Autour des Arènes de Metz Sablon - Mot-clé - capitulation Metz 1870Ce site propose une promenade temporelle autour des arènes de Metz-Sablon (France-Lorraine-Moselle). Le voyage commence a la période des Romains pour arriver à la période actuelle. Depuis Metz et sa grande région, vivez des rencontres avec l’histoire des lieux et des personnes illustres ou inconnues. Le passé récent est évoqué à travers la mémoire des Messins et des Sablonnais. Chaque lecteur de ce site peut y laisser son empreinte en relatant le souvenir d’évènements de la région, tombés dans l’oubli.2024-03-18T19:11:03+01:00promenade.temporelleurn:md5:8050c7a38e0be38e7ae93aa0585f1134DotclearLa guerre de 1870 autour de Metz - Suite 9urn:md5:25bb9e7f314eead7ec038b0cf1b0c4b72020-04-19T13:59:00+02:002020-04-19T13:59:00+02:00micheleLa guerre de 1870capitulation Metz 1870guerre 1870 <p><strong><span class="text-blue">La capitulation de Metz</span></strong><br /></p>
<p><strong><span class="text-blue">Octobre 1870</span></strong><br /></p>
<p><strong><span class="text-blue">Notes officielles</span></strong> <br />
<br /></p>
<p><strong>26 octobre</strong><br /></p>
<p><strong>Rapport au médecin major sur l’infirmerie de la réserve d’artillerie.</strong><br /></p>
<p>L’infirmerie ayant été donné ce matin par nous au maréchal commandant en chef, les malades qui tous étaient en meilleur état ont été renvoyés à leur batterie.<br /></p>
<p>Il y a eu en tout dans les 5 batteries, dix neuf hommes exemptés la plupart pour affection extrême.<br /></p>
<p>Il n’a pas été relevé un seul billet à l’hôpital ce matin. Des hommes préfèrent rester à leur corps que venir aux hôpitaux de Metz.<br /></p>
<p>Demain la visite sera passée aux camps à 8 heures. <br />
<br /></p>
<p><strong>27 octobre</strong> <br /></p>
<p><strong>Circulaire</strong><br /></p>
<p>Les commandants d’artillerie sont invités à se trouver aujourd’hui à midi et demi au bureau du général commandant l’artillerie et à donner des ordres pour que les officiers et la troupe ne s’absentent pas de leurs campements.<br />
<br /></p>
<p><strong>28 octobre</strong><br /></p>
<p><strong>avis</strong><br /></p>
<p><strong>Copie prise au quartier général de la ronde pour les réserves.</strong><br /></p>
<p>La capitulation a été conclue hier de manière à sauvegarder autant que possible les intérêts des officiers.<br /></p>
<p>Demain 29 à midi la porte <strong>Mazelle</strong> et les forts seront remis au roi à 10 heures.<br /></p>
<p>On fera l’inventaire du matériel dans les forts. Les armes seront versées aujourd’hui même dans les forts. L’artillerie de réserve versera à 3 heures ses armes, les officiers seront présents les munitions seront livrées également.<br /></p>
<p>Demain 29 à midi les troupes du 6ème corps seront conduites par leurs officiers jusqu’à hauteur de <strong>Ladonchamps</strong>, et de là les officiers prussiens les conduisent à leur camps. <br /></p>
<p>Les officiers français rentreront soit dans leur lignes, soit à Metz et ne pourront franchir les lignes sans autorisation, restant prisonniers de guerre sur parole.<br /></p>
<p>On laissera aux officiers leurs armes, leurs chevaux et leurs ordonnances ainsi que leurs bagages.<br /></p>
<p>Il y aura deux catégories d’officiers : <br /></p>
<p>1er) ceux qui seront prisonniers en Allemagne <br /></p>
<p>2ème) ceux qui resteront en France sous condition de ne pas servir pendant la campagne.<br /></p>
<p>Les médecins ne sont pas prisonniers.<br /></p>
<p><strong>Circulaire explicative du protocole</strong><br /></p>
<p>D’après le protocole, les officiers qui opteront pour la captivité conserveront leur épée ou sabre, ainsi que tout ce qui leur appartient personnellement.<br /></p>
<p>Il en résulte que toute autres armes que l’épée ou le sabre ne pourront être conservées. Elles devront être versées à l’arsenal de Metz, munies d’une étiquette.<br /></p>
<p>Par ces mots ce qui lui appartient personnellement, il faut comprendre les bagages, les chevaux qui sont la propriété des officiers, en un mot tout ce qui n’appartient pas à l’état.<br /></p>
<p>Les officiers pourront encore conserver leurs ordonnances réglementaires.<br /></p>
<p>Les domestiques civils seront libres de rentrer dans leur foyer.<br /></p>
<p>Quant à la troupe il est bien entendu que les soldats conserveront leur sacs, tentes, couvertures, marmites etc… c'est-à-dire tous leurs effets et objets de campement.<br /></p>
<p>L’exécution des articles du protocole s’effectuera de la manière suivante.<br /></p>
<p>La remise des armes aura lieu aujourd’hui et demain conformément aux prescriptions de la circulaire n° 3 déjà citée, qui est envoyée à chaque corps.<br /></p>
<p>Les grands gardes resteront armés et à leurs postes jusqu’à demain midi, heure d’arrivée des troupes prussiennes.<br /></p>
<p>Elles devront alors se replier, elles se conformeront à la circulaire n° 3 déjà citée.<br /></p>
<p>Resteront également armées et à leur poste jusqu’à demain midi, une compagnie par fort, y comprit le fort <strong>Saint Privat</strong> et un régiment de la division <strong>Laveaucoupet</strong> dans la place de <strong>Metz</strong>.<br /></p>
<p>Demain matin dès le réveil les barricades des routes seront enlevées et ces routes mises en état de viabilité.<br /></p>
<p>Demain à 10 heures du matin, les grands gardes devront laisser passer les détachements prussiens d’artillerie et du génie, qui se présenteront pour aller dans les cinq forts recevoir livraison des magasins à poudre. Les commandants de ces magasins feront cette remise et conserveront avec leur compagnie la garde de l’ouvrage jusqu’à midi, comme il a été dit précédemment.<br /></p>
<p>A midi les troupes prussiennes se présenteront pour occuper les 5 forts et la porte <strong>Mazelle</strong> en suivant les routes ci après : <br /></p>
<p>devant le fort <strong>Saint Quentin</strong> par le chemin de <strong>Châtel</strong> à <strong>Lessy</strong><br /></p>
<p>devant le fort de <strong>Plappeville</strong> par la route d’<strong>Amanvillers</strong> à <strong>Plappeville</strong><br /></p>
<p>devant le fort <strong>Saint Julien</strong> par la route de <strong>Sainte Barbe</strong> à <strong>Saint Julien</strong><br /></p>
<p>devant <strong>Queuleu</strong> par la route de <strong>Grigy</strong> à <strong>Metz</strong><br /></p>
<p>devant <strong>Saint Privat</strong> par la route de <strong>Frescaty</strong> à <strong>Saint Privat</strong><br /></p>
<p>devant la porte <strong>Mazelle</strong> par la route de <strong>Grigy</strong> à <strong>Metz</strong><br /></p>
<p>Les grands gardes et les commandants des forts se conformeront à ce qui a été dit plus haut.<br /></p>
<p>Un chef de bataillon du régiment désigné pour la garde de la place de <strong>Metz</strong> sera chargé de la remise de la porte <strong>Mazelle</strong>.<br />
<br /></p>
<p>Demain à 1 heure le départ des troupes françaises aura lieu conformément à l’article VIII dans les directions ci après :<br /></p>
<p>Le 6 ème corps et la division de cavalerie de <strong>Forton</strong> suivront la route de <strong>Thionville</strong> jusqu’à <strong>Ladonchamps</strong><br /></p>
<p>Le 4ème corps sortant entre les forts de <strong>Saint Quentin</strong> et de <strong>Plappeville</strong> par la route d’<strong>Amanvillers</strong> sera conduit jusqu’aux lignes prussiennes</p>
<p>La garde, la réserve générale d’artillerie, la compagnie du génie et le train des équipages du grand quartier général passant le chemin de fer prendront la route de <strong>Nancy</strong> jusqu’à <strong>Tournebride</strong><br /></p>
<p>Le 2ème corps avec la division <strong>Laveaucoupet</strong> et la brigade <strong>Lapasset</strong> qui en font partie sortira par la route qui conduit à <strong>Magny</strong> sur Seille et s’arrêtera à la ferme de <strong>Saint Thiebault</strong><br /></p>
<p>La garde nationale mobile de <strong>Metz</strong> et toutes les autres troupes de la garnison, autre que la division <strong>Laveaucoupet</strong> sortiront par la route de <strong>Strasbourg</strong> jusqu’à <strong>Grigy</strong><br /></p>
<p>Enfin le 3ème corps sortira par la route de <strong>Sarrebruck</strong> jusqu’à la ferme de <strong>Bellecroix</strong><br /></p>
<p>Les officiers désignés dans la circulaire n° 4 pour la conduite des troupes se conformeront aux prescriptions de ladite circulaire. Dès qu’ils auront remis à l’officier prussien les états indiqués, les officiers remettront la conduite de leurs troupes aux sous-officiers et rentreront dans le camp retranché ou dans la place de <strong>Metz</strong>, conformément à l’article 3 du protocole. Ils y attendront des ordres ultérieurs et pourront adresser toutes les demandes qui leur conviendraient au commandant de la place qui est chargé d’y faire droit et d’apporter dans leur solution toutes les facilités possibles.<br /></p>
<p>Conformément aux conventions établies, les troupes après avoir été remises par leurs officiers aux autorités prussiennes, seront conduites par leurs sous-officiers sur des emplacements où elles camperont avec leurs petites tentes et où elles trouveront réunis des vivres et du bois de chauffage.<br /></p>
<p>Il sera immédiatement donné connaissance de la présente circulaire aux troupes de chaque camps et chaque commandant de corps d’armée sera chargé en ce qui le concerne, de l’exécution des dispositions qu’elle contient et préservera sans en référer au commandant en chef, les mesures de détails qui auront pu être omises.<br /></p>
<p>Des ordres seront donnés ce soir pour la remise dans la journée de demain des chevaux et du matériel de l’état.<br /></p>
<p><strong>PS</strong> Comme le maréchal commandant le 6ème corps l’a dit ce matin aux généraux de division, tous les généraux et officiers ainsi que les employés militaires ayant rang d’officiers, qui engageront leur parole d’honneur par écrit de ne pas porter les armes contre l’Allemagne et de n’agir d’aucune autre manière contre ses intérêts jusqu’à la fin de la guerre actuelle, ne seront pas fait prisonniers de guerre. Les officiers et employés qui accepteront cette condition conserveront leurs armes et les objets qui leur appartiennent personnellement.<br /></p>
<p>Les médecins militaires sans exception resteront en arrière pour prendre soins des blessés, il en sera de même du personnel des hôpitaux.<br />
Signé <strong>Henry</strong></p>
<p><br /></p>
<p>Protocole entre les soussignés le chef d’état major général de l’armée française sous Metz et le chef de l’état major de l’armée prussienne devant Metz, tous deux munis des pleins pouvoirs de son excellence le maréchal <strong>Bazaine</strong> commandant en chef et au général en chef son Altesse Royale le <strong>Prince Frédéric Charles de Prusse</strong>.<br /></p>
<p><strong>La convention suivante a été conclue</strong><br /></p>
<p><strong>Article 1</strong> L’armée française placée sous les ordres du maréchal Bazaine est prisonnière de guerre. <br /></p>
<p><strong>Article 2</strong> La forteresse et la ville de <strong>Metz</strong> avec tous les forts, le matériel de guerre, les approvisionnements de toutes espaces et tout ce qui est propriété de l’état seront rendus à l’armée prussienne dans l’état où tout cela se trouve au moment de la signature de cette convention.<br /></p>
<p>Samedi 29 octobre à midi les forts de <strong>Saint Quentin</strong>, <strong>Plappeville</strong>, <strong>Saint Julien</strong>, <strong>Queuleu</strong> et <strong>Saint Privat</strong>, ainsi que la porte <strong>Mazelle</strong> (route de <strong>Strasbourg</strong>) seront remis aux troupes prussiennes à 10 heures du matin de ce même jour.<br /></p>
<p>Des officiers d’artillerie et du génie avec quelques sous officiers seront admis dans les dits forts pour occuper les magasins à poudre et pour éventer les mines.<br /></p>
<p><strong>Article 3</strong> Les armes ainsi que tout le matériel de l’armée consistant en drapeaux, canons, mitrailleuses, chevaux, caisse de guerre, équipages de l’armée, munitions, seront laissés à Metz, dans les forts, à des commissions militaires institués par monsieur le maréchal Bazaine, pour être remis immédiatement à des commissaires prussiens. <br /></p>
<p>Les troupes sans armes seront conduites rangées d’après leur régiment ou corps et en ordre militaire aux lieux qui seront indiqués pour chaque corps. Les officiers rentreront alors librement dans l’intérieur du camp retranché ou à Metz, sous la condition de s’engager sur l’honneur à ne pas quitter la place, sans l’ordre du commandant prussien.<br /></p>
<p>Les troupes seront alors conduites par leurs sous-officiers aux emplacements de bivouacs. Les soldats conserveront leurs sacs, leurs effets et les objets de campement (tentes couvertures..).<br /></p>
<p><strong>Article 4</strong>Tous les généraux et officiers, ainsi que les employés militaires ayant rang d’officiers, qui engageront la parole d’honneur par écrit, de ne pas porter les armes contre l’Allemagne et de n’agir d’aucune autre manière contre ses intérêts, jusqu’à la fin de la guerre actuelle, ne seront pas fait prisonniers de guerre. Les officiers et employés qui accepteront cette condition conserveront leurs armes et les objets qui leur appartiennent personnellement.<br /></p>
<p>Pour reconnaître le courage dont ont fait preuve, pendant la durée de la campagne, les troupes de l’armée et de la garnison, il est en outre permis aux officiers qui opteront pour la captivité, d’emporter avec eux leurs épées ou sabres ainsi que tout ce qui leur appartient personnellement.<br /></p>
<p><strong>Article 5</strong> Les médecins militaires sans exception resteront en arrière pour prendre soins des blessés. Ils seront traités d’après la convention de Genève, il en sera de même du personnel des hôpitaux.<br /></p>
<p><strong>Article 6</strong>Des questions de détail concernant principalement les intérêts de la ville seront traitées dans un appendice, ci-annexé qui aura la même valeur que le présent protocole.<br /></p>
<p><strong>Article 7</strong>Tout article qui pourra présenter des doutes, sera toujours interprété en faveur de l’armée française.<br /></p>
<p>Fait au château de <strong>Frescaty</strong> le 27 octobre 1870
<br /></p>
<p>Signé <strong>Jarras</strong> – <strong>Stichle</strong>
<br /></p>
<p><strong>Appendice à la convention militaire en ce qui concerne la ville et les habitants</strong><br /></p>
<p><strong>Article premier</strong> Les employés et les fonctionnaires civils attachés à l’armée ou à la place de Metz pourront se retirer où ils voudront en emportant avec eux tout ce qui leur appartient.<br /></p>
<p>Article 2 Personne, soit de la garde nationale, soit parmi les habitants de la ville ou réfugié dans la ville, ne sera inquiété à raison de ses idées politiques ou religieuses, de la part qu’il aura prise à la défense ou des secours qu’il aura fournis à l’armée ou à la garnison.<br /></p>
<p><strong>Art 3</strong>Les malades et les blessés laissés dans la place recevront tous les soins que leur état comporte.<br /></p>
<p><strong>Art 4</strong>Les familles que les membres de la garnison laissent à Metz ne seront pas inquiétées et pourront également se retirer librement avec tout ce qui leur appartient, comme les employés civils.<br /></p>
<p>Les meubles et les effets que les membres de la garnison sont obligés de laisser à Metz ne seront ni pillés, ni confisqués, mais resteront leur propriété. Ils pourront les faire enlever dans un délai de 6 mois à partir du rétablissement de la paix ou de leur mise en liberté.<br /></p>
<p><strong>Art 5</strong> Le commandant de l’armée prussienne prend l’engagement d’empêcher que les habitants soient maltraités dans leur personnes ou dans leurs biens.<br /></p>
<p>On respectera également les biens de toutes nature du département, des communes, des sociétés de commerce ou autres, des corporations civiles ou religieuses, des hospices et des établissements de charité.<br /></p>
<p>Il ne sera apporté aucun changement aux droits que les corporations ou sociétés, ainsi que les particuliers, ont à exercer contre les autres en vertu des lois françaises au jour de la capitulation.<br /></p>
<p><strong>Art 6</strong> A cet effet il est spécifié en particulier que toutes les administrations locales et les sociétés ou corporations mentionnées ci-dessus, conserveront les archives, livres et papiers, collection et documents quelconques, qui sont en leur possession. Les notaires, avoués et autres agents ministériels conserveront aussi leurs archives et leurs minutes ou dépôts.<br /></p>
<p>Art 7 Les archives, livres et papiers appartenant à l’état resteront en général dans la place et au rétablissement de la paix, tous ceux de ces documents concernant les portions du territoire, restitués à la France feront aussi retour à la France.<br /></p>
<p>Les comptes en cours de règlement nécessaires à la justification des comptables ou pouvant donner lieu à des litiges, à des revendications de la part de tiers, resteront entre les mains des fonctionnaires ou agents qui en ont actuellement la garde, par exception aux dispositions du paragraphe précédent.<br /></p>
<p>Fait au château de <strong>Frescaty</strong> le 27 octobre 1870. <br /></p>
<p>signé <strong>Jarras</strong> <strong>Stichle</strong>.<br />
<br /></p>
<p><strong>Mon cher colonel j’ai l’honneur de vous envoyer ci-dessous copie d’une dépêche de son excellence le commandant en chef</strong>.<br /></p>
<p>Monsieur le Maréchal,<br /></p>
<p>Je vous prie de faire établir sur le champ dans votre corps d’armée les états ci-après :<br /></p>
<p><strong>1er</strong> État nominatif des officiers de tous grades avec l’indication en regard d’eux, le nombre de chevaux qu’ils possèdent en propriété dans les limites réglementaires et le nom de leur ordonnance (ceux qu’ils comptent emmener).<br /></p>
<p>Il y aura un état pour l’état-major du corps d’armée, un par état-major divisionnaire, un par chaque régiment et bataillon de chasseurs, des états pour l’artillerie (batterie de la réserve, batterie divisionnaire et parc), des états pour le génie (compagnie de la réserve et compagnies divisionnaires) et des états pour le train des équipages.<br /></p>
<p><strong>2ème</strong> l’état numérique des hommes de troupe savoir :<br /></p>
<p>un pour l’état-major du corps d’armée, indiquant les hommes de troupe qui peuvent n’être pas compris dans les corps.<br /></p>
<p>un pour chaque état-major<br /></p>
<p>un pour chaque régiment et bataillon de chasseurs<br /></p>
<p>un par batterie d’artillerie<br /></p>
<p>un par compagnie du génie<br /></p>
<p>un par compagnie du train des équipages<br /></p>
<p><strong>3ème</strong> L’état nominatif des personnes civiles et des domestiques civils. En regard de chaque personne civile, on portera le nombre de chevaux qui lui appartiennent en propriété et le nom des ses ordonnances. Ceux-ci pourront être concernés jusqu’au départ mais seront prisonniers de guerre.<br /></p>
<p>Les payeurs et interprètes non liés au service militaire seront compris dans les personnes civiles.<br /></p>
<p>Cet état sera établi pour tout le corps d’armée.<br /></p>
<p>Les états n° 1 et 3 seront apportés demain, à midi au commandant de place prussiens à Metz par :<br /></p>
<p>Un officier de l’état-major du corps d’armée<br /></p>
<p>Un officier de chaque état-major divisionnaire <br /></p>
<p>Un officier de chaque régiment ou bataillon de chasseurs<br /></p>
<p>Le commandant de l’artillerie<br /></p>
<p>Le commandant du génie<br /></p>
<p>Le commandant du train des équipages militaires<br /></p>
<p>Les états n° 2 seront remis à l’officier prussien qui recevra les troupes aux avant-postes par :<br /></p>
<p>Un officier de l’état-major général<br /></p>
<p>Un officier de chaque état-major divisionnaire<br /></p>
<p>Le commandant de chaque régiment ou bataillon de chasseurs<br /></p>
<p>Le commandant de chaque batterie d’artillerie ou compagnie du train<br /></p>
<p>Le commandant de chaque compagnie du génie<br /></p>
<p>Le commandant de chaque compagnie du train des équipages%%</p>
<p>Signé <strong>Bazaine</strong><br />
<br /></p>
<p>L’état des personnes civiles et domestiques civils, de payeurs et des interprètes non liées au service militaire, sera envoyé ce soir même à l’état major général du 6ème corps qui centralisera le travail qui les concerne.<br /></p>
<p>En conséquence les états n° 1 et 3 (même néant) seront envoyés demain matin à 8 heures chez le général commandant l’artillerie du 6ème corps. Il n’y aura qu’un seul état n° 1 pour chaque division, réserve ou pas, cet état sera établi par l’état major batteries et réserve divisionnaire.<br /></p>
<p>Pour les états n° 2 ne seront pas compris les ordonnances que les officiers comptent emmener avec eux.<br /></p>
<p>Quant à la troupe il est bien entendu que les soldats conservent leurs tentes, couvertures, marmite.., c'est-à-dire tous leurs effets et objets de campement.<br /></p>
<p>Demain à 1 heure, le départ des troupes françaises aura lieu pour le 6ème corps et la division de cavalerie <strong>Forton</strong> par la route de <strong>Thionville</strong> jusqu’à <strong>Ladonchamps</strong>.<br /></p>
<p>Les troupes après avoir été remises par leurs officiers aux autorités prussiennes, seront conduites par leurs sous-officiers sur des emplacements désignés, où elles camperont avec leurs petites tentes et où elles trouveront réunis des vivres et du bois de chauffage.<br /></p>
<p>Des ordres seront donnés ce soir pour la remise dans la journée de demain des chevaux et du matériel de l’état. <br />
<br /></p>
<p><strong>28 octobre</strong><br /></p>
<p><strong>ordre</strong></p>
<p>Demain 29 octobre les chevaux propriété de l’état (officiers et troupe) les mulets, les chariots de batterie et les charrettes à bagages seront remis à 1 heure de l’après midi entre les mains de l’autorité prussienne.<br /></p>
<p>A cet effet les chevaux, mulets et voitures devront être conduits par un sous-officier au <strong>Ban Saint Martin</strong> à 10 heures du matin, pour être livrés à une commission chargée de les recevoir et de les remettre aux autorités prussiennes.<br /></p>
<p>Les militaires en nombre aussi restreint que possible, qui seront employés à la conduite de ces chevaux, mulets et voitures resteront au <strong>Ban Saint Martin</strong> jusqu’à la remise et seront ensuite dirigés sur le camp de la réserve d’artillerie, où un officier sera commandé pour les conduire en ordre aux avant postes afin d’être remis aux officiers prussiens.<br /></p>
<p>Signé <strong>de Berkheim</strong><br /></p>
<p><strong>28 octobre</strong><br /></p>
<p><strong>ordre</strong><br /></p>
<p>Monsieur le général de division <strong>Lafont de Villers</strong> est désigné pour présider demain 29 à la remise de nos troupes aux autorités militaires prussiennes. Tous les officiers de batterie ou de compagnie conduisant leurs troupes.<br /></p>
<p>Le mouvement commencera par l’infanterie à midi ½. <br /></p>
<p>L’artillerie divisionnaire suivra la division à laquelle elle est attachée. <br /></p>
<p>La cavalerie suivra le mouvement de l’infanterie et la réserve d’artillerie le mouvement de la cavalerie. <br /></p>
<p>Le parc marchera à la suite de la réserve. <br /></p>
<p>Signé <strong>de Berkheim</strong><br />%</p>
<p><strong>Ordre général à l’armée du Rhin</strong><br /></p>
<p>Vaincus par la famine nous sommes contraints de subir les lois de la guerre et nous constituons prisonniers.<br /></p>
<p>A diverses époques de notre histoire militaire de braves troupes commandés par <strong>Masséna</strong>, <strong>Kléber</strong>, <strong>Gouvion</strong>, <strong>Saint Cyr</strong> ont éprouvé le nom qui n’entache en rien l’honneur militaire, quand comme vous on a aussi glorieusement accompli son devoir jusqu’à l’extrême limite humaine.<br /></p>
<p>Tout ce qu’il était loyalement possible de faire pour éviter cette fin a été tenté et n’a pu aboutir. <br /></p>
<p>Quant à renouveler un effort suprême pour briser les lignes fortifiées de l’ennemi, malgré votre vaillance et le sacrifice de milliers d’existence, qui peuvent encore être utiles à la patrie, il eut été infructueux par suite de l’armement et des forces écrasantes qui gardent et appuient ces lignes, un désastre en eut été la conséquence.<br /></p>
<p>Soyons dignes dans l’adversité, respectons les conventions honorables qui ont été stipulées, si nous voulons être respectés comme nous le méritons, évitons surtout pour la réputation de cette armée, les actes d’indiscipline comme la destruction d’armes et de matériel, puisque d’après les usages militaires, plans et armements devraient faire retour à la France lorsque la paix sera signée.<br /></p>
<p>En quittant le commandement je tiens à exprimer aux généraux, officiers et soldats toute ma reconnaissance pour le loyal concours, la brillante valeur dans les combats, la résignation dans les privations et c’est le cœur brisé que je me sépare de vous.</p>
<p>Au grand quartier général du <strong>Ban Saint Martin</strong> le 28 octobre 1870<br /></p>
<p>Signé <strong>Bazaine</strong><br />
<br /></p>
<p><strong>28 octobre</strong><br /></p>
<p><strong>Proclamation du général Coffinnières</strong><br /></p>
<p><strong>Habitants de Metz</strong><br /></p>
<p>Il est de mon devoir de vous faire connaître loyalement notre situation, bien persuadé que vos âmes viriles et courageuses seront à la hauteur de ces graves circonstances.<br /></p>
<p>Autour de nous est une armée qui n’a jamais été vaincue et qui s’est montrée aussi ferme devant le feu de l’ennemi que devant les plus rudes épreuves.<br /></p>
<p>Cette armée interposée entre la ville et l’assiégeant, nous a donné le temps de mettre nos forts en état de défense et de monter sur nos remparts plus de 600 pièces de canons. Enfin elle a tenu en échec plus de 200.000 hommes.<br /></p>
<p>Dans la place nous avons une population pleine d’énergie et de patriotisme, bien décidée à se défendre jusqu’à la dernière extrémité.<br /></p>
<p>J’ai déjà fait connaître au conseil municipal que malgré la réduction des rations, malgré les perquisitions faites par les autorités civiles et militaires, nous n’avions de vivres assurés que jusqu’au 28 octobre.<br /></p>
<p>De plus notre brave armée déjà si éprouvée par le feu de l’ennemi, puisque 42.000 hommes en ont subi les atteintes, souffre horriblement de l’inclémence exceptionnelle de la saison et des privations de toutes sortes.<br /></p>
<p>Le conseil de guerre a constaté ces faits et monsieur le maréchal commandant en chef a donné l’ordre formel, comme il en a le droit, de verser une partie de nos ressources à l’armée.<br /></p>
<p>Cependant grâce à nos économies, nous pouvons résister encore jusqu’au 30 courant et notre situation ne se trouve pas sensiblement modifiée.<br /></p>
<p>Jamais dans les fastes militaires une place de guerre n’a résisté jusqu’à un épuisement aussi complet de ses ressources et n’a été aussi encombré de blessés et de malades.<br /></p>
<p>Nous sommes donc condamnés à succomber, mais ce sera avec honneur et nous ne serons vaincus que par la faim.<br /></p>
<p>L’ennemi qui nous investit péniblement depuis plus de 90 jours, sait qu’il est près d’atteindre le but de ses efforts. Il demande la place et l’armée, et n’admet pas la séparation de ces deux intérêts.<br /></p>
<p>Quatre ou cinq jours de résistance désespérée n’auraient d’autres résultats que d’aggraver la situation des habitants. Tous peuvent d’ailleurs être bien convaincus que leurs intérêts privés seront défendus avec la plus vive sollicitude.<br /></p>
<p>Sachons supporter stoïquement cette grande infortune et conservons le ferme espoir que <strong>Metz</strong> cette grande et patriotique cité restera à la <strong>France</strong>.<br /></p>
<p>Metz le 27 octobre 1870 <br /></p>
<p>signé <strong>Coffinières</strong><br /></p>
<p><br />
28 octobre<br /></p>
<p><br />
<strong>Proclamation du maire et des membres du conseil municipal à leurs concitoyens</strong>.<br /></p>
<p>Chers concitoyens,<br /></p>
<p>Le véritable courage consiste à supporter un malheur sans les agitations qui ne peuvent que l’aggraver.<br /></p>
<p>Celui dont nous sommes tous frappés aujourd’hui, nous atteint sans qu’aucun de nous puisse se reprocher d’avoir un seul jour failli à son devoir.<br /></p>
<p>Ne donnons pas le désolant spectacle de troubles intérieurs et ne fournissons aucun prétexte à des violences ou à des malheurs nouveaux et plus complets encore.<br /></p>
<p>La pensée que cette épreuve ne sera que passagère et que nous messins n’avons assumé dans les faits accomplis, aucune part de responsabilité devant le pays et devant l’histoire, doit être en ce moment notre consolation.<br /></p>
<p>Nous confions la sécurité commune à la sagesse de la population.<br /></p>
<p><strong>F. Maréchal</strong>, maire : <strong>Boulangé</strong>, <strong>Bastien</strong>, <strong>Noblot</strong>, <strong>Géhin</strong>, <strong>de Bouteiller</strong>, <strong>Blondin</strong>, <strong>Bezanson</strong>, <strong>Gougeon</strong>, <strong>Blutingaire</strong>, <strong>Moisson</strong>, <strong>Simon-Favier</strong>, <strong>Marly</strong>, <strong>Sturel</strong>, <strong>Géisler</strong>, <strong>Prost</strong>, <strong>Worms</strong>, <strong>Collignon</strong>, R<strong>émond</strong>, <strong>Puyperoux</strong>, <strong>général Didion</strong>,<strong>Salmon</strong>, <strong>Bouchotte</strong>, <strong>Schneider</strong>.<br />
<br /></p>
<p><strong>31 octobre</strong> <br /></p>
<p><strong>Proclamation du général Von Kummer aux habitants de Metz</strong><br /></p>
<p>La forteresse de Metz a été occupée par les troupes prussiennes et le soussigné est provisoirement commandant de la forteresse.<br /></p>
<p>Je saurai maintenir entre les troupes la discipline prussienne éprouvée; la liberté des personnes et la propriété sont garanties. Les charges qui incomberont ces jours-ci aux habitants avant que les affaires ne soient tout à fait réglées, doivent être respectées. Je reconnaîtrai de la désobéissance ou de la résistance, j’agirai avec toute la sévérité et d’après les lois de la guerre.<br /></p>
<p>Celui qui mettra en danger les troupes allemandes ou leur portera préjudice par des actions perfides, sera traduit devant le conseil de guerre, celui qui servira d’espions aux troupes françaises , ou logera des espions français ou leur prêtera assistance, qui montrera volontairement les chemins aux troupes françaises, qui tuera, blessera ou volera les troupes allemandes ou les personnes appartenant à leur suite, qui détruira les canaux , chemin de fer ou lignes telegraphiques, qui rendra les chemins impraticables, qui mettra le feu aux munitions ou provisions de guerre, enfin qui prendra les armes envers les troupes allemandes sera puni de la <strong><ins>peine de mort</ins></strong>.<br />
<br /></p>
<p><strong>Arrêté</strong><br /></p>
<p><strong>1er</strong> les maisons dans lesquelles ou hors desquelles on commettra des actes d’hostilité envers les troupes allemandes serviront de casernes.<br /></p>
<p><strong>2eme</strong> plus de 10 personnes ne pourront se rassembler dans les rues ou sur les places publiques.<br /></p>
<p><strong>3°</strong> toutes les armes qui se trouveront entre les mains des habitants doivent être livrées jusqu’à lundi 31 octobre, 14 heures de l’après midi, au palais de la division rue de la Princerie. <br /></p>
<p><strong>4°</strong> toutes les fenêtres doivent être éclairées en cas d’alarme pendant la nuit.<br /></p>
<p><strong>Metz</strong> le 30 octobre 1870 <br /></p>
<p>Signé <strong>Von Kummer</strong><br />
<br /></p>
<p><strong>31 octobre</strong><br /></p>
<p><strong>Affiche</strong><br /></p>
<p>Le 31 courant à 10 heures 30 minutes du matin partira de la gare de Metz, un convoi de Metz à Mayenne par Nancy pour les généraux et les officiers d’état-major.<br /></p>
<p>La mise en wagons des chevaux aura lieu à 7 heures du matin.<br /></p>
<p>Messieurs les généraux et les officiers d’état-major sont priés de se trouver à la gare une heure avant le départ du convoi.<br /></p>
<p>Signé <strong>Von Kummer</strong><br />
<br /></p>
<p><strong>31 octobre</strong> <br /></p>
<p><strong>Affiche</strong><br /></p>
<p>Messieurs les officiers subalternes français seront dirigés en <strong>Allemagne</strong> de la manière suivante : <br /></p>
<p><strong>Mardi 1er novembre</strong><br /></p>
<p><strong>1er train</strong> 9 heures 30 minutes, la garnison de <strong>Metz</strong><br /></p>
<p><strong>2eme train</strong> la garde impériale, la division de cavalerie, la cavalerie de réserve, le génie<br /></p>
<p><strong>3eme train</strong> 1er corps et division <strong>Forton</strong><br /></p>
<p><strong>4eme train</strong> 2eme corps, brigade <strong>Lapasset</strong><br /></p>
<p><strong>5eme train</strong> 3eme corps<br /></p>
<p><strong>6eme train</strong> 4eme corps<br /></p>
<p>La direction n’ayant pas assez de wagons de voyageurs, se trouve dans la fâcheuse nécessité de devoir faire usage d’autres wagons mais couverts. Ces messieurs sont priés de prendre les mesures nécessaires afin de pouvoir s’asseoir en route, le maire de la ville ayant déclaré ne pouvoir fournir de sièges.<br /></p>
<p>Metz le 31 octobre 1870
le général de division commandant <strong>Von Kummer</strong><br /><br /></p>http://promenade.temporelle.free.fr/dotclear/index.php/post/La-guerre-de-1870-autour-de-Metz-Suite-9#comment-formhttp://promenade.temporelle.free.fr/dotclear/index.php/feed/atom/comments/2687La guerre de 1870 autour de Metz - suite 8urn:md5:56b29ab926584aa8a13bec05c99e1cf12020-04-08T14:45:00+02:002020-04-08T14:45:00+02:00micheleLa guerre de 1870Bazainecapitulation Metz 1870guerre 1870MetzXIXe siècle <p><strong><span class="text-blue">Du 20 au 31 octobre</span></strong></p>
<p><strong><span class="text-blue">Capitulation de Metz</span></strong></p>
<p><strong><span class="text-blue">Vécue par un médecin</span></strong></p>
<p><strong>21 octobre</strong> <em>Les prussiens mettront dit-on le chemin de fer à la disposition des blessés</em>.<br /></p>
<p><strong>Lefort</strong> se propose de demander pour nous, aux prussiens, un sauf conduit pour <strong>Paris</strong>.<br /></p>
<p>A l’ambulance on s’occupe de vider les lieux, on a fait partir ce matin 40 malades convalescents.<br /></p>
<p><strong>22 octobre</strong> ce qui parait militer assez sérieusement en faveur de la paix, c’est que depuis qu’on en parle, on n’entend plus un seul coup de canon ce qui parait singulier il semble qu’il manque quelque chose.<br /></p>
<p>Depuis quelques temps le service des avant-postes prussiens est fait par des polonais qui sont en excellents termes avec nos soldats et même leur donnent quelquefois à manger.<br /></p>
<p>Il parait que ces petits repas d’avant-postes ne sont pas toujours sans inconvénient. Les prussiens font dire à nos soldats tout ce qu’ils veulent savoir.<br /></p>
<p>Je vais voir <strong>Maffre</strong>.
<br /></p>
<p><em>Un officier me raconte que d’après les bruits d’avant-postes la paix aurait été signée par la constituante</em>.<br /></p>
<p><strong>24 octobre</strong> je déjeune à <strong>Coislin</strong> chez l’abbé <strong>Lamarche</strong>, avec<strong> Delafosse</strong> et un autre médecin militaire.<br /></p>
<p>On affiche une délibération du conseil municipal de laquelle il résulte qu’il n’y a plus de vivres que pour très peu de jours. On met en réquisition les chevaux de la ville pour l’alimentation.<br /></p>
<p><strong>25 octobre</strong> <em><strong>Boyer</strong> serait revenu ou aurait envoyé une dépêche et il disait que sa mission n’avait pas eu le succès espéré, que l’impératrice refusait de prendre part aux négociations pour la paix.</em><br /></p>
<p><strong>Changarnier</strong> est allé hier à Ars, conférer avec <strong>Frédéric Charles</strong>. Il est rentré ce matin et reparti dans la journée pour la même destination.<br /></p>
<p>Nous sommes dans une grande pénurie d’argent, <strong>Goudchaux</strong> hésite à nous en donner. Combien il est regrettable que le comité ne se soit pas arrangé de façon à nous mettre un compte avec le payeur général de l’armée.<br /></p>
<p>Celui-ci au commencement de notre séjour à Metz avait répondu à la demande de <strong>Roussel</strong>, qu’il se chargerait facilement de nous pourvoir d’argent à la condition que le comité le fit accréditer auprès des ministères des finances et de la guerre.<br /></p>
<p>Des dépêches pressantes furent envoyées aussitôt à <strong>Paris</strong> par <strong>Lefort</strong>. Le comité ne se donna pas la peine de répondre. Le blocus arriva et nous en étions réduits aux expédients, faute d’avoir régularisé notre situation.<br /></p>
<p>Il est plus que probable que notre indemnité de ce mois qui échoue aujourd’hui ne nous sera pas remise.<br /></p>
<p>La misère augmente d’une façon effrayante, des habitants, des soldats mendient dans les rues.<br /></p>
<p>La mortalité fait des progrès, alimentation insuffisante et de mauvaise qualité, dépression en sont la cause.<br /></p>
<p>Le gaz d’éclairage devenant rare, un arrêté prescrit aux habitants d’éteindre le gaz chez eux à 7 heures du soir, afin de rendre plus durable l’éclairage des rues.<br /></p>
<p>L’argent manque à la ville aussi bien qu’à nous. Les banquiers principaux ont été réunis hier et on leur a demandé de subvenir aux frais de la défense. La somme quotidienne nécessaire étant évaluée à cent mille francs, ils se sont engagés pour douze cent mille francs. On semblerait donc prévoir encore une résistance de 12jours.<br /></p>
<p>Ce fait montre combien on est las de se battre de part et d’autre. Hier soir un feu assez violent s’engagea entre les avant-postes, la fusillade seule d’abord, puis <strong>Saint Quentin</strong> qui fera quelques coups de canon. Mais bientôt on reconnut qu’il y avait méprise et l’on fit cesser le feu de chaque côté.<br /></p>
<p>Le service des avant-postes devient dit-on beaucoup moins pénible et même recherché. En effet les soldats qui le font seraient mieux nourris que les autres. Les prussiens les laissent plus facilement faire leurs provisions dans les champs et même certains villages neutres, comme <strong>Moulins</strong>, seraient assez garnis de vivres pour que nos troupes puissent s’approvisionner aisément. Il y a peu de temps ces villages étaient dénués de tout.<br /></p>
<p>Temps atroce depuis 8 jours, pluie continue et vent. C’est pitié de voir nos pauvres soldats grelottant dans la boue où ils marchent, mangent et dorment. <br /></p>
<p>La mortalité sur les chevaux est considérable, on les voit mourir dans les fossés le long des routes et dans les campements encore attachés à leur corde.<br /></p>
<p>Les survivants sont dans un état pitoyable, ils sont maigres, faméliques, efflanqués, la tête basse, l’œil éteint. La famine les porte à manger tout ce qu’ils trouvent : les arbres, les voitures auxquels ils sont attachés, les pierres mêmes qui sont à leur portée, sont détruites ou entamés. Souvent même ne trouvant pas mieux, ils mangent la queue de leurs voisins.<br /></p>
<p>Aussi voit-on la plupart des chevaux offrir ce spectacle triste et grotesque tout à la fois, de coursiers ornés de queue de rat et dépourvus de crinières.<br /></p>
<p>Les environs de Metz ne sont plus qu’un lac de boue, impossibilité de sortir nous voilà frustrés des quelques distractions hygiéniques que nous offrait la promenade à cheval. Le temps passait plus vite et l’on s’éloignait pour une heure ou deux de l’atmosphère malsaine de la ville.<br /></p>
<p>Le soir la ville est émue par l’apparition d’une aurore boréale. Les gens de la ville apprécient ce phénomène de la façon la plus variée et la plus fantaisiste. Les uns y voient le présage de la fin du monde, les autres n’y aperçoivent que le reflet de signaux que se font les prussiens. Hier soir déjà en rentrant j’avais aperçu une teinte rouge très prononcée sur une partie du ciel.<br /></p>
<p><strong>26 octobre</strong> <em><strong>Changarnier</strong> serait revenu ce matin et n’aurait apporté que de mauvaises nouvelles</em>. Les bruits de paix seraient faux et le prince
<strong>Frédéric Charles</strong> lui aurait dit tout en le recevant très bien, que l’armée et la ville n’avaient à attendre que la capitulation, laquelle capitulation serait à son grand regret plus dure que celle de <strong>Sedan</strong>. Les prussiens se plaignent en effet, qu’un certain nombre d’officiers mis à cette époque en liberté sur parole, auraient violé la foie jurée en se sauvant. La capitulation serait signée demain. <br /></p>
<p><img src="http://promenade.temporelle.free.fr/dotclear/public/images/michele_2/2020/guerre_1870/IMGP9213__2_.JPG" alt="" style="display:table; margin:0 auto;" /><br /><br /></p>
<p>La ville de <strong>Metz</strong> espère prolonger la résistance après la reddition de l’armée, mais il est plus que probable que les prussiens exigeront une capitulation unique.<br /></p>
<p><img src="http://promenade.temporelle.free.fr/dotclear/public/images/michele_2/2020/guerre_1870/IMGP9212__2_.JPG" alt="" style="display:table; margin:0 auto;" /></p>
<p><em>Comme bruit singulier on peut citer le suivant: le <strong>comte de Chambord</strong> serait reconnu <strong>Roi de France</strong>, avec charge de se donner pour successeur le <strong>comte d’Eu</strong>, fils de prince et gendre de l<strong>’Empereur du Brésil</strong></em>.<br /></p>
<p>Pluie toute la journée, le soir ouragan épouvantable, les tuiles, les carreaux, les cheminées volent dans les rues.<br /></p>
<p><strong>27 octobre</strong> <em>des personnes venant du <strong>Ban Saint Martin</strong> affirment que la capitulation est ou va être signée mais qu’elle est décidée et que l’entrée des prussiens aura lieu après demain. <strong>Frédéric Charles</strong> aurait montré à <strong>Changarnier</strong> des trains remplis de provisions et destinés à ravitailler Metz</em>.<br /></p>
<p><strong>Coffinières</strong> fait afficher une proclamation dans laquelle il annonce que la ville est à bout de ressources. Il fait entrevoir la capitulation. Les affiches sont bientôt lacérées par les habitants. <br /></p>
<p><em>L’armée est dit-on très mécontente de la capitulation, on parle d’une trouée</em>.<br /></p>
<p><strong>28 octobre</strong> On affirme de plus en plus que la capitulation est signée.<br /></p>
<p><img src="http://promenade.temporelle.free.fr/dotclear/public/images/michele_2/2020/guerre_1870/IMGP9217__2_.JPG" alt="" style="display:table; margin:0 auto;" /><br /></p>
<p>Les murs sont couverts de placards et d’inscriptions qui traitent <strong>Bazaine</strong> et <strong>Coffinières</strong> de traîtres et de lâches.<br /></p>
<p>On sonne le tocsin toute la journée. Démonstrations nombreuses et tumultueuses de la place de l’hôtel de ville. <br /></p>
<p>Un monsieur <strong>Meyer</strong> rédacteur de l’indépendant parait à cheval sur la place, harangue la foule, un revolver à la main. En terminant il en tire un coup en l’air, mais son cheval se cabre et sans deux personnes qui se précipitent à la tête de l’animal, notre homme, meilleur (il faut l’espérer) comme orateur que comme cavalier, allait rouler sur le pavé.<br /></p>
<p>De nombreux groupes de soldats dont plusieurs sont guidés par des officiers, sillonnent la ville en appelant aux armes. <br /></p>
<p>On parle beaucoup d’une tentative de trouée à travers les lignes prussiennes qui serait faite ce soir. On se donne rendez vous pour 9 heures à la porte des Allemands.<br /></p>
<p>On rencontre beaucoup de gardes nationaux en armes.<br /></p>
<p>Des bandes de gamins et de voyous qui sont parvenus à prendre des chassepots qu’on rentrait à l’arsenal, parcourent la ville en brandissant leurs armes et envahissent la place de l’hôtel de ville. Des somations sont faites aux bandes qui s’empressent de s’enfuir.<br /></p>
<p>Proclamation du maire invitant les citoyens à la concorde.<br /></p>
<p>Dans la soirée le tocsin sonne de plus belle, des groupes nombreux de soldats armés se dirigent vers la porte des Allemands, en invitant les passants à les suivre. Un bataillon du 2ème de ligne chargé de garder l’hôtel de ville va se joindre à ceux qui veulent sortir.<br /></p>
<p><strong>Coffinières</strong> qui ne se sent pas en sûreté, se fait garder par deux bataillons de voltigeurs de la garde.<br /></p>
<p>On dit qu’il y aura demain des troubles au <strong>Ban Saint Martin</strong>. Des gardes nationaux très nombreux parcourent la ville en armes.<br /></p>
<p><strong>29 octobre</strong> La capitulation est affichée, elle est datée d’hier du château de <strong>Frescaty</strong> et signée <strong>Jarras</strong> et <strong>Stichle</strong>.<br /></p>
<p><img src="http://promenade.temporelle.free.fr/dotclear/public/images/michele_2/2020/guerre_1870/IMGP9219__2_.JPG" alt="" style="display:table; margin:0 auto;" /><br />
<img src="http://promenade.temporelle.free.fr/dotclear/public/images/michele_2/2020/guerre_1870/IMGP9220__2_.JPG" alt="" style="display:table; margin:0 auto;" /><br /></p>
<p>Les prussiens prendront possession à 10 heures de la porte <strong>Mazelle</strong>, à 11 heures des forts, dans la journée les troupes seront remises aux autorités prussiennes dans des endroits désignés.<br /></p>
<p>Les officiers rentreront ensuite en ville et garderont leur épée, ils partiront dans quelques jours.<br /></p>
<p>On apprend que <strong>Bazaine</strong> pour éviter toute démonstration, est parti ce matin à 4 heures.<br />
<img src="http://promenade.temporelle.free.fr/dotclear/public/images/michele_2/2020/guerre_1870/IMGP9257.JPG" alt="" style="display:table; margin:0 auto;" /><br /></p>
<p>La trouée qui devait être faite cette nuit n’a pas eu lieu. On est parti de la porte des Allemands, on s’est dirigé du côté de <strong>Plappeville</strong> en nombre beaucoup plus faible qu’on ne l’espérait. Quand on s’est trouvé du côté des lignes des prussiens, ceux-ci ont envoyé quelques obus et l’on est rentré dans <strong>Metz</strong>.<br /></p>
<p>La statue de<strong> Fabert</strong> est couverte d’un long crêpe noir.<br />
<img src="http://promenade.temporelle.free.fr/dotclear/public/images/michele_2/2020/guerre_1870/IMGP9248n.jpg" alt="" style="display:table; margin:0 auto;" /><br /></p>
<p>Les prussiens entrent en ville musique en tête. Ils entrent par la porte <strong>Mazelle</strong>, traversent la place <strong>Saint Louis</strong>, montent en <strong>Fournirue</strong> et stationnent sur la place de l<strong>’hôtel de ville</strong>. De là ils sortent par la rue <strong>Serpenoise</strong> ou la rue des <strong>Clercs</strong> et la porte <strong>Serpenoise</strong>.<br /></p>
<p>Un nombreux détachement de cavalerie occupe la place de l’hôtel de ville, les musiques jouent à cœur joie.<br /></p>
<p>Pendant ce temps nos pauvres soldats ont traversé la ville en désordre, brisant leurs fusils avant d’aller les rendre.<br /></p>
<p><strong>Découragement général</strong><br /></p>
<p>Le matin à déjeuner,<strong> Liegeois</strong> vient nous annoncer tout guilleret qu’il nous quitte pour aller à <strong>Étain</strong> dans sa famille. Il nous attendra là si nous y passons. Cette précipitation à nous quitter fait le plus mauvais effet.<br /></p>
<p>Chacun ne manque pas de rappeler l’absence complète de service qu’il nous a rendu pendant la campagne, la négligence extrême apportée dans son service et le cynisme naïf avec lequel il a cessé toute espèce de service, dès le jour même ou il a été décoré.<br /></p>
<p>C’est un tollé général, quelqu’un va l’avertir au <strong>Pélican</strong> où il est allé déjeuner. Il revient donner de médiocres raisons et soumet son départ à notre approbation, promettant de revenir dans 3 jours. L’autorisation lui est accordée, c’est une véritable comédie. <strong>Roussel</strong> s’élève fortement contre la faiblesse de <strong>Lefort</strong> qui n’aurait pas dû laisser partir <strong>Liegeois</strong>, sans un ordre écrit. <strong>Lefort</strong> répond qu’il ne veut nous donner que des conseils et non des ordres, et qu’il est toujours sûr d’être entendu quand il s’adresse à notre cœur et à notre honneur.<br /></p>
<p><strong>Émotion générale.</strong> <br /></p>
<p><strong>30 octobre</strong> on loge les prussiens chez l’habitant. <br /></p>
<p>Proclamation du gouverneur <strong>von Krummer</strong>. <br /></p>
<p>Il blâme les rassemblements qui ont eu lieu dans la ville lors de l’entrée de ses troupes. Il interdit les rassemblements de plus de 3 personnes.<br /></p>
<p>Les établissements publics devront fermer à 10 heures du soir, toutes les lumières devront être éteintes à pareille heure. <br /></p>
<p>Les habitants doivent remettre toutes leurs armes aux autorités.<br /></p>
<p>Ordre donné aux soldats qui restent encore en ville de se rendre immédiatement au fort <strong>Saint Julien</strong>.<br /></p>
<p>Le pain manque chez les boulangers de la ville, nous sommes obligés de nous en passer à déjeuner. De nombreux marchands prussiens entrent dans la ville et vendent des provisions de toutes sortes.<br /></p>
<p><strong>Lefort</strong> nous communique une lettre du médecin en chef des hôpitaux de la ville, dans laquelle il nous remercie des services que plusieurs d’entre nous ont rendus dans les hôpitaux de la ville. Il nous avertit qu’ils deviennent inutiles, le nombre des médecins militaires étant maintenant plus que suffisants pour les hôpitaux, attendu que tous les médecins des différents corps d’armée sont rentrés en ville et ne suivent pas leurs soldats.<br /></p>
<p>Il ne reste plus qu’à rendre les blessés de l’ambulance, nous allons donc être libres bientôt.<br /></p>
<p>Les troupes prussiennes vont bientôt quitter la ville, en partie pour se diriger sur <strong>Paris</strong>, <strong>Lille</strong>, <strong>Lyon</strong>.<br /></p>
<p>L’abbé <strong> Lamarche</strong> ne voulant pas laisser nos pauvres soldats sans secours a la généreuse idée de les accompagner dans leur captivité. Il demande l’autorisation aux autorités prussiennes qui la lui accordent. Il doit partir demain.<br /></p>
<p>Me sentant très souffrant depuis 3 jours et n’ayant plus d’occupation, je vais me reposer à <strong>Montigny</strong> auprès de <strong>Delafosse</strong>. J’y resterai quelques jours en attendant les décisions qui seront prises au sujet de notre départ.<br /></p>
<p><strong>à suivre</strong><br />
<br /></p>http://promenade.temporelle.free.fr/dotclear/index.php/post/La-guerre-de-1870-autour-de-Metz-suite-8#comment-formhttp://promenade.temporelle.free.fr/dotclear/index.php/feed/atom/comments/2686