Renfermerie Saint Vincent

En septembre 1763, le roi avait sollicité de la cour de Rome la suppression de Saint Vincent, pour y d’établir une maison de force devenue indispensable dans une ville qui renfermait beaucoup de troupes.

Vers 1770 l’abbatiale avait été transformée en dépôt de mendicité ainsi qu’en maison de force où on logeait les femmes et les filles libertines.

Un inventaire fait en 1776 en donnait la description. Une chapelle avec les objets du culte, la chambre de l’aumônier, une cuisine aménagée, l’ouvroir des filles, deux magasins où étaient rangés des couvertures, draps et chemises, une salle avec un fourneau et des étagères, une chambre avec une alcôve, une salle avec 9 lits appelés châlits, la salle des mendiantes avec 11 lits, la salle sainte Marie avec 8 lits, la salle sainte Barbe avec 9 lits, la salle sainte Madeleine avec 10 lits, la salle des convalescents avec 7 lits, la chambre des remèdes avec 10 lits sans oublier 10 pots de chambre, la salle saint Louis avec 8 lits de camp, la salle saint Victor avec 8 lits de camps, l’infirmerie des hommes avec 10 lits, la salle saint Joseph avec des lits de camp, composait l’ensemble.

32 hommes avec chacun une veste, 1 culotte, 1 paire de bas, 1 paire de sabots et 1 chemise et 145 femmes avec chacune 1 chemise 1 veste 1 jupe 1 paire de bas et 1 paire de sabots étaient présents lors de l’inventaire.

Plan du rez de chausséeEn 1792 le bâtiment avait servi de prison, puis avait été à nouveau destiné aux sans asile, aux femmes et filles publiques et aux infirmes indigents.

Plan de l'étageAu début du 19ème siècle Morlanne y avait accueilli les femmes indigentes et les filles mères pendant la durée de leurs couches. Dans des salles agrandies et installées au premier étage Morlanne y avait donné ses premiers cours d’accouchement.

En 1801 un projet de translation de Saint Nicolas dans la maison de Saint Vincent, n’avait pas été réalisé faute d’argent.

En janvier 1808 deux individus du dépôt de mendicité s’étaient évadés en escaladant les murs de la cour.

En 1811 un violent incendie avait détruit les étages du bâtiment. Après l’incendie les mendiants et vagabonds avaient été transférés à la Madeleine.

Le 19 novembre 1813 les 5.000 malades et blessés de la grande armée devaient être évacués de Mayence à Metz. Tous les hôpitaux et hospices occupés par des malades n’étaient plus disponibles.

Après concertation avec l’évêque et le maire, le préfet avait décidé que toutes les églises de la ville seraient converties en hospices. L’église de Saint Vincent était devenue disponible sur le champ, les bancs enlevés et déposés dans la partie de l’ancien hospice de la maternité.

Saint Vincent avait été administré par les hospices civils et la supérieure de Sainte Chrétienne avait été priée de confier le soin des malades à des sœurs de sa maison.

En décembre 1813 l’hôpital militaire provisoire de Saint Vincent disposait de 300 places. En janvier 1814 s’y trouvaient 435 malades et entre février et avril de 250 à 300 malades y étaient hospitalisés chaque mois.

Tous les effets des militaires décédés à l’hospice Saint Vincent entre le 22 novembre 1813 et le 28 mars 1814, avaient été préparés pour être brûlés à cause du danger qu’il représentaient car imprégnés de miasmes putrides contagieux.

Un inventaire des meubles et objets se trouvant à l’hospice avait été établi le 1er avril 1814. On y décomptait 150 lits à deux places, 1337 planches de lits, 500 paillasses, 700 sacs à paille, 900 draps à deux places, 290 couvertures de laine à une place, 610 couvertures de laine à deux places, 816 chemises pour fiévreux et blessés, 52 capotes de tricot, 179 pantalons, 24 essuie mains, 2 tabliers de chirurgiens, 72 tabliers d’infirmiers, 59 kilos de linge à pansement blanc, 5 brancards, 1 appareil en bois de chirurgie, divers objets courants (vaisselle, etc…), des médicaments (racines et écorces , feuilles, fleurs semences, de différentes plantes, sirops onguents emplâtres etc…) du vin rouge, vinaigre, eau de vie, orge, huile, riz, miel etc…

Un dédommagement avait été réclamé pour rendre au culte l’église, changée en hôpital militaire de novembre 1813 à mai 1814. Le local était infesté par le long séjour d’une foule de malades du typhus, contagieux et dont un grand nombre avait péri. Il avait fallu rétablir les bancs avec des précautions sanitaires minutieuses et l’église avait été badigeonnée.

En 1847 l’abbatiale Saint Vincent, propriété de la ville était occupée par la société de filature Bouchotte et Vallette. En 1870 des écoles municipales y avaient été installées.

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