seraient démolies, le bâtiment du quartier des femmes serait prolongé jusqu’à la cour réservée aux aliénés. Les murs de façade seraient conservés et la nouvelle construction serait affectée au service provisoire des aliénés. Les 3 maisons n’étaient occupées que par un petit atelier de serrurerie qui avait été transféré dans l’atelier de menuiserie.

Ces maisons composées d’un rez de chaussée, d’un étage et d’un grenier étaient complètement délabrées. Il convenait de les démolir pour y construire des cabanons pour les aliénés, bien placés dans cette partie isolée, écartés des quartiers des hommes et des femmes, dont l’entrée serait facile par la rue de la fontaine, sans traverser les cours de l’hôpital.

Au rez de chaussée il serait construit 4 cabanons, 2 pour les hommes et 2 pour les femmes avec une chambre de gardien à chaque extrémité. 2 cours serviraient pour la promenade des aliénés. Le mur de 10m de haut empêcherait le bruit que feraient les aliénés de se faire entendre dans la rue.

Le 1er étage comprendrait deux petites chambres et une salle de travail avec 3 fenêtres sur la rue de la fontaine et 3 sur la cour des aliénés. Idem pour le 2ème étage. 3ème étage le grenier à grains.

Les médecins et chirurgiens avaient étudié le projet de construction devenu nécessaire pour le dépôt des aliénés en observation. Leurs observations étaient que l’emplacement choisi demandait l’isolement du service. Il présentait comme inconvénient la vue du dortoir des femmes sur les cours de promenade des aliénés.

Le chiffre de 4 cabanons paraissant insuffisant il serait nécessaire d’en construire 10. Au lieu de 2,40 m de largeur il suffirait de 2,20 m. En abattant le mur séparant la chambre du gardien contiguë au dortoir des femmes infirmes du 1er cabanon, cette chambre de 4m de large étant trop considérable. L’épaisseur des cloisons pourrait aussi être diminuée.

On pourrait construire 7 cellules dont la dernière touchant la rue de la fontaine. On aurait ainsi 3 cabanons pour les femmes, un chambre pour la gardienne et 3 cabanons pour les hommes. Quant à la chambre du gardien elle pourrait être placée au bout du corridor.

En novembre 1858 le projet de construction n’avait pu se faire faute de fonds disponibles.

Divers travaux avaient été faits, en 1857 construction de bureaux, en 1859 introduction de l’éclairage au gaz, l’amélioration du logement de l’aumônier, de la buanderie et des ateliers. En 1860 les caves prévues pour l’aumônier sous le bâtiment de la rue de la gendarmerie avaient été construites.

Des cheminées avaient été aménagées dans la cuisine, le réfectoire et l’infirmerie des femmes en 1861. Le portail avait été restauré, la mise à nue de la maçonnerie avait fait découvrir des parties du 12 ème et 13ème, siècle et même une partie romane.

Etablissement d’une nouvelle chambre des morts près du passage entre les deux grandes cours, réparation de la toiture du grand grenier séchoir et construction de la pharmacie.

Le projet d’ensemble de 1859 avait aboutit à un ajournement jusqu’en 1863.

En 1866 démolition d’un vieil aqueduc à l’intérieur de l’hospice.

Puis en 1873 construction d’un magasin à houille avec au dessus un grenier à fourrage.

Les lieux d’aisances à l’étage au service des femmes infirmes et des filles étaient dégradés et vétustes. A reconstruire dans la cour des femmes infirmes.

Année 1874

La crèche avait besoin d’un local plus vaste et mieux aéré. La salle d’école était insuffisante et il faudrait un quartier spécial pour les jeunes filles.

Les services d’épileptiques et d’aliénés avaient besoin de locaux plus vastes. Une salle de bains pour les femmes était nécessaire.

Ces améliorations pouvaient être réalisée par un bâtiment de 180 m2 le long de la rue de la fontaine avec rez de chaussée et grenier. Il serait divisé en deux parties une pour les femmes épileptiques ou simplement agitées, l’autre pour les femmes aliénées.

Un autre bâtiment de 123 m2 le long de la rue Saint Henry faisant suite à ceux qui existaient, rez de chaussée avec galerie, étage et grenier serait destiné aux épileptiques et aliénées femmes et à une crèche.

Surélévation de 1,20 m du bâtiment dit du coton qui transformerait le grenier en un dortoir de 43 lits pour les plus jeunes filles.

Ces constructions laisseraient libres d’autres locaux. L’école des filles serait installée dans le dortoir des filles infirmes plus vastes, l’école actuelle deviendrait un vestiaire avec des lavabos pour les filles.

L’une des salles de la crèche deviendrait salle de bains pour les femmes, l’autre leur servirait d’ouvroir.

Le dortoir des filles de service mis en communication avec la salle des hommes infirmes, pourrait recevoir les épileptiques.

Le local des cabanons d’hommes deviendrait la chambre des morts et les cabanons des hommes aliénés transportés dans la salle des épileptiques agrandie de la salle des morts serait convenable pour les épileptiques.

Une salle de bains pour les femmes avait été installée dans le courant de l’année 1877.

Passage couvert en fer et verre était à faire dans la cour d’honneur en 1878.

Travaux entre 1870 et 1885

Construction de fosses d’aisances pour faire cesser l’envoi des matières dans le grand égout traversant les cours de Saint Nicolas et de Coislin pour se déverser dans le canal de la Seille.

Surélévation du bâtiment du coton pour créer un nouveau dortoir des filles et dans les terrains vides à l’arrière du coté de la rue Saint Henri, on avait construit un bâtiment à l’étage, avec cour spéciale pour les enfants de la crèche, et du côté de la rue de la fontaine un bâtiment avec cour spéciale pour les femmes épileptiques et les aliénées, un magasin à houille construit sur la même rue.

Cabanons d’hommes améliorés et salle spéciale pour les aliénés calmes.

La salle des voûtes au service des hommes infirmes avait été améliorée par la suppression de l’ancienne voûte et de ses énormes piliers.

Toiture refaite et vaste grenier à grains installé.

Un séchoir à vapeur installé dans l’ancienne salle du tour.

École déplacée dans des locaux plus aérés.

Locaux plus vastes pour le repassage et l’atelier de lingerie.

L’ancien fourneau de cuisine à plusieurs foyers remplacé par un fourneau à foyer unique avec réservoir d’eau pour alimenter en eau chaude la buanderie et les divers quartiers.

Mai 1921

Réparation de l’orgue. Remplacement des tuyaux de façade réquisitionnés par les allemands.

Administration

Saint Nicolas avait toujours été un établissement laïque et non « cheze dieu » administré par la seigneurie messine qui chaque année en nommait les maîtres.

A l’origine s’y trouvaient un maître et des frères convers. Le cellérier ou dépensier [3], souvent choisi parmi les convers, rendait ses comptes au maître. De plus il était chargé de la direction des convers et converses.

Au 13ème siècle un membre du conseil des treize choisi par l’hôpital, assisté par un amant [4] était chargé de la perception des redevances et des impôts.

Au 15ème siècle les comptes étaient rendus par un gouverneur économe âgé d’au moins 25 ans, habitant à l’hôpital, sous la surveillance de quatre maîtres - deux pour Saint Nicolas, deux pour Saint Ladre -. Ceux-ci, choisis parmi les treize, prenaient connaissance chaque samedi, de toutes les affaires de l’hôpital et en vérifiaient les recettes et les dépenses. Le nombre des pauvres était décompté tous les trois mois, ainsi que le nombre des prébendiers qui recevaient le pain et le potage mais qui demeuraient en ville.

Après 1552 plus de paraiges, mais des échevins qui maintenaient leur influence à Saint Nicolas. Au 17ème siècle l’administration appartenait au maître échevin et à quatre maîtres. Les maîtres élus chaque année administraient sous la direction du maître échevin et des conseils de la cité. En 1677 l’économe était remplacé par un dépensier et deux receveurs.

A partir de 1593 devenu économe un nommé Ferry avait été expulsé de l’hôpital alors qu’il revenait d’un voyage en juillet 1601. Tous ses biens avaient été saisis jusqu’aux vêtements de sa femme et de ses enfants. Convoqué au palais en 1603 et placé sous la garde d’un dragon, pour examen des comptes de l’hôpital, il avait été reconnu redevable de 8.127 livres, ainsi que de blé, avoine, etc… Il n’avait cependant pas été poursuivi et seize ans plus tard, il avait porté plainte afin que ses comptes soient vérifiés. Le 4 février 1621 une sentence avait ordonné que les portes de l’armoire où se trouvaient les comptes soient ouvertes pour en tirer toutes les pièces servant à la justification. Le 16 novembre 1634 les comptes avaient finalement été examinés.

A l’hospice se tenaient dans une salle spéciale les séances du bureau des pauvres et de l’aumône institué par une ordonnance de la cité de 1562, confirmé en 1632, en 1657 et en 1721. Il était administré par le maître échevin et les maîtres de l’hôpital. Quatre sergents aux armes de la ville partaient chaque jour en ville, avec une boite pour recueillir les aumônes. Les comptes des aumônes étaient faits tous les lundis et redistribués aux pauvres.

Jusqu’à la révolution l’administration était restée confiée au maître échevin et aux échevins. Les comptes étaient rendus tous les 3 ou 4 ans.

A partir de 1792 des officiers municipaux administraient les hôpitaux. Saint Nicolas était redevenu hospice municipal, après la création de la maison du refuge Saint Vincent.

Un registre chronologique des délibérations concernant les préposés avait été créé l’an 9.

Le registre appartenait à la directrice et à chaque changement devait être rendu par la directrice sortante à celle qui lui succédait selon la loi du 23 brumaire an 10.

Le règlement du 10 juillet 1846 concernant la tenue des livres, en indiquait le contenu : un registres des délibérations et copie des lettres, un sommier des biens de l’hospice, un registre constatant les entrées et les sorties, des livres tenant la comptabilité.

Les biens et les obligations

Les biens

En 1222 l’hôpital avait reçu les biens de l’hôpital du Pontiffroy, puis en 1284 ceux de Saint Ladre.

Au 13ème siècle il avait fallu faire appel à la charité publique et les frères allaient mendier pour pouvoir faire de nouvelles constructions.

La cité de Metz avait donné à perpétuité la place de grève, où l’hôpital pouvait mettre des poteaux à draps, depuis le fossé qui aboutissait à la poterne murée, vis-à-vis la rue du bas Champé, tout au long jusqu’au mur de Chappourue, et jusqu’au anciens murs qui étaient au droit de Saint Eucaire. Il avait aussi été donné la place du Quartault, derrière les estauts des bouchers où les tripiers vendaient leurs tripes.

Le 27 septembre 1548 les tanneurs avaient racheté des biens situés sur la halle des tanneurs en Neufbourg et appartenant à l’hôpital.

L’hôpital possédait une petite pièce de jardin sur le rempart de la ville, près de la ruelle du pré, également le grand jardin de l’hôpital vers la porte Saint Thiebault, appelé jardin notre Dame des Champs qui dépendait de Saint Nicolas en 1593.

Les biens dont disposait l’hôpital au 16ème siècle.

Saint Nicolas se chauffait avec les arbres de ses bois, qui servaient aussi pour la construction.

Les métairies fournissaient l’avoine et le fourrage pour l’entretien du bétail, l’orge, le millet, les pois, les fèves, les lentilles pour l’alimentation des pauvres, ainsi que le beurre, le fromage, le lard, les œufs, les poules et les oies. Egalement la navette et la cheneveuse pour la provision d’huile.

Le bétail pour la consommation, le cuir au cordonnier de Saint Nicolas pour les chaussures des pauvres, le suif pour fabriquer des chandelles pour l’éclairage, la laine du troupeau pour la confection de couvertures et de vêtements, le chanvre pour la toile.

Les salines fournissaient le sel comme redevance.

Les tuiles, la chaux provenaient des redevances dues à l’hospice, le sable pris dans les terres près des ponts, les pierres extraites des carrières.

Dans le jardin Saint Louis les plantes médicinales de l’apothicairie, le miel fourni par les ruches de l’hôpital servait aux tisanes car le sucre n’était pas encore connu.

Le vin provenait des métairies et la maison de la cervoise fournissait la bière.

Saint Nicolas était ainsi pourvu en nature pour presque tous les besoins des pauvres, ce qui limitait les dépenses.

La petite boutique proche de la fontaine Saint Nicolas était louée (1624).

En 1641 le moulin situé dans l’ouverture de la muraille de la ville étant dangereux, avait été transféré à l’endroit de la brasserie appartenant à l’hôpital.

En février 1650 pour éviter trop de dépenses, il devait être élevée une quantité de bétail suffisante pour subvenir à la nourriture des pauvres. Le revenu en serait employé pour les malades de l’hôpital et non pour d’autres au dehors.

Par testament du 25 juillet 1686 de Claude Billotte, l’hôpital devait bénéficier d’une maison située rue du Neufbourg et du champ à Seille avec le jardin, ainsi que quatre maisons que Claude Billotte avait fait construire sur la rue du Neufbourg et deux autres sous les arcades du champ à Seille, ainsi qu’une maison sur les moulins de Metz près de la ruelle Glatigny.

Un grenier était à faire dans l’emplacement du moulin de la haute Seille [5], qui pourtant en 1736 menaçait de s’effondrer.

L’hôpital avait possédé des biens qui avaient été pris en 1739 pour y construire les nouvelles fortifications.

Il possédait des vignes au Sablon qui étaient cultivées par les pauvres.

Malgré ses biens, en 1782 l’hôpital destiné à l’origine à servir d’asile à la vieillesse et à l’indigence était sur le point d’être fermé par défaut de fonds.

Saint Nicolas privé de ses biens lors de la révolution, était réduit à la plus extrême détresse.

L’an 3 un inventaire recensait -entre autre-, rue Saint Henri une petite chambre adossée aux remises et grenier contigu, le bail du moulin de la haute Seille, le bail de la cense de Saint Ladre. Egalement des meubles, effets, nippes et couchages dans l’hôpital, les jardins de Montigny, de Queuleu et de Saint Symphorien et au moulin de la haute Seille. Un supplément d’inventaire avait été fait concernant les ornements d’église et de la petite chapelle.

Le 24 pluviôse an 5 (12 février 1797) vers les 6 heures du soir, l’un des bœufs de l’attelage de l’hospice était mort subitement d’un coup de sang qui s’était porté à la tête avec épanchement. A l’avenir les fourrages ne seraient plus à la disposition des préposés de la garde des bœufs et chaque décade il leur serait fourni la quantité de foin nécessaire pour la consommation de chaque bœuf.

L’an 9 le train de labour de l’hospice avait été supprimé, les chevaux et attirails vendus et les employés de ce service renvoyés.

Toutes les terres, prés et jardins cultivés par l’hospice étaient loués. Le prix des baux était stipulé en nature de légumes verts et secs pour servir à la consommation de l’hospice, à l’exception des jardins de Montigny et Queuleu qui pouvaient être loués en argent.

En 1801 une partie des objets et mobiliers de la charité des bouillons avaient été donnés à Saint Nicolas et le reste avait été vendu.

En 1853 appartenaient à Saint Nicolas, le jardin de la Horgne, la ferme de Sainte Agathe, le jardin de Saint Pierre, des biens aux lieudits Champapane et Chambière.

En 1858 l’approvisionnement du blé des hospices était enfermé dans une dépendance du moulin de la haute seille qui devait être mis en vente, il fallait un autre magasin qui soit proche de la surveillance de l’économe. Les fonds provenant de la vente du moulin de la haute seille ou de la ferme de Han sur Nied pouvaient servir à la nouvelle construction en projet.

Début 20ème siècle le blé provenant des fermages, les fruits et légumes des jardins, étaient les seuls produits consommés à l’hôpital Saint Nicolas, tous les autres produits étant achetés.

Obligations

Saint Nicolas était chargé de la fourniture de l’avoine des chevaux de la ville et du pain des prisonniers. Il était chargé des soins aux blessés que les guerres envoyaient en grand nombre.

Il avait la charge de meubler la cour de l’évêque lors de la réception de personnages. Ainsi 23 lits avaient été prêtés par l’hôpital à l’hôtel du Passetemps où était logé Maximilien roi des Romains.

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Notes

[1] bière

[2] près du passage du Sablon

[3] économe

[4] notaire

[5] face à la caserne Coislin

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