Hôpital Bon Secours

Création

En 1683 avait été créé l’hôpital Saint Georges pour recevoir les malades pauvres du sexe masculin. Quelques curés de la ville et quelques personnes charitables avaient pensé aux pauvres femmes qu’on trouvait souvent mortes ou mourantes dans les rues et pour lesquelles il n’existait pas d’hôpital.

Le chanoine Morel, doyen de la collégiale de Saint Thiébault, étant signataire d’une requête envoyée à l’évêque de Metz, était également exécuteur testamentaire de Nicolas Rollin de la collégiale de Saint Sauveur. Celui-ci, riche chanoine avait attribué par testament daté du 8 mars 1691, ses biens aux pauvres de la ville et la succession pouvait donc servir à leur créer un hôpital.

Une première demande au roi étant restée sans réponse, une nouvelle requête lui avait été adressée le 4 février 1695. Cette requête précisait que l’hôpital était destiné aux femmes malades que l’hospice Saint Nicolas n’acceptait pas, que la maison était déjà achetée, que les revenus permettaient d’entretenir 6 lits et que Saint Nicolas était d’accord.

Les lettres patentes avaient été reçues au mois de novembre 1698 et avaient été enregistrées au parlement de Metz le 8 janvier 1699, permettant la création de l’hôpital sous le nom de notre Dame du Bon Secours.

Description de l’hôpital Bon Secours

Année 1695 Cette maison permettait la création de deux salles de 12 lits avec dallage sablé, une chapelle, une cuisine, une apothicairie et des chambres pour les sœurs. Un tronc se trouvait à la porte de l’hôpital pour recevoir les aumônes. Il n’y avait pas de jardin. Ouverture début 1700.

Année 1731 L’hôpital se composait de deux salles de 20 lits et d’une de 22 lits, portant les noms de Saint Simon, Saint Charles, et notre Dame de Bon Secours. Chaque salle avait à une extrémité un autel consacré à son patron.

Dans la chapelle se trouvait derrière l’autel le tableau de notre Dame de Bon Secours, la vierge abritant à droite et à gauche sous son manteau, agenouillés des hommes et des femmes de toutes conditions.

La lingerie et la pharmacie étaient toutes petites mais très propres, le dortoir des sœurs était aussi simplement meublé que les salles des pauvres. La salle d’assemblée était ornée des portraits des bienfaiteurs et du buste de Monseigneur de Coislin.

Début du 19ème siècle Les maisons avoisinantes étant plus élevées, l’air ne pouvait y circuler librement. Il n’y avait qu’une petite cour et un jardin plus petit encore. L’étage était très peu élevé. Le rez de chaussée était divisé en trois salles contenant 60 lits pour les femmes, la salle Sainte Anne pour la chirurgie, la salle Sainte Marie pour la médecine interne, la salle Sainte Elisabeth pour les vieilles femmes.

L’étage ne pouvait recevoir que 40 hommes, au dessus de Sainte Anne, la salle Saint Vincent pour la chirurgie hommes, au dessus de Sainte Marie, la salle Saint Charles pour la médecine interne hommes, au dessus de Sainte Elisabeth, la salle Saint Jean pour les vieillards et les tuberculeux.

Au 2ème étage au dessus de Sainte Marie, la salle de l’Enfant Jésus, pour les enfants, à coté de l’enfant Jésus, le service d’hommes Saint Joseph.
Les salles étaient mal aérées, humides et sombres, les fenêtres petites et haut placées. Des rideaux de serge verte garnissaient les lits. La chapelle était beaucoup trop petite, pharmacie, laboratoire et cuisine étaient également fort petits.

L’hôpital disposait de quatre baignoires et d’un appareil à bain de vapeur dont on ne s’était jamais servi.

La buanderie bien disposée, les fourneaux qui chauffaient la lessive étaient creusés dans le sol. La lessive montait dans les deux cuves placées à côté à l’aide d’une pompe, elle s’écoulait par des conduits dans la chaudière. Un bras de la Moselle qui baignait la partie postérieure de la maison donnait la facilité de laver le linge sans sortir de la maison.

Année 1840 Les bâtiments étaient en assez bon état. La construction d’une chapelle avait été proposée pour remplacer celle existant dans une salle des malades et où se faisaient tous les offices et surtout le service des morts lequel était imposé aux malades de cette salle. De plus la construction d’une chapelle fournirait une salle supplémentaire pour les malades.

Année 1852 la chapelle nouvellement construite à côté de l’hôpital contenait le cœur de Monseigneur de la Feuillade qui y avait été transporté lors de la réunion de l’hôpital Saint Georges.

Année 1862 L’hôpital était composé d’un bâtiment principal longeant la rive gauche de la Moselle, deux ailes du bâtiment se trouvant sur les Plan de l'hôpital Bon Secoursdeux extrémités du bâtiment principal. Il était situé près des remparts dont il était séparé par un jardin et une chaussée.

Le service des femmes, médecins, et chirurgiens, occupait le rez de chaussée, composé de trois salles, élevé d’environ un mètre au dessus du sol. La salle Sainte Elisabeth avait onze fenêtres donnant sur la cour et deux sur la rue. La salle Sainte Marie qui longeait la rivière, avait dix sept fenêtres donnant sur la rivière, quatre fenêtres sur la cour et deux fenêtres sur le jardin. La salle Sainte Anne avait huit fenêtres donnant sur la cour et trois autres fenêtres donnant sur un couloir.

Le service des hommes, médecins, et chirurgiens, occupait le premier étage, composé de quatre salles. Dans la salle Saint Joseph existait huit fenêtres donnant sur la rivière, trois fenêtres donnant sur la cour, deux fenêtres donnant sur le jardin. La salle Saint Jean Baptiste avait cinq fenêtres donnant sur la cour et deux donnant sur la rue. La salle Saint Vincent avait sept fenêtres donnant sur la cour, une fenêtre donnant sur l’escalier, deux fenêtres donnant sur la rue, quatre fenêtres donnant sur le jardin. La salle Saint Martin avait six fenêtres donnant sur le jardin.

Le mode de chauffage était le même pour toutes les salles, un ou deux poêles à houille, l’éclairage était composé de lampes à huile et de veilleuses.

Le service de chirurgie manquant parfois de lits empiétait sur celui de médecine. Le petit nombre d’enfants entrés à l’hôpital n’avait pas de salle spéciale mais étaient placés dans les salles des malades.

Le service médical se composait de deux salles pour les hommes et de deux salles pour les femmes. Quand il y avait peu de malades une seule salle suffisait et l’autre salle était fermée.

Année 1908 La situation était bonne, les salles des malades étaient assez pratiques, celles du premier étage étaient bien éclairées avec des fenêtres des deux côtés de la façade.

L'ancien bâtiment rue Chambière L'arrière du bâtiment

La salle d’opération, avec une bonne table, disposait de suffisamment d’instruments.

Un pavillon d’isolement, dit le Château, construit en 1884 dans le jardin, pour les varioleux était relié par un corridor direct au rez de chaussée et à l’étage. Il se composait de trois salles pour les maladies infectieuses, une salle pour les hommes, une pour les femmes, une pour les enfants. L’escalier principal de l’hôpital avait été construit en pierre jusqu’au premier étage, les autres escaliers étaient en bois. Deux salles d’opération, une au rez de chaussée, pour les petites interventions, l’autre au premier étage pour les grandes interventions.

Pour les examens aux rayons on avait recours à Sainte Blandine [1].

La construction d’un nouvel hôpital de 500 lits était réclamée, l’hôpital ne disposant que de 200 lits. Les raisons de cette demande étaient les suivantes :

Entouré de maisons et de remparts l’hôpital ne disposait plus de jardin. Les escaliers en bois étaient très étroits en cas d’incendie, les salles de bain en nombre insuffisant, les wc peu modernes, la salle d’opération trop petite, pas de pièce pour les examens aux rayons, la chambre des morts petite et sombre, des corridors étroits et sombres, seule une tenture séparait la chambre du couloir pour se rendre à la chapelle, pas de petite chambre pour y placer des malades, la salle 12 avec 25 lits dont l’aération était insuffisante, n’avait pas de chauffage central, mais des fourneaux dégageant de la fumée et de la poussière, la chambre 12 au rez de chaussée avec 23 lits et fenêtres sur une face, était une chambre dite de réserve inoccupée depuis longtemps. Le blanchissage était difficile dans la buanderie le long de la Moselle et la cuisine trop petite pour 200 malades et 37 sœurs, infirmiers et domestiques.

Il n’y avait que deux médecins et deux chirurgiens, deux médecins adjoints, un médecin assistant, pour Bon Secours et Saint Nicolas. Les médecins et chirurgiens alternaient entre Bon Secours et Saint Nicolas tous les six mois, aucun médecin n’habitait à l’hôpital.

Travaux à Bon Secours

Lors de la création La maison donnée par monsieur Morel n’ayant pas une surface suffisante pour la transformer en hôpital, la maison voisine avait été achetée avec l’argent légué par Nicolas Rollin. Cette maison qui avait appartenu au gardien de la porte Chambière, achetée le 24 mars 1692, était située rue Chambière, près du pont des grilles avec issue sur la rivière.

Ne possédant pas de terrain, en 1704 un jardin attenant à l’hôpital situé du côté de la porte Chambière, avait été loué, puis acheté par la suite.

Année 1706 L’hôpital manquant déjà de place deux nouvelles maisons attenantes avaient été achetées pour y construire une nouvelle salle avec 9 lits. La première pierre de la nouvelle construction avait été posée le 4 mars1706. Les fondations avaient été faites sur pilotage en chêne en raison des eaux de la Moselle.

La nouvelle salle avait été carrelée et les murs blanchis. La nouvelle construction comptait 26 croisées dans la salle des malades. Une porte donnait sur la cour et une autre sur la terrasse.

Dans le prolongement de cette salle, une chapelle avait été établie. Elle avait été consacrée le 10 avril 1707. Les minimes qui avaient succédés au curé de la paroisse Saint Georges, avaient été remplacés par un chapelain en titre.

A l’étage il avait été prévu des croisées au dessus de la salle des malades, en prévision des logements qui y seraient faits. Des combles avaient été construits au dessus de l’étage.

Le 15 juin 1706 la ville avait autorisé la construction d’un mur d’alignement le long de la Moselle pour soutenir une terrasse sur laquelle avait été construit un lavoir le long du bâtiment. Enfin en 1708 une salle avait été créée pour chauffer les malades.

Année 1719/1720 A partir de 1719 l’hôpital avait eu un cimetière particulier, la ville lui ayant cédé un terrain hors de la porte, dans l’île Chambière.

Les salles étant à nouveau insuffisantes en 1720, une maison avait été achetée et une nouvelle salle allant de la rue Chambière à la chapelle avait été construite.

Années 1730/1740 En 1731 le nombre de malades augmentant, il avait fallu changer complètement la disposition. Une maison avait été achetée pour l’agrandissement. La construction d’une troisième salle de 22 lits était devenue nécessaire.

Il n’avait pas été envisagé de démolir les murs de faces qui étaient neufs, datant d’environ 12 à 15 ans, sauf à y faire deux croisées donnant sur la face de la rue Chambière. L’alignement avait été demandé le 8 mai 1742, avant de commencer la construction.

La cuisine et l’apothicairie avaient été déplacées, la cour agrandie, un nouveau portail construit près de la maison du chapelain et l’ancienne porte d’entrée du corps de logis déplacée.

La construction d’un bûcher et d’une écurie voûtée, avec au dessus une salle pour le conseil et les archives, à l’étage une lingerie, avec dortoir et infirmerie pour les sœurs, dans le bâtiment voisin boulangerie et buanderie, avec un réfectoire et une chambre au premier pour les femmes convalescentes, et sur la rivière un dortoir pour les sœurs, avec grenier au dessus avait été réalisée.

Un mur avait été construit le long de la Moselle sur l’alignement du mur de l’ancienne salle, pour empêcher le dépôt d’immondices déposées par le public.

Vers 1800 Pour réunir l’hôpital Saint Georges à Bon Secours, des travaux avaient été entrepris, dans la grande cour, un escalier avait été construit pour communiquer avec les deux salles de l’étage qui avaient été organisées de façon à y installer les malades de Saint Georges.

Années 1836/1838 En 1836 un nouveau corps de bâtiment de deux étages avait été construit. Une chapelle œuvre de l’architecte Derobe, dont l’autel était celui de l’ancienne chapelle, avait pris place sur une partie du jardin avec au-dessus une salle supplémentaire pour les malades.

Années 1862/1863 En 1862 construction d’un séchoir. La même année suite à la pourriture d’hôpital, les moyens à employer pour éviter les accidents : établir dans la salle Saint Vincent, à chaque extrémité deux hottes passant à travers le grenier pour prendre l’air à l’extérieur – insister sur l’emploi des désinfectants déjà employés et renouveler l’air le plus souvent possible – disséminer le plus possible les malades en évacuant la salle Sainte Elisabeth pour la mettre à la disposition des malades les plus graves. Une cloison établie à l’extrémité les séparerait du service des femmes.

En 1863 des améliorations avaient été apportées, le nombre de salles a été augmenté et les fenêtres élargies.

Années 1867/1870 L’administration des hospices et le personnel médical avaient toujours reconnu la nécessité d’organiser un service pour les enfants malades, créé en 1867. Le maximum de lits occupés avait été de 24 en 1869.

En 1870 le service avait cessé en raison de la guerre qui avait amené l’occupation de la salle des enfants par les militaires blessés, ensuite par les varioleux.

Plus tard la préfecture avait réclamé le rétablissement du service des enfants. Mais la salle qui avait été créée pour les enfants était devenue indispensable pour le service des hommes.

Années 1882/1903 En 1882 achat de deux maisons pour agrandir Bon Secours et y construire un quartier d’isolement. En 1903 beaucoup d’opposition au projet des nouvelles constructions, certains pensant qu’il serait préférable d’agrandir et rénover l’ancien hôpital. Finalement renonciation à la reconstruction sur l’emplacement de la rue Chambière.

Début des années 1900 En 1904 un projet était à l’étude pour construire un hôpital général à Montigny les Metz. Un terrain d’environ deux hectares au lieudit entre deux eaux à Montigny appartenait aux hospices civils. Le projet ayant échoué une partie du terrain devait être repris par monsieur Dezavelle, l’autre partie devait être rachetée par la ville de Metz. Finalement la ville de Metz avait décidé en 1926, l’achat intégral du terrain et versé le montant du prix dans la caisse des hospices civils.

En 1909 un terrain avait été acheté par la ville à Devant les Ponts et cédé à l’administration des hospices pour y construire un nouvel hôpital, le long de la chaussée de Metz à Plappeville. En 1937 nouvelle acquisition vers la rue Jean Bauchez, d’un terrain de 19 ares attenant au terrain de la cité hospitalière à Devant les Ponts.

Année 1919 Commencé en 1913 ce bâtiment destiné primitivement à l’hôpital Sainte Marie, propriété des sœurs de l’Espérance, avait été terminé en 1917 pour devenir ensuite propriété des hospices civils. La chapelle qui avait été consacrée par Monseigneur Pelt évêque de Metz, tout comme le bâtiment était l’œuvre de monsieur Collin, architecte.

A partir du 4 novembre 1919 l’hôpital Bon Secours de Chambière avait été transféré au n° 4 de la rue de Verdun dans ces bâtiments nouvellement construits.

Année 1929 En janvier 1929, presque 21 ares le long de l’avenue de Verdun étaient frappés d’alignement. Le terrain ayant été cédé, la ville avait construit un mur de deux mètres de haut pour clôturer l’hôpital.%%

Le 29 juillet 1929 contestation des riverains qui ayant appris que l’hôpital envisageait la construction de pavillons isolés pour les contagieux, s’élevaient contre un tel projet. L’emplacement prévu était le terrain vague dans le voisinage immédiat des rues Verlaine, Ambroise Paré, Charles Abel, Philippe de Vigneulles.

Ce projet entraînerait non seulement une dépréciation de leur immeuble mais aussi un danger de contagion en raison des moucherons, moustiques, etc… mais serait également présent pour les élèves du lycée de jeunes filles et de l’école professionnelle.

Cependant le 25 octobre 1929 un avis favorable avait été donné à la construction d’un pavillon provisoire, avec chauffage central pour les contagieux, comportant 24 box de malades sur un terrain dépendant de l’hôpital.

Devant les nouvelles protestations des habitants deux solutions existaient :

1) chercher un immeuble isolé situé à la périphérie de Metz permettant d’héberger une trentaine de contagieux. La ville disposait de l’infirmerie de garnison mais le projet pouvait échouer en raison du voisinage de la caserne.

2) Le pavillon qui existait pour les femmes vénériennes comprenait un rez de chaussée et un étage dans un corps de bâtiment assez distinct de l’hôpital général donc assez bien isolé. Le nombre de lits était de 20 répartis dans 3 chambres à 2 lits et 1 chambre à 4 lits par étage. Le cubage des chambres n’étant pas suffisant il fallait changer la disposition des pièces pour arriver à 20 lits mais dont seulement 6 lits rigoureusement isolés au lieu des 24 box prévus. Rendre aux contagieux le pavillon qui leur était destiné au départ et chercher un autre local pour les femmes vénériennes, la décision avait été prise le 22 janvier 1930. Transformation intérieure du pavillon des contagieux et transfert du service de vénérologie dans des locaux appartenant à la ville, soit dans les locaux de recrutement militaire à coté du palais de justice, soit à l’ancien pénitencier militaire de la place Mazelle. La construction prévue du pavillon des contagieux avait été abandonnée.

Un projet de transfert de l’hôpital avait également été mis à l’étude dans un quartier extra urbain de la ville.

Administration

L’hôpital était dirigé à l’origine par huit administrateurs nommés par l’évêque. Une pièce était réservée pour les assemblées du conseil. Un coffre à trois clés s’y trouvait pour y ranger les titres et papiers. Un administrateur était responsable des provisions de blé, vin, viande, bois et autres choses. Le curé de la paroisse Saint Georges avait été chargé primitivement de l’administration spirituelle de l’hôpital. Il administrait les sacrements aux malades et les enterrait dans le cimetière de sa paroisse.

En 1785 plusieurs modifications avaient été apportées au règlement, la cause étant certaines irrégularités apportées par le chanoine de la cathédrale qui fut administrateur–trésorier de 1743 à 1785. Pendant tout ce temps il n’y avait eu aucun compte de fait. Afin que cela ne se reproduise plus l’hôpital était resté sous l’autorité des évêques de Metz, l’administrateur trésorier devant visiter chaque semaine l’hôpital et se faire remettre les comptes.

La dernière délibération du conseil de l’hôpital était datée du 22 novembre 1790. Le 14 décembre suivant l’administration avait été confiée à la commune. Le 30 mai 1791 le dernier administrateur trésorier avait rendu les comptes.

De fin mai 1791 au 22 floréal an 5 [2] l’hôpital avait été administré par des officiers municipaux. En 1797 l’administration de Bon Secours avait été réunie à celle de Saint Nicolas. Bon Secours était exclusivement réservé aux malades et blessés indigents de la ville de Metz. La révolution avait confisqué les biens de l’hôpital.

Les religieux devant être remplacés par des laïques, il avait été difficile de trouver des infirmiers, aussi les sœurs étaient demeurées en fonction, en déposant la cornette et la robe grise pour les remplacer par des vêtements laïques. Leur communauté avait été dissoute.

Le 1 germinal an 8, [3] approuvé par un arrêté, les hôpitaux de Saint Georges et Bon Secours avaient été réunis pour ne plus faire qu’un dans les bâtiments de Bon Secours. La réunion ne pouvait cependant être faite que lorsque la situation de leurs finances permettrait d’y faire face. Bon Secours pourrait alors recevoir les malades indigents des deux sexes. Leurs biens devenus communs avec ceux de Saint Nicolas, constitueraient l’administration des hospices civils de Metz.

N’étaient admis à Bon Secours que les habitants de la ville de bonne moralité. Les enfants en dessous de sept ans n’étaient pas reçus.

Le nombre de pauvres était devenu si considérable que l’hôpital général faute de place et du manque de lits, ne pouvait les accueillir.

Une solution existait, déplacer Bon Secours et Saint Nicolas dans l’abbaye Saint Clément. Le total des lits des deux hôpitaux était de 302 lits pour les hommes et les garçons, 398 lits pour les femmes et les filles, soit un total de 700 lits.

L’abbaye Saint Clément occupée par l’administration de lits militaires, qui nécessitait une bien faible partie du bâtiment, avait proposé au conseil municipal de recevoir l’hôpital général dont une partie pourrait être affectée pour le service des lits militaires. Le conseil municipal avait considéré que l’espace ne laissait rien à désirer ni sur la salubrité, ni sur la superficie du terrain [4]. Cependant le bâtiment était en mauvais état et l’église devait être rendue au culte. Faute d’argent, les hôpitaux criblés de dettes, le projet n’avait pas abouti.

Le 7 juillet 1832 l’administration des hospices avait pris la décision d’envoyer à Bon Secours où il y avait déjà près de 50 malades, tous les cholériques qui ne pouvaient pas se faire traiter à domicile. Les gens de la campagne pouvaient s’y faire soigner en payant 1,50 franc par jour. L’instruction ministérielle du 31 janvier 1840 avait apporté des précisions sur le fait que l’hospice différait de l’hôpital en ne recevant que des vieillards et des infirmes tandis que l’hôpital accueillait des blessées et des individus atteints de maladies accidentelles. Selon cette instruction le même établissement pouvait avoir le double caractère d’hospice et d’hôpital.

En juin 1853 le sieur Théobald chargé des entrées de Bon Secours avait donné par sa conduite envers les sœurs de graves sujets de mécontentement. L’administration avait décidé dans l’intérêt de la dignité, de pourvoir à son remplacement. Le 22 juillet suivant le sieur Théobald avait sollicité une indemnité pour le zèle qu’il a mis dans ses fonctions!!!

Exceptionnellement avaient été reçus à Bon Secours les blessées de la guerre de 1870.

Le ministre de la guerre avait proposé de confier aux hospices civils le traitement des malades militaires. Pouvait-on supprimer l’hôpital Bon Secours et en réunir les malades dans l’hôpital militaire. Le nombre maximal de lit fixé par l’autorité militaire étant de 850, la fusion pouvait se faire.

Fort difficile à maintenir en cas d’épidémies lorsque les militaires seraient trop nombreux et qu’il n’y aurait plus suffisamment de place pour les civils. Le vote de la commission avait été négatif et Bon Secours était resté en l’état.

Le traitement soit à domicile, soit à l’hôpital de tous les indigents malades constituait aux termes de la loi du 7 août 1851 une charge communale à laquelle l’hôpital était tenu sans distinction d’âge. Un arrêté du préfet en 1884 avait décidé que les enfants indigents en dessous de douze ans ne pouvaient être soignés convenablement à domicile et pourraient être accueilli à l’hospice Saint Nicolas. Les revenus des hospices étaient affectés au traitement des indigents, vieillards, infirmes et malades, mais il n’était pas dit que les enfants malades feraient exception et ne pourraient profiter de l’hospice.

Circulaire d’août 1908 Bon Secours étant réservé aux pauvres, s’il restait de la place il ne refusait pas les malades payants. Bon Secours disposant d’environ 200 lits, une centaine était en moyenne occupée par les pauvres, les 100 lits restants étaient mis à la disposition des malades envoyés par les caisses de maladie moyennant un prix de journée.

Règlement de l’hôpital

Les soeurs Le 9 avril 1699 un accord avait été passé avec les sœurs de la Charité de Saint Vincent de Paul qui s’engageait à envoyer à Metz trois sœurs. Elles étaient arrivées le 22 juin1699 venant de Paris par le coche.

Elles avaient été logées dans un appartement séparé où les femmes et les domestiques n’entraient pas. Si les sœurs devenaient infirmes, elles ne seraient pas renvoyées mais soignées dans l’hôpital. A leur décès on les laissait dans la petite infirmerie jusqu’à ce qu’on les porte en l’église suivie des sœurs ayant chacune une bougie à la main. Après la messe elles étaient enterrées dans le cimetière de l’hôpital.

Les malades L’hôpital avait été institué pour recevoir les pauvres femmes et filles malades, rien n’indiquait la nature des maladies auxquelles les soins pourraient être donnés ou refusés.

Le premier règlement de l’hôpital du 13 septembre 1700, jour de l’ouverture de l’établissement, indiquait que ne serait reçue dans l’hôpital aucune femme ou fille malade de maladie vénérienne ou contagieuse, ni attaquée du mal caduc qui soit jugé incurable, ni femme enceinte. N’y étaient acceptées que les filles, veuves ou femmes malades véritablement pauvres, de bonne vie et mœurs qui devaient fournir un certificat de leur curé.

Nouveau règlement en 1846 L’admission était accordée sur la présentation d’un certificat attestant l’indigence du malade et d’un certificat qui indiquait le genre de maladie. Dans le cas où le certificat n’aurait pas été fait par un médecin de l’hospice, l’état du malade serait vérifié dans les 24 heures par le praticien. Le médecin adressait à la commission administrative un rapport précis de l’état des malades qui séjournaient depuis plus de trois mois à l’hôpital. Les malades reconnus incurables n’étaient pas gardés à l’hôpital. Le médecin déclarait l’entrée en convalescence de chaque malade à la commission et l’administrateur ordonnait la sortie immédiate du malade.

Les médecins et chirurgiens visitaient les malades tous les jours à 7 heures précises. Ils inscrivaient sur un cahier les prescriptions et surveillaient le bon entretien des instruments de chirurgie. Ils émettaient leur avis sur les changements des bâtiments qui pourraient influencer sur l’état des malades.

Les sœurs sous l’autorité de la commission d’administration soignaient les malades et distribuaient les aliments, les vêtements nécessaires, surveillaient les ateliers de travail et donnaient l’instruction primaire aux jeunes filles de l’établissement. La pharmacie était tenue par une sœur hospitalière.

Les concierges, infirmiers, infirmières et servants étaient placés sous l’autorité de la supérieure qui pouvait les renvoyer.

Les sœurs et les employés, 11 sœurs hospitalières, 12 infirmiers et servants, 1 portier recevaient chaque jour 75 décagrammes de pain, deux portions de viande, deux portions de légumes, une portion de lait, une portion de fromage, une portion de salade, une portion de fruits de 62 décagrammes, 50 cl de vin et un litre de bouillon.

Les infirmières et servantes ne recevaient que 25 cl de vin.

Les employés qui logeaient dans l’établissement devaient rentrer à 8 heures du soir en été et à 6 heures du soir en hiver.

L’aumônier qui était chargé du service religieux était logé mais pas nourri.

Les malades lorsque leur santé le leur permettait se levaient et se couchaient aux heures fixées. Le régime alimentaire par jour pour les malades était de 75 décagrammes de pain, 50 cl de vin, 50 décagrammes de viande.

Les parents et amis n’étaient admis aux visites que 3 fois par semaine les mardis, jeudis et dimanche de midi ½ à 1heure1/2.

Un règlement sans date Bon Secours établi sur des bases restreintes était cependant en rapport avec les besoins de la ville.

Il reconnaissait quatre catégories de malades :

1) les pauvres de la ville.

2) les pauvres du département à titres de pensionnaires, aux frais des communes ou du département à 1 franc par jour.

3) les employés des établissements industriels voisins et même éloignés lesquels étaient presque toujours atteints de blessures graves. Leur admission n’était jamais refusée. Leur contribution était de 1 franc. Leur admission nécessitait des opérations et des soins très coûteux. Les intérêts de l’hôpital étaient toujours fort lésés.

4) les gens aisées, mêmes riches étrangers à la ville, qui préféraient l’hôpital moins cher que les soins à l’extérieur.

Un règlement du 3 mai 1856, revu et signé par l’administrateur le 1er mars 1864 et signé à nouveau une deuxième fois le 31mars 1876. Le premier règlement de l’hôpital daté du 13 septembre 1700, reconduit le 9 septembre 1785, n’avait pas été modifié jusqu’à 1793.

Les maladies vénériennes n’étant pas acceptées ni à Saint Georges pour les hommes, ni à Bon secours pour les femmes, elles ne pouvaient être traitées à Bon Secours lors de la réunion de Saint Georges.

Vu les circulaires ministérielles de 20 août 1835 et du 31 janvier 1840, la loi du 13 août 1851 sur les hospices et hôpitaux, aucune loi n’imposait de recevoir à Bon Secours ou Saint Nicolas les vénériens ou les galeux, les femmes enceintes pour leur couches, et par conséquent le règlement du 6 janvier 1854 en ce qui concernait les catégories de malades, n’était pas en désaccord avec les lois. La commission avait décidé qu’elle recevrait comme par le passé les individus de la maison d’asile dont l’admission était autorisée et qu’elle continuerait à refuser les individus dont l’inadmissibilité était prononcée.

Les étrangers devenus malades à Metz étaient assimilés aux malades de Metz et soumis aux mêmes formalités.

Les habitants des communes environnantes ne pouvaient être considérés comme des voyageurs. Les voyageurs fatigués n’étaient admis que pendant 3 jours.

Les voyageurs indigents malades arrivant à Metz étaient reçus sur présentation d’un certificat médical et d’un certificat de police. Les habitants extra muros n’étaient reçus que comme pensionnaires à leurs frais. Les frais pouvaient dans certains cas être payés par leur commune ou par le département.

Le prix d’entretien des admis à Bon secours était de 1franc,32 entre l’année 1858 et l’année 1863,

Devoir du concierge, préposé aux entrées Le concierge devait être à son bureau de l’ouverture à la fermeture de la porte extérieure.

Hors les cas d’urgence, le concierge ne recevait aucun malade indigent de la ville s’il n’était porteur d’un billet d’admission délivré par un médecin des hospices ou le bureau de bienfaisance et d’un certificat de police constatant son indigence. Dans les cas d’urgence les pièces devaient être produites le plus rapidement possible.

Les malades ne pouvaient entrer ou sortir que par la porte du concierge, la porte d’entrée des sœurs leur étant interdite.

Les convalescents ne pouvaient sortir qu’avec la permission du médecin du service. Le concierge vérifiait qu’ils n’emportaient que les vêtements qui leur appartenaient. Au retour il s’assurait que les malades n’étaient porteurs ni de nourriture, ni de liquides, ni de mauvais livres.

Les visites n’avaient lieu que 2 fois par semaine, le jeudi et le dimanche de midi ½ à 1 heure ½.

Les visiteurs étaient soumis à une visite rigoureuse, les hommes étaient visités par le concierge, les femmes par l’épouse du concierge. Les paniers ou paquets des visiteurs étaient déposés au bureau d’entrée jusqu’à leur sortie.

A leur sortie définitive les malades remettaient au concierge leur billet de salle.

Personnel soignant Les trois premières sœurs étaient arrivées le 22 juin1699. Desservi par 6 sœurs depuis 1711, la demande d’une sœur supplémentaire et d’une deuxième servante avait été faite en 1731. De 1770 à 1802, l’hôpital était administré par 9 sœurs pour passer à 13 sœurs en 1803. Etait également présent en 1803, un chapelain.

En 1825 l’effectif avait augmenté puisque 3 médecins étaient secondés par 18 sœurs. En 1832 les sœurs n’auraient plus été que 12, mais secondées par 6 infirmières.

En 1840 le personnel plus nombreux s’était diversifié puisque 10 sœurs étaient aidées par 3 infirmiers mâles, 5 infirmières et servantes. Un aumônier, un portier, un jardinier et un barbier complétaient l’ensemble du personnel.

Les sœurs étaient 11 en 1852 puis 13 en 1854, On retrouvait aussi 12 personnes en tant qu’infirmiers, infirmières et servantes. Un portier était également présent ainsi qu’un aumônier qui était logé mais non nourri. Les médecins et chirurgiens chargés du service étaient au nombre de 5. En 1862 le service médical et le service chirurgical avaient été confiés à un seul chef de service. Il y avait deux chirurgiens, deux médecins assistés de deux médecins adjoints, mais aussi 11 élèves. 14 religieuses étaient présentes aidées par 13 servants, 2 employés d’administration complétant l’ensemble.

En 1868/1869 on ne retrouvait plus qu’un seul chirurgien, toujours 2 médecins, 15 religieuses, 14 servants et 2 employés d’administration. En 1877 il y avait 3 servants supplémentaires, le portier était nourri et logé, l’aumônier n’était que logé.

L’année 1918 l’effectif s’était étoffé avec 7 médecins et assistants, 1 pharmacien, 22 sœurs, 34 servants, 1 aumônier, 1 pasteur, 1 coiffeur. En plus des employés attachés à l’hôpital, vers 1840 une partie du personnel était commun à l’hospice Saint Nicolas et l’hôpital Bon Secours. Il se composait de 2 médecins, 2 chirurgiens, 1 économe, 1 receveur, 1 secrétaire. A partir du début du 20ème siècle ce personnel était devenu plus conséquent et se composait d’une vingtaine d’employés.

Nombre de lits

La fondation de deux lits avait été approuvée le 21avril 1693 par les échevins. En 1699 cinq nouveaux lits avaient été fondés. Une salle de 7 lits existait fin 1699, un huitième lit étant installé en 1702.

En 1711 22 lits étaient répartis dans les deux salles. En 1714 le nombre de lits s’élevait à 29 pour passer à 34 lits en 1720.

Entre 1692 et 1741 une cinquantaine de lits avaient été créés.

Avec 56 lits en 1750, puis 62 lits en 1770, répartis dans trois salles, deux de 20 lits et une de 22 lits, auxquels avaient été rajoutés en 1797 12 lits pour les sœurs et les servantes, en 1804 étaient venus s’ajouter à l’étage dans deux salles, les 43 lits d’hommes de l’hôpital Saint Georges. Vers 1805 un inventaire totalisait 120 lits garnis, qui étaient passés à 147 lits en 1840, puis à 166 lits en 1854 soit pour les hommes 51 lits pour les fiévreux et 32 lits pour les blessés, pour les femmes 60 lits pour les fiévreuse et 23 lits pour les blessées.

En 1862, 174 lits étaient réparties dans 7 salles, soit en médecine 55 lits hommes et 61 lits femmes, en chirurgie 35 lits hommes et 23 lits femmes. A ces lits étaient à rajouter 14 lits pour enfants, 6 lits payants et 28 lits pour le personnel.

En 1869 le nombre des lits était passé à 223 : 93 lits hommes gratuits, 73 lits femmes gratuits, 22 lits enfants gratuits, 6 lits payants, 29 lits pour le personnel.

20 lits supplémentaires avaient été créés en 1877, se répartissant comme suit : 55 lits pour hommes fiévreux dans deux salles, 43 lits pour hommes blessés dans deux salles, 21 lits de réserve pour hommes dans une salle, 36 lits pour femmes fiévreuses dans une salle, 23 lits pour femmes blessées dans une salle, 20 lits de réserve pour femmes dans une salle, 17 lits service des enfants dans une salle, 23 lits pour la communauté des sœurs, 5 lits pour les filles de service.

Nombre de malades

En 1700 lors de la création, l’hôpital recevait environ 10 malades par mois.

On comptait 40 entrées de malades par mois en 1731. Sur un effectif non daté, en une année sur 522 malades, 40 étaient décédés. En 1780 sur 503 malades il en était décédé 52.

L’an 7 (1798) Bon Secours n’avait reçu que 314 malades, mais l’année suivante il y avait eu 838 entrées dont 119 décès. Moyenne annuelle pour 1799 mortalité 14 %

Le 13 mai 1804 les 17 malades de l’hôpital Saint Georges avaient été transférés à Bon Secours.

De 1807 à 1813 les entrées avaient été au nombre de 7628 pour 956 décès soit une moyenne annuelle de 1090 entrées et 137 décès, soit une mortalité de 12,5 %.

Exceptionnellement étaient reçus les soldats atteints du typhus en 1814.

Entre 1816 et 1825 les malades admis avaient été au nombre de 10419 pour 1136 décès. Moyenne annuelle 114 décès pour 1042 entrées, soit une mortalité de 11%.

Exceptionnellement étaient reçus les cholériques lors de l’épidémie de 1832. Sur 345 cas 164 personnes étaient décédées, presque la moitié des malades atteints.

De 1834 à 1838 les malades avaient été au nombre de 6564 dont 662 étaient décédés. La moyenne annuelle était de 1313 malades et 132 décès soit une mortalité de 10%.

En 1849 sur 39 cholériques admis, 26 étaient décédés. En 1854 étaient survenus 49 décès sur 85 malades atteints du choléra.

Entre 1853 et 1856 les admissions d’hommes avaient été de 2958 dont 252 décès soit une mortalité de 8,5 %, les femmes de 2226 dont 300 décès soit une mortalité de 13,5 %, les garçons de 472 dont 20 décès soit une mortalité de 4,25 % et les filles de 276 dont 13 décès soit une mortalité de 4,7 %. Moyenne annuelle de 1483 malades et 146 décès soit une mortalité moyenne de 10 %.

En 1862 les admissions d’hommes avaient été de 852 dont 453 par accident et 70 décès soit une mortalité de 8 %, les femmes de 489 dont 174 par accident et 51 décès soit une mortalité de 10,5 %, les garçons de 82 dont 3 décès, les filles de 45 dont 1 décès. Moyenne annuelle de 1468 malades et 125 décès soit une mortalité moyenne de 8,5 %.

Un résultat partiel de cette même année, le deuxième semestre concernait la chirurgie dont avaient bénéficié 239 hommes dont 13 étaient décédés et de 101 femmes pour seulement 2 décès.

Les années 1863 et 1864, avaient été admis 1515 hommes dont 631 par accident et 942 femmes dont 235 par accident. Le nombre des décès avait été de 274.

En 1865 les entrées avaient été de 874 hommes dont 79 décès, 490 femmes dont 54 décès, 30 garçons aucun décès, 18 filles 1 décès.

En 1866 les accidentés avaient été de 417 pour les hommes et de 118 pour les femmes. 627 hommes étaient entrés pour maladies et 349 femmes. Les décès avaient été de 219. Cette même année sur 113 malades du choléra, 67 étaient décédés.

Créé en 1867 le service pour les enfants malades comportant 20 lits réunis dans la même salle avait continué à fonctionner pendant les années 1868 et 1869.

En 1867 avaient été admis 1056 hommes dont 502 par accident dont 83 décédés, 426 femmes dont 132 par accident dont 54 décédées, 41 garçons dont 2 décédés et 26 filles dont une décédée.

En 1868 avaient été admis 1142 hommes dont 579 par accident et dont 110 étaient décédés, 559 femmes dont 194 par accident et dont 122 étaient décédées, 79 garçons dont 31 blessés et dont 3 étaient décédés et 45 filles dont 15 blessées et dont 6 étaient décédées.

Le 17 septembre avaient été reçues les 73 femmes victimes de l’explosion de l’arsenal dont 13 cadavres.

L’année 1869 avaient été admis 1179 hommes dont 666 par accidents et dont 106 décédés, 451 femmes dont 149 par accident et dont 66 décédées, 110 garçons dont 47 blessés et dont 5 décédés et 70 filles dont 25 blessées et dont 8 décédées.

De 1863 à 1869 avaient donc été admis 10564 personnes, 7070 hommes, 3494 femmes, dont 1193 décès. Moyenne annuelle de 1509 malades et de 170 décès soit une mortalité moyenne de 11,25 %.

L’année 1870 132 personnes avaient été victimes de la variole et 33 d’entre elles étaient décédées.

Le deuxième semestre de 1877 avaient été admis 228 hommes dont 8 décédés et 56 femmes dont 4 décédées.

En 1894 l’hôpital avait accueilli 1066 malades pauvres et 822 malades en 1896.

En 1906/1907 lors de l’épidémie de variole 165 personnes avaient été hospitalisées dont 37 étaient décédées.

L’année 1935 avaient été hospitalisés 1664 hommes, 1098 femmes et 683 enfants.

Les maladies et les accidents

A l’origine l’hôpital était réservé exclusivement aux femmes véritablement pauvres, malades ou blessées, mais ne recevait aucune femme atteinte de maladie vénérienne ou contagieuse, aucune épileptique, aucune maladie incurable, ni aucune femme enceinte.

A leur entrée les malades étaient vues par une sœur qui signalait leur état au médecin. Ces malades devaient ensuite être visitées chaque jour par le médecin, le chirurgien et l’apothicaire.

En 1711 le chirurgien Boyer avait coupé une jambe avec succès.

Depuis la suppression de Saint Georges, l’hôpital Bon Secours était chargé de recevoir uniquement les femmes et les hommes malades de la ville de Metz.

Le 7 juillet 1832 tous les cholériques qui ne pouvaient pas se faire traiter à domicile avaient été envoyés à Bon Secours. 50 malades y avaient déjà été admis.

Un accident de chemin de fer sur la ligne de Forbach à Metz avait eu lieu le 21 avril 1855. Les blessés qui avaient été pansés par le médecin du chemin de fer avait été amenés à Bon Secours vers 4 heures1/2 du matin. Ils avaient été soignés par les sœurs avant l’arrivée d’un médecin vers 6 heures.

Depuis juillet 1861 la pourriture ou gangrène d’hôpital régnait dans le service des hommes. Presque tous les opérés, 21 sur 22 en avaient été atteints. L’exception n’avait subi qu’une ablation d’un doigt. 48 heures après l’opération le moignon était envahi par la gangrène qui s’étendait à toute la cuisse et peu de jours après le malade succombait.

Chez certains opérés le mal avait été enrayé à l’aide du perchlorure de fer. Ils s’étaient rétablis après une convalescence plus ou moins longue.

En juillet 1862 tous les moyens avaient été employés pour enrayer l’épidémie, les salles avaient été aérées autant que possible, les malades disséminés dans toutes les salles du premier étage. Il y avait eu recours à des émanations chlorées, à des fumigations aromatiques.

Ces accidents avaient été attribués à un défaut d’aération et à l’encombrement permanent de blessés, il n’y avait que 25 lits pour 42 malades. L’hôpital aurait eu besoin d’agrandissement en raison de l’augmentation des malades qu’amenait la manufacture de tabac.

L’année 1862 en médecine femmes, sur 19 personnes atteintes de maladie pulmonaire, 8 en étaient décédées, la fièvre typhoïde avait atteint 10 femmes faisant 1 décès, le cancer de l’utérus avait touché 14 femmes dont 4 étaient décédées.

En médecine hommes les maladies pulmonaires avaient fait un ravage puisque sur 72 malades, 23 étaient décédés.

Le 17 septembre 1868, jour de l’explosion de l’arsenal il faisait 22°. Dans l’atelier de confection des cartouches, de la poudre se trouvait sur le sol et sur les vêtements des ouvrières. La poudre enflammée avait mis le feu à l’atelier et la toiture en feu s’était abattue sur les ouvrières. La déflagration provoquée par les gaz avait été responsable des brûlures des victimes.

Les 73 victimes de l’explosion de l’arsenal avaient été hospitalisées à Bon Secours. 13 cadavres avaient été déposés sur un lit de paille dans la cour de Bon Secours et recouverts de désinfectants. Carbonisés et déchiquetés ils étaient difficiles à identifier. Plusieurs cadavres de militaires avaient été déposés à Bon secours avant d’être transportés à l’hôpital militaire.

Aussitôt après l’explosion les salles du rez de chaussée avaient été évacuées et les malades transportés à l’étage supérieur. Le service avait été maintenu et avait continué à fonctionner à l’étage.

Le rez de chaussée était devenu service temporaire pour les 58 blessées de l’explosion.

Chacune des salles du bas avait été attribuée à trois médecins ou chirurgiens titulaires dont deux seulement étaient déjà à l’hôpital à l’arrivée des blessés. Un adjoint avait remplacé le médecin titulaire absent de Metz.

Les 58 blessés avaient été soignés en moins de 3 heures, 18 médecins civils étant venus aider ceux des hôpitaux. La gravité des blessures, brûlures étendues et profondes, fractures, plaies, avait été la cause de nombreux décès. Dans les 30 premières heures il y avait eu 15 décès et 23 décès dans les 4 jours suivants l’explosion.

Le 18 décembre 1868 un dernier décès avait mis fin au service des femmes brûlées par l’explosion.

Pendant le blocus de 1870 l’accumulation des blessés et des malades avait engendré des complications de plaies. Une fois déclarées dans un hôpital ces complications étaient tenaces.

Les années suivantes, en 1873 et 1874 les plaies d’opérations même les plus légères se compliquaient d’accidents graves, infections purulentes, pourriture d’hôpital.

Une méthode de pansement employé par un chirurgien anglais, le docteur Lister, avait été employée pour enrayer la maladie et avait permis de sauver un certain nombre de blessés.

Grâce à cette méthode, de nombreuses opérations avaient eu lieu avec succès, résection de la tête de l’humérus, amputations de bras, de jambes, désarticulation de la hanche, ablation de seins, etc…

En 1877 les principales maladies soignées à l’hôpital étaient la fièvre gastrique (18 hommes, 9 femmes), le typhus du bas ventre (1 homme, 2 femmes), la dysenterie (2 hommes, 1 femme), le cathare aiguë et chronique bronchial (46 hommes, 23 femmes), la phytsie pulmonaire (16 hommes, 11 femmes), les maladies de la peau (12 hommes) , les maladies des muscles et des nerfs (13 hommes, 4 femmes), la maladie des articulations (15 hommes, 7 femmes), problème de sang (1 homme, 18 femmes) apoplexie cérébrale (4 hommes, 3 femmes) .

En décembre 1879 par grand froid (- 24°) beaucoup de malades ayant les membres gelés avaient été soignés à l'hôpital (175 malades à la fin décembre)

En 1885 l’hôpital accueillait les malades et blessés indigents de la ville de Metz qui devaient être inscrits sur la liste des indigents. N’étaient toujours pas reçus les scrofuleux, les galeux, les teigneux, les vénériens, les femmes enceintes pour faire leur couche et les incurables.

La vie à l’hôpital

En 1731, la nourriture était servie dans des vases en terre.

Depuis la réunion de l’hôpital Saint Jacques à Saint Nicolas, l’hôpital Bon secours avait été chargé de recevoir gratuitement pendant trois jours les voyageurs fatigués, autrefois admis à Saint Jacques.

La supérieure avait demandé qu’il soit célébré dans la chapelle de l’hôpital une messe le jour de la nativité de la Sainte Vierge. L’accord avait été donné le 2 septembre 1734.

Les pauvres sortant de Bon Secours et de Saint Georges étaient tenus de réciter à genoux dans la chapelle, un pater et un avé avant leur sortie.

Un inventaire fait en 1785 avait comptabilisé 350 paires de draps, 600 chemises, 600 serviettes.

Le 26 floréal an 5 (15 mai 1797) l’hôpital abandonné à lui-même avait demandé que la charité leur vienne en aide. La famine le conduisait à une mort inévitable. La majorité des enfants avait périt faute d’aliments.

Le 12 frimaire an 9 (3 décembre 1800) les sœurs avaient été autorisées à se remettre en communauté et à reprendre leurs habits religieux. La chapelle avait été rendue au culte avec un chapelain. Le service religieux se célébrait à Bon Secours comme avant la révolution dans la grande salle des femmes à l’extrémité de laquelle se trouvait un autel.

L’an 14 (1805) un inventaire de Bon Secours avait eu lieu. La description complète dans le désordre, donnait une idée de l’importance de l’hôpital à ce moment donné.

120 lits garnis, 120 paillasses, 125 matelas, 19 matelas percés, 87 plumons, 13 couvre pieds, 10 courte pointes, 2 fontaines en cuivre, 138 garnitures de serge verte, 166 garnitures de toile , 8 garnitures flambées, 273 couvertures, 115 traversins, 195 oreillers, 450 taies d’oreillers, 660 draps de lit, 700 chemisettes, 32 nappes, 440 serviettes , 63 essuie mains, 52 rideaux coton , 12 dessus de matelas percés, 100 tabliers, 36 torchons, 200 coiffes de nuit, 246 mouchoirs, 900 cornettes et bonnets ,1 chaudière, 8 chaudrons, 13 bassines, 4 marmites, 9 casseroles, 2 poissonnières, 5 tourtières, 1 passoire, 5 bassinoires, 4 écumoires, 6 cuillères à pot, 1 étouffoir, 3 balances, 6 chandeliers, 8 mortiers, 2 bénitiers, 4 poêlons, 1 bouilloire, 5 alambics, 1 bain de fauteuil, 4 braisières, 2 brocs, 79 pots, 2 seringues, 108 mesures, 1 chopine , 106 cuillères, 6 mesures nouvelles, 2 fontaines, 12 bassins, 5 palettes, 104 écuelles, 128 assiettes et plats, 3 chauffe pieds, 84 gobelets, 2 théières, 1 chaudière, 6 fourneaux, 4 chaudrons, 18 chenets, 7 pelles à feu, 7 pincettes, 2 couteaux, 5 marmites, 6 cramailles, 1 spatule, 10 pots, 5 grils, 3 tringles, 2 fléaux, 27 poids nouveaux, 1 mortier, 1 lampe, 3 lanternes,1 chandelier, 4 arrosoirs, 1 entonnoir , 52 armoires, 6 buffets, 4 dressoirs, 8 commodes, 5 coffres, 19 tables, 12 fauteuils, 157 chaises, 55 chaises percées, 18 bancs, 2 pendules, 8 baquets, 55 seaux, 3 futailles, 4 hottes, 53 caisses ou boites, 1 crible, 1 partrain, 7 tours à chanvre, 1 escabelle, 1 mesure de quarte, 1 presse, 2 blutoirs, 4 échelles, 1 trépied à lessive, 4 marche pieds 1 tourne broche, 3 coquemars, 1 réverbère, 5 lèches frittes, 6 poêles à frire, 2 cuillères à pots, 1 cloche.

Un service pour les hommes malades avait été établi. Les indigents de la ville étaient hébergés gratuitement, les autres admis en payant.

Des sépultures avaient eu lieu dans la chapelle, ainsi en 1814 le médecin chef Jean Pierre Gentil avait été enterré dans la chapelle de Bon Secours. Plus tard en 1822 la sœur Anne Courtois (80 ans, après 60 ans en tant que sœur de la charité de Saint Vincent de Paul) avait été inhumée dans le chœur de la chapelle.

Comment 12 soeurs et 6 infirmières pouvaient elles donner les soins suffisants en période d’épidémie.

Quel danger pour les malades et ceux qui les soignaient, on les entassait et ils infectaient tout ce qui les entourait. Sitôt un décès, le corps était emporté bien vite pour mettre à sa place un autre malade. Les convalescents étaient laissés à coté des cadavres. Pour faire de la place on mettait les moins malades avec les fiévreux et les blessés qu’ils risquaient d’infecter.

En 1840 le linge était lessivé tous les 15 jours. La literie était en grand état de vétusté.

En 1867 un service médical pour enfants avait été installé à Bon Secours.

L’explosion de la poudrerie

L’organisation décidée le 17 au soir avait été conservée jusqu’à la fin des circonstances exceptionnelles. Tous les médecins s’étaient conformés à l’ordre de service adopté.

Cette distribution s’était faite en dehors du service journalier, de sorte qu’un chef de service qui avait fait son service le matin au rez de chaussée, n’y retournait le soir qu’en tant qu’auxiliaire du nouveau titulaire.

Les médecins responsables des trois salles étaient les docteurs Ouzaneau, Warin et Saunois. Le maréchal Bazaine avait fait une visite à l’hôpital. Le docteur Warin avait rédigé un rapport qui devait rendre compte au ministre que loin d’usurper une direction, il n’avait fait que se conformer aux ordres de l’administrateur. Rapport qui aurait du être rédigé par le plus ancien des médecins présents.

La commission avait témoigné au docteur Warin le douloureux regret qu’elle avait éprouvée en voyant dénaturer ces faits. Pour lui permettre de se défendre contre les attaques et insinuations faites elle lui avait donné la copie de la délibération.


Le 17 avril 1878 Marie Hippert servante à l’hôpital, avait été condamnée par la cour d’assise à six ans de réclusion, pour avoir excité à la débauche un garçon de 9 ans admis comme scrofuleux et à qui elle avait donné la syphilis.

Le prix d’entretien des admis à Bon secours avait été 1franc,99 de l’année 1878 à l’année 1883.

Le 8 septembre 1883 la fête de la vierge avait été célébrée pour la 148ème fois.

A partir du 4 novembre 1919, l’hôpital Bon Secours de Chambière avait été transféré au 4 rue de Verdun. Le transfert s’était effectué par plusieurs automobiles, par un clair soleil dans un ciel bleu, alors que les jours précédents avaient été froids et neigeux. La crèche de Saint Nicolas avec une trentaine d’enfants avait été également transférée dans le nouvel hôpital.

L’hôpital de la rue Chambière avait été abandonné.


Notes

[1] échange entre les divers hôpitaux

[2] 11 mai 1797

[3] 22 mars 1800

[4] 12.000 m2 contre 7.000 pour Saint Nicolas et 3.200 pour Bon Secours

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