Hôpital militaire du Fort Moselle

Avant que ne fût construit cet hôpital, les militaires malades étaient soignés à la Corne Géline. En 1730 en raison de l’insuffisance de places, les soldats malades étaient pris en charge à l’hôpital Saint Jacques et dans la maison du Passetemps dit hôpital de Morbach.

Plan de l'hôpitalEn 1732 avait été commencé et en 1734 terminé l’hôpital militaire prévu pour 1.500 malades, situé au Fort Moselle

Dans la nuit du 3 au 4 février 1774, vers 2 heures, un incendie s’était déclaré dans les magasins de couvertures et de linges. Avec le vent et le froid, le feu avait redoublé de violence et les greniers des deux ailes avaient été attaqués avec tant de rapidité qu’il n’avait pas été possible d’arrêter l’incendie.

Les convalescents s’étaient sauvés et les malades avaient été portés avec leur lit par les carabiniers qui passaient à travers les flammes pour emporter les malades dans les casernes en passant par le pont du Pontiffroy.

Le lendemain le feu avait continué avec violence toute la journée sans pouvoir être éteint. Il avait redoublé vers les 6 heures du soir et les magasins de toutes sortes avaient été réduits en cendres, la pharmacie bouleversée. Seule l’aile donnant sur la rue avait été préservée mais les meubles sortis avec précipitation avaient été cassés ou perdus.

Les militaires malades avaient ensuite été transportés à l’hôpital Saint Georges et au couvent des Célestins avec l’autorisation de l’évêque.

ConstructionL’hôpital avait été reconstruit suivant les anciens plans. Les bâtiments entouraient deux cours plantées d’arbres servant à la promenade des malades et traversées par un long canal qui entraînait les déjections et les immondices dans la Moselle.

Au rez de chaussée se trouvaient deux salles pour les blessés, une avec 62 lits, l’autre avec 94 lits, une salle pour 84 malades ainsi qu’une salle prévue pour 150 vénériens. S’y trouvaient également entre autres, le bureau des entrées, la salle d’opérations, la chapelle, une salle funéraire, la cuisine, la pharmacie.

Au premier étage une salle divisée en deux avec 40 lits était réservée pour les officiers et cinq autres salles pouvaient recevoir 58 malades, 84 malades, 150 malades, 96 malades et 94 malades. Le chirurgien en chef logeait à l’étage ainsi que le pharmacien. Une salle d’études, une autre de conférences, une bibliothèque, un laboratoire complétaient l’ensemble.

Un grenier et des mansardes avec les logements des infirmiers surmontaient le bâtiment. Diverses pièces servaient de réserve à du mobilier, à des matelas et à de l’habillement. Une pièce contenait les effets des hommes malades, une autre pièce contenait les effets des hommes décédés.

Le bâtiment avec ses 194 croisées [1] pouvait recevoir 912 malades en temps de paix et de 1.500 à 1.800 en temps de guerre. La chambre de garde des chirurgiens se trouvait au centre, proche des malades.

L’hôpital était alimenté en eau depuis 1783, par un aqueduc qui amenait l’eau depuis la digue de Wadrineau. Il existait quatre pompes pour pomper l’eau. On les portait à bras dans toutes les parties du bâtiment, excepté dans la salle de bains qui avait sa pompe particulière.

Dans un grand terrain, se trouvaient un jardin botanique pour l’école de pharmacie, l’amphithéâtre de chirurgie, le cabinet d’anatomie et deux salles de dissection.

Le 23 décembre 1774 avait été créée une école de médecine vétérinaire, supprimée puis rétablie à la période révolutionnaire, pour être de nouveau supprimée vers 1850.

En 1794 l’église du fort Moselle avait été transformée en hôpital militaire.

13.025 malades étaient passés à l’hôpital et 2.165 étaient décédés du typhus en 1810.

Fin 1813, début 1814 avaient connu une mortalité effrayante. 30.000 malades avaient été évacués sur Metz. De ceux qui restèrent à l’hôpital il en mourut 463 en novembre, 1.602 en décembre, 1.360 en janvier, 2.365 en février, 1.622 en mars et 340 pendant les dix premiers jours d’avril, soit un total de 7.752 décès. A ces décès il fallait rajouter 1.294 décédés de l’épidémie de typhus, parmi les habitants de la ville.

Une nouvelle chapelle avait été bénie le 19 septembre 1830. Située au rez de chaussée, on y entrait par un vestibule conduisant à la salle des malades. Elle était éclairée par deux grandes croisées à ses extrémités. L’autel situé devant la sacristie, était celui de l’ancienne chapelle auquel on avait ajouté deux marches en chêne pour y accéder. Une chaire à prêcher et un confessionnal complétaient l’ensemble. En janvier 1849, un projet d’aménagement de la chapelle prévoyait d’ouvrir une porte sur la cour, pour éviter l’entrée par la chapelle funéraire.

Près du rempart, après 1850, l’école de médecine ayant été supprimée, à l’emplacement de l’amphithéâtre des étudiants, un magasin de fourrage avait été construit.
Ancien hôpital militaire Fronton de la porte d'entrée Ancien hôpital militaire

En automne 1850 le ministre de la guerre envisageait de confier aux hospices le traitement des malades militaires. Une séance extraordinaire de la commission des hospices civils de Metz envisageait éventuellement de supprimer l’hôpital Bon Secours et de l’intégrer dans les bâtiments de l’hôpital militaire. Sur les 850 lits de l’hôpital du Fort Moselle, les militaires se seraient réservés 579 lits. En cas d’épidémies il aurait été difficile de maintenir le nombre de lits nécessaires pour les malades civils.

Après vote de la commission des hospices civils, il avait été décidé de laisser Bon Secours en l’état.

Dans l’hypothèse où il aurait été traité avec l’état, aurait-il fallu accepter la proposition du ministre de la guerre. Le résultat du vote avait donné quatre voix pour, une voix avec réserve et deux voix contre.

Finalement début novembre, le problème ne se posait plus, le ministre de la guerre faisant connaître qu’il ne donnait pas suite aux études relatives à la suppression de l’hôpital militaire de Metz.

En 1856, suite à l’intention du gouvernement de confier les soins des hôpitaux militaires aux sœurs de Saint Vincent de Paul, une demande avait été faite par l’hôpital de Metz. En 1859, nouvelle demande puisque la promesse qui avait été faite de le doter de sœurs n’avait pas été tenue. Février 1860 l’ordre avait été donné de faire des travaux pour accueillir des sœurs.

1870En 1868 un litige avait opposé le colonel à l’aumônier de Metz au sujet du tarif trop élevé des obsèques. Le tarif proposé par l’évêque avait semble t-il été pourtant été approuvé par l’hôpital militaire.

Au début du 20ème siècle, l’hôpital du Fort Moselle avait été remplacé par l’hôpital Legouest nouvellement construit.

Notes

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