Le marchand de charbon
24 nov. 2005 Roger Mémoire et point de rencontre 6
Je me souviens d’un marchand de charbons de la rue St Chrodegand qui faisait sa tournée de livraison avec un chariot à plateau attelé d'un cheval blanc. Le cheval était particulièrement intelligent, parce qu’il connaissait tout les bistros du Sablon et s’arrêtait automatiquement devant sans en avoir reçu l’ordre, allez savoir pourquoi 
En 1926 un commerce de charbon se trouvait rue Pétain, l'actuelle rue du 20ème corps. Comme le boulanger il s'appelait aussi Gillet.
Plus proche de nous en 1957 un autre marchand de charbon était installé rue Saint Chrodegang.
Non, je suis sûr que c'était après la guerre de 1870. Pourtant il me semble qu'il faisait froid. Remarque, j'étais en short. Par contre, je me rappelle qu'il faisait nuit. Mais je me demande si je ne confond pas avec le concert de Nancy Holloway. A moins qu'elle était en première partie de Franck Alamo. En tout cas, il n'y avait pas le choeur Dominique Savio, ça, j'en suis sûr. Si je creuse ma mémoire, il ne me semble pas que la foule était en délire. On avait attendu très longtemps pour entendre "le chef de la bande". Après, il y avait eu, je crois, un feu d'artifice. (Ah la la, c'est pas beau de vieillir, ma mémoire part en lambeaux).
Gérard, ta mémoire ne va pas bien en effet, j'y étais aussi au parc des expos pour voir ...Frank Alamo, bien sûr. Il ne faisait pas froid du tout, tu peux me croire car je suis la plus frileuse que la Lorraine ait vu naître. Il faisait très très beau, on a attendu très longtemps l'apparition de nos vedettes. J'étais au premier rang pour me pâmer devant Frank . A moins que tu parles des années 1864 /1865 ?
J'en profite pour rendre hommage à Gaston Pierrard et saluer Pierrette et ses filles ! Ayant été trompette à la philarmonie du Sablon pendant des années, j'ai bien sûr connu Gaston ainsi qu'André Voirin, son chef d'orchestre. Mais à propos de charbon: L'école St Bernard était chauffée au charbon. Il y avait dans les sous-sol de l'école un chaufferie digne de Gustave Eiffel, avec des passerelles, des escaliers et rambardes métalliques. Ceux qui se souviennent de la cour de récré ont peut-être en tête des plaques de fer qui masquaient des soupirails le long des murs de l'école. Des camions livraient des m3 de charbon par ces soupirails et toute une partie du sous-sol était remplie de tas de coke. (prononcer "coq" et non "côc" car je peux vous assurer que la poussière était NOIRE et pas blanche ! Mon père était chargé de s'occuper d'alimenter la chaudière parfois 3 fois par jour. Il remplissait à la pelle un wagonnet de mine qu'il roulait jusqu'au dessus d'une trappe au dessus de la chaudière et qu'il déversait dedans en ouvrant le fond du wagonnet. Si ça peut consoller Stratus: Quand j'ai été assez grand pour faire ça moi-même, je me faisait 5F d'argent de poche par wagonnet !
Pierrard (Gaston je crois), bien vu pour le physique, fut un temps président de l’Union Philharmonique du Sablon l’époque où les formateurs étaient bénévoles. Après l’arrêt de son activité de marchand de charbons, il devint portier dans une usine de fabrication de machines agricoles Woippy-Saint Remy.
Quant la boulangerie Marigiola, suite au changement de propriétaire, elle avait prit le nom de Cesse et depuis quelques années Streiff.
Je me torture les neurones pour retrouver le nom du marchand de charbon installé rue des Robert, en face de la boulangerie Marigiola. Il ressemblait énormément un acteur dont je ne me souviens plus non plus du nom (avec ça, vous êtes bien renseignés). Cet acteur jouait dans les tontons flingueurs. C'est le premier qui s'est fait dessoudé au bowling.
Le charbonnier en question était assez gros et le visage bien rouge, tirant un peu sur le violet. Je m'en rappelle car c'est un des sponsors d'un concert organisé sur le terrain de la foire expo. Ca devait être en 1964 ou 65. J'y étais allé avec ma soeur. Il y avait Franck Alamo et Nancy Holloway. Yeah !!!. C'est cette dernière qui faisait les annonces. "Ca chauffe avec Nancy Holloway, mais avec les charbons untel, ça chauffe encore plus !!! Yeah !!!"
La pauvre ne connaissait pas les Lorrains. Le public était d'une froideur absolue. C'est vrai aussi que ça caillait sec
Ce charbon étant bien moins cher en vrac, j'abordais avec appréhension chaque mois d'octobre. Un jeudi complet de ce mois était consacré rentrer le charbon dans la cave avec des seaux. Le charbonnier déversait un énorme tas d'anthracite sur le trottoir l'angle St Bernard/Richelieu devant la porte du jardin. Ordre m'était donné de rentrer "ça" au plus vite, nettoyer et laver le trottoir, ainsi que la cave. Je suis très reconnaissant envers GDF qui nous a apporté le gaz de ville. Je pense que ma soeur en a porté une dizaine de kg, la pôvre avait, selon ses dires beaucoup de travail préparer pour l'école. Et moi, compréhensif et un peu bourrin j'accomplissais la mission avec l'impression que le tas ne diminuait pas d'un pouce.
Je serais curieux de voir la réaction d'un jeune de maintenant devant cette tâche.