Du pont de l'Argonne à l'avenue Malraux

Vers 1903 l'administration des chemins de fer avait supprimé un passage à niveau faisant communiquer les rues Charles Pêtre et de l'Argonne. La commune du Sablon avait demandé qu'en compensation du passage supprimé, un pont soit construit. Des pourparlers en vue d'obtenir une subvention n'avaient pas abouti. Finalement en 1926 la direction du chemin de fer avait accepté de participer aux dépenses pour les 2/3. La dépense étant difficile à estimer, la ville de Metz avait décidé d'ajourner le projet, tout en réservant le principe de la répartition des frais. En 1936 la ville avait acheté une partie de l'immeuble frappé d'alignement soit environ 5 ares, à l'angle des rues aux Arènes et de l'Argonne.

La rue de l'Argonne existante sur le plan de 1811, traversait les lieudits Croix Saint Jean, la maison blanche, les petits beaudoins pour rejoindre un autre sentier au lieudit sur le chemin creux. Aucune construction dans ce sentier encore sans nom n'existait ni en 1811, ni en 1847. Pendant l'annexion cette rue avait pris le nom de kapellenstrasse puisque se trouvant dans le prolongement de la rue de la Chapelle. Sur un plan de 1919 la rue était appelée rue de l'Argonne. En 1936 au n° 6 se trouvait une entreprise d'installations sanitaires. Au même numéro habitait le dentiste Fischer.

La rue Jules Lagneau était en projet sur un plan de 1920.

Quant à la rue Gabriel Pierné, Gérard Faure nous en décrit la construction.

La rue Gabriel Pierné n’a aucune histoire. Elle est sortie des terres cultivées il y a une cinquantaine d’années. Et pourtant, cette endroit sans commerce et sans animation possède une caractéristique : ce fut par cette rue que le Sablon entra dans la modernité des années 50. Nouvelles architectures, nouvelles fonctions de l’habitat, nouvelles populations venues d’ailleurs. Tout ceci était nouveau dans un quartier qui pansait encore ses plaies des bombardements aveugles.

En 1954, le premier bâtiment sortit de terre : ce fut un immeuble de quatre étages comportant deux entrées, le 12 et le 14, et comptant 16 appartements de 4 et 5 pièces. La toiture était à quatre pans, recouverte de tuiles. L’immeuble était destiné aux familles des militaires de l’armée de l’air, stationnée à Frescaty. Ces gens venaient de tous les horizons, principalement d’Allemagne, d’Indochine et de diverses régions françaises. On y accédait par la rue Loiseau de Persuis qui reliait à la rue Lothaire. La rue Gabriel Pierné n’était qu’un chemin boueux. Nous étions au milieu des terres cultivées par les maraîchers : carottes, céleris, et tous ces légumes que les gamins n’aiment pas. Le 12 et 14 furent livrés en mai 1955. La rue s’est construite l’année suivante. Elle reliait la route de Magny (Malraux), à la Sente à My, parallèlement à la rue Lothaire.

En 1958/59, fut construit un second immeuble dans le prolongement vers la route de Magny. Il comportait 3 ou 4 entrées et 5 étages. Il était plus moderne d’aspect, notamment avec son toit plat, légèrement incliné. Les habitants étaient plutôt aisés et provenaient de la région. Ils travaillaient en général sur Metz.

Rue  Gabriel Pierné sous la neige vers 1960En 1961, fut construit simultanément une tour carrée, de 19 étages, face au 12/14, et une barre de 11 étages face à l’autre immeuble et touchant la route de Magny. L’architecture était beaucoup plus moderne et ressemblait à toutes les cités des années 60. Quand tout fut terminé, la France de 1962 devait trouver des solutions pour loger les rapatriés d’Algérie. C’est ainsi qu’ils peuplèrent en majorité ces deux immeubles.

Vers 64/65, un nouvel immeuble de standing fut construit plus haut, vers la rue St Pierre. Le mur qui longeait la Sente à My et séparait la rue Gabriel Pierné en deux, fut abattu. L’entreprise n’eut d’ailleurs aucun mal, puisque les gamins du quartier l’avaient déjà bien abîmé.

Ajouter un commentaire

Les commentaires peuvent être formatés en utilisant une syntaxe wiki simplifiée.

:-) ;-) :-/ :-| :-D :-( :-C 8-) :-o ;-( 8-O :-D

Fil des commentaires de ce billet

Ce billet n'a pas de commentaires


counter