La tour prends garde....

Je me souviens de la construction[1] de la tour rue Gabriel Pierné. Nous sommes au début des années 60. Devant notre immeuble, les 12 et 14, se trouvaient des champs exploités par des jardiniers. Ils plantaient des carottes et nous allions de temps en temps en manger quelques unes.

Puis une rumeur persistante. A cet emplacement serait construit une tour d'une vingtaine d'étages. Nous n'avions jamais imaginés celà ni même vu ce genre de tour. A part dans Tintin en Amérique bien sûr.

La construction pris très longtemps. Ils apportèrent le matériel et les engins de bases. Celà dura quelques mois.

Puis ils ont érigés de drôles d'engins. Des sortes de derrick avec un poids qui montait avant de s'écraser dans le sol pour faire des trous.

A l'époque, mes connaissances en techniques de bâtiment étaient limités. Elles le sont d'ailleurs toujours. Mais je suppose que c'était pour fabriquer des pilotis.

Quand ces engins furent opérationnels, ce furent des grands boum. Les vitres tremblaient. Un boum toutes les 30 secondes et ça a duré assez longtemps, plusieurs semaines. Boum, boum, boum...

Après, la construction a commencée. Ils ont d'abord construit une barraque métallique pour les ouvriers. J'allais souvent les voir, surtout vers midi. Je me rappellede cette odeur de sauce tomate lorsqu'ils faisaient des pâtes, c'est à dire à tous les repas.

Je me souviens même de leurs noms, Nigro Vicenzo et Martini qui semblait être leur chef. Ils parlaient une drôle de langue qui s'accommodait très bien avec les pâtes à la tomate. Il y avait aussi un manoeuvre qui était noir. Comme il avait un nom impossible, nous l'avions surnommé Kasavubu, du nom d'une star de l'époque, premier au hit parade au Zaïre.

Je me demande aujourd'hui ce qu'ils sont devenus mes copains.

Bref, au fil des jour, la tour grimpait. C'était notre terrain de jeu favori. Nous profitions des dimanches pour y faire des parties de cache cache ou de gendarmes et de voleurs.

Un jour, planqué sous un escalier, nous sommes tombés sur un trésor. Un casier de bouteilles. C'était la première fois de ma vie que je voyais du coca cola. Alors, le diable me pardonne, j'en ai sifflé quelques unes. Je me suis confessé ensuite, bien entendu.

Et puis, la tour a atteint son point culminant. Nous montions en haut pour profiter de la vue. Nos parents nous coursaient dans les escaliers.

Et ce furent les finitions et les premiers habitants.

A côté de cette tour, fut construit en même temps une barre un peu moins haute.

Mon quartier venait de rentrer dans le monde moderne.

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PACCAUD André

lE TEMPS DE SCANNER LA PHOTO DE LA TOUR EN FIN DE CONSTRUCTION QUE J'AVAIS PRISE DE LA FENETRE DE LA CUISINE QUI DONNAIT SUR LES JARDINS SITUES ENTRE LA RUE ST PIERRE ET LA SANTA MY ET JE VOUS L'ADRESSE SUR LE SITE. A BIENTOT

PACCAUD André dimanche, 3 décembre 2006 - 17:39
amandine

oui dailleurs il y a eu boqoup de mort ds cette tours!

amandine vendredi, 1 décembre 2006 - 13:28
sans importance

Arrivé par hazard sur votre site en cherchant autre chose et, attiré par un mot ou une expression, j'ai lu les chroniques de Monsieur Faure, avec beaucoup de nostalgie. Je n'ai pas fréquenté les Sablons mais j'y ai retrouvé autre chose... une époque.. celle du mercurochome sur les genoux, des tartines du goûter et de la cour de récré, celle de l'odeur de la craie et des taches d'encre sur les doigts, celle ou l'on regardait les fourmis... L'époque heureuse ou un bulletin de vote ou un radar ne signifiait rien et qui nous a tous fait vivre un moment quelque part aux Sablons.

sans importance dimanche, 3 juillet 2005 - 09:40
Gérard

Pour jouer, nous avons vite été confronté un problème; nous habitions en face et étions en plein dans le champ de vision des parents. Ils étaient tous solidaires. Pour les punitions, ça tombait comme Gravelotte.

Cela dit, je ne risquais pas grand chose. Nous n'avions pas la télé et tout ce qui pouvait m'arriver, c'est d'être privé de radio luxembourg. Je manquerais quelques épisodes de la famille Duration et je n'entendrais pas la chronique de Geneviève Tabuit. Ce n'était pas trop grave.

Si je me rappelle, il y avait un concierge assez rock and roll dans cette tour, le genre rescapé de Dien Bien phu et du Djebel Amour. Il me semble qu'il avait un mahousse clebs avec qui il partageait son cerveau. Régulièrement, il nous rapportait par la peau des fesses nos parents qui prenaient le relais.

Gérard vendredi, 1 juillet 2005 - 09:39
stratus

Nous avons continué jouer dans cette tour, malgré la présence des habitants.

Le point de vue de la fenêtre de cage d'escalier du dernier étage était superbe, l'ascenseur nous promenait régulièrement les mercredi, mais il y avait pire.

Cette tour avait la particularité d'avoir une cage d'escalier avec un trou central d'environ 1 m2 du haut en bas. Ce type de construction ne se fait plus, cela représentait un tube vertical de 50 mètres minimum.

Le jeu consistait attendre tout en haut qu'une personne utilise les escaliers pour atteindre les premiers étages. Dés que cette personne attaquait les premières marches, nous laissions tomber une tomate ou autre fruit très juteux (c'était vraiment très intelligent comme jeu). Passées les premières frayeurs, la victime prenait l'ascenseur pour nous...(je ne comprenais pas tous les mots) et nous devions l'éviter en choisissant des étages intermédiaires pour finalement quitter la tour. Jusqu'au jour où, ils étaient deux, dont un qui attendait en bas. Sous la menace d'un internement Lorquin où en maison de correction nous avons dû éviter le quartier pour d'autres aventures.

stratus vendredi, 1 juillet 2005 - 09:37

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