Aujourd'hui, y a l'inspecteur...
26 juin 2005 Gérard Mémoire et point de rencontre 0
Branle bas de combat à l'école. L'inspecteur venait nous rendre visite. Nous tremblions tous en choeur, mais le Directeur nous rassura et nous appris qu'il était là pour contrôler l'instituteur. Que nous avait il pas dit là. Hé hé hé...
Tout le monde se mit en place. L'inspecteur fit son entrée et l'instituteur le salua bien bas (fayot!).
Très gentil cet inspecteur qui, par ailleurs était un ami de ma famille, originaire du même village. Des lunettes bien sûr, et les cheveux en brosse. Il parti s'installer au fond de la classe et le cours pouvait commencer. Pas à l'aise qu'il était l'instit.
Il fit son cours d'histoire. A un moment, il me questionna. Je me levais.
"A quelle date a eu lieu la bataille d'Azincourt?"
Dans ma petite tête, je fis un machiavélique raisonnement. Si je ne répondais pas, c'était son enseignement qui était mauvais.
En math, j'étais une buse, en français, un blaireau, en science, une tanche et en gym, une brêle. Mais s'agissant de l'histoire, j'étais plutôt en haut de la chaîne alimentaire.
Nous nous regardions les yeux dans les yeux. Il me semblait que des petites gouttes de sueur perlaient sur son front plissé. Il pensait "mais tu vas répondre, tu la connais cette date, tu es peut être le seul de la classe à la connaître"
Je ne disais rien. Gros plan sur nos regards immobiles, c'était il était une fois dans l'Ouest, envoyez l'harmonica!
Je regardais sur le bureau. Bon dieu, l'hypocrite a même planqué la baguette en bambou, d'habitude exposée ostensiblement et ostentatoirement. Cette baguette lui servait à frapper sur nos petits doigts si fragiles. Je haïssais cette baguette. Notre instituteur avait un côté Massu.
Ey puis, mon côté humanitaire ressortait et je fut pris de pitié et de compassion devant la torture morale que j'infligeait à mon bourreau.
Alors, je décidais de répondre, mais rien ne sortais de ma bouche.
J'avais oublié la date de la bataille d'Azincourt.