Autour des Arènes de Metz Sablon - Mot-clé - NoissevilleCe site propose une promenade temporelle autour des arènes de Metz-Sablon (France-Lorraine-Moselle). Le voyage commence a la période des Romains pour arriver à la période actuelle. Depuis Metz et sa grande région, vivez des rencontres avec l’histoire des lieux et des personnes illustres ou inconnues. Le passé récent est évoqué à travers la mémoire des Messins et des Sablonnais. Chaque lecteur de ce site peut y laisser son empreinte en relatant le souvenir d’évènements de la région, tombés dans l’oubli.2024-03-18T19:11:03+01:00promenade.temporelleurn:md5:8050c7a38e0be38e7ae93aa0585f1134DotclearLa guerre de 1870 autour de Metz - suite 6urn:md5:716bf330c290221c98919fc92069c74d2020-03-14T17:13:00+01:002020-03-14T17:17:03+01:00micheleLa guerre de 1870autour de MetzBellecroixGuerre de 1870HistoireLa MaxeLadonchampsLessyMalroyNoissevilleSaint JulienSaint QuentinSainte Ruffine <p><strong><span class="text-blue">Du 1er au 10 octobre</span></strong><br /></p>
<p><strong><span class="text-blue">Récit du médecin</span></strong><br /></p>
<p><strong>1er octobre</strong> le restaurateur <strong>Pagel</strong> refuse de nous héberger plus longtemps à crédit, notre dîner de ce soir sera le dernier. Quoique cette maison soit une horrible gargote et qu’elle me laisse peu de regrets, le fait n’en conserve pas moins une triste signification.<br /></p>
<p>L’étendard me mène voir un enfant atteint aussi de fièvre typhoïde.<br /></p>
<p>Les prussiens amènent un corps considérable devant <strong>Queuleu</strong>, 50 à 60.000 hommes. <br /><br /></p>
<p><strong>2 octobre</strong> <em>on dit que les prussiens effectuent leur retraite sur Epernay après avoir été battus devant Paris.</em> <br /></p>
<p>Ils élargissent leur cercle autour de <strong>Metz</strong> et brûlent plusieurs villages autour de la ville.</p>
<p>Aujourd’hui ils ont bombardé et brûlé <strong>Sainte Ruffine</strong>, <strong>Rozérieulles</strong>, <strong>Ladonchamps</strong>, qui leur avait été repris ce matin. <br /></p>
<p><img src="http://promenade.temporelle.free.fr/dotclear/public/images/michele_2/2020/guerre_1870/IMGP9240a.jpg" alt="" style="display:table; margin:0 auto;" /><br /></p>
<p>Un accident arrivé à l’étendard.<br /></p>
<p>Le canon a donné toute la journée de tous côtés, <strong>Saint Quentin</strong>, <strong>Plappeville</strong>, <strong>Saint Julien</strong>, <strong>Montigny</strong>.<br /></p>
<p>A ce dernier endroit, <strong>Chevalet</strong> qui se trouvait à peu de distance des batteries françaises répondant à celle des prussiens qui incendiaient <strong>Sainte Ruffine</strong>, a vu un obus français éclater par accident à une certaine distance au dessus de lui. Un soldat a été blessé au pied assez près de lui.<br /><br /></p>
<p><img src="http://promenade.temporelle.free.fr/dotclear/public/images/michele_2/2020/guerre_1870/IMGP9251d.jpg" alt="" style="display:table; margin:0 auto;" /><br /></p>
<p><strong>3 octobre</strong> on tente décidément un mouvement sur<strong> Thionville</strong>. Le 4eme corps Ladmirault a été désigné pour commencer. <br /></p>
<p>La moitié de ce corps mise en marche la nuit dernière, est aujourd’hui à <strong>Maizières</strong>, endroit situé presque à moitié chemin de <strong>Thionville</strong>.<br /></p>
<p><img src="http://promenade.temporelle.free.fr/dotclear/public/images/michele_2/2020/guerre_1870/IMGP9249g.jpg" alt="" style="display:table; margin:0 auto;" /><br /></p>
<p>Il parait que tous les mouvements exécutés ces jours-ci sur les environs de
<strong>Metz</strong>, avaient pour but d’occuper les prussiens et de masquer ce qui se fait aujourd’hui. <br /></p>
<p>Les soldats ont reçus 3 jours de vivres.<br /></p>
<p>Ce soir pour la nuit, on rencontre dans <strong>Metz</strong> de nombreuses voitures chargées de vivres. L’heure de ce mouvement des voitures n’est pas celle que l’on prend pour les distributions journalières.<strong></strong></p>
<p>Je vais dîner à <strong>Montigny</strong> au sacré cœur avec l’abbé <strong>Delafosse</strong>, où j’y trouve l’abbé <strong>Lamarche</strong> qui vient d’être décoré.<br /></p>
<p>Hier soir les prussiens ont brûlé<strong> la Maxe</strong>.<br />
<br /></p>
<p><strong>4 octobre</strong> madame <strong>Cahen</strong> nous vient en aide. Le banquier <strong>Goudchaux</strong> lui avance 20.000 fr sur simple engagement verbal. Elle donne ainsi un bel exemple à ceux qui dans les fonctions de chef, ne voient que l’honneur et la gloriole, sans comprendre ou accepter les charges de la situation.<br /></p>
<p>Nos troupes réoccupent <strong>Lessy</strong> et <strong>Ladonchamps</strong>. <br /></p>
<p>La marche sur <strong>Thionville</strong> ne se confirme pas.<br /><br /></p>
<p><strong>5 octobre</strong> <em>les bruits de défaite des prussiens devant Paris restent toujours sans contradiction mais sans confirmation. Nous retombons dans l’ignorance absolue</em>.<br /></p>
<p>Les affaires d’avant-poste sont toujours vives.<br /><br /></p>
<p><strong>6 octobre</strong> les prussiens envoient des obus sur <strong>Ladonchamps</strong> depuis deux batteries établies près de <strong>Semécourt</strong>. Notre feu les fait taire bientôt.<br /></p>
<p>Ils dirigent une attaque plus sérieuse sur <strong>Lessy</strong>. Des 3 batteries construites sur les hauteurs de <strong>Châtel</strong>, ils envoient sur <strong>Lessy</strong> une pluie d’obus. <br /></p>
<p>Les forts de <strong>Saint Quentin</strong> et de <strong>Plappeville</strong> leur répondent avec succès. <br /></p>
<p>Ils tentent d’emporter la position, mais notre feu d’infanterie leur fait un tort considérable. Après 3 attaques inutiles, ils rentrent dans leur retranchement. <br /></p>
<p><img src="http://promenade.temporelle.free.fr/dotclear/public/images/michele_2/2020/guerre_1870/IMGP9243x.jpg" alt="" style="display:table; margin:0 auto;" /><br /></p>
<p>Nous ne perdons que 3 hommes et 11 blessés. Les blessures siègent toutes à la tête et sont reçues lorsque les soldats dépassaient leur tête. <br /></p>
<p>Depuis les retranchements de l’Esplanade, on voit parfaitement les feux des deux côtés. Le tir de <strong>Saint Quentin</strong> effectué à une distance considérable est d’une justesse étonnante.<br /><br /></p>
<p><strong>7 octobre</strong> <strong>Lefort</strong> nous réunit en conseil sur la question de savoir si l’on fera une retenue sur les appointements de B. et P. qui ont des dettes criardes. L’affirmation est adoptée.<br /></p>
<p>Dans la prévision de mouvements de l’armée, on prend des dispositions pour que nous soyons prêts à partir le cas échéant.<br /></p>
<p>Il est certain qu’en ce moment nos soldats n’ont pas du côté de <strong>Thionville</strong>, dépassé <strong>Ladonchamps</strong>. Cette fois encore ils se sont trop pressés.<br /></p>
<p>Toujours absence complète de nouvelles de <strong>Paris</strong>. J’ai remis hier à <strong>Lagrave</strong> une lettre à destination de Paris. Une personne sûre doit la faire parvenir avec d’autres.<br /></p>
<p>Je monte à cheval à 2 heures avec <strong>Good</strong> et <strong>Boylon</strong> nous allons du côté de la Seille puis à <strong>Queuleu</strong>. <br /></p>
<p>De là, nous voyons et entendons <strong>Saint Julien</strong> tirer vigoureusement. Nous nous dirigeons de ce côté mais au lieu de rentrer dans <strong>Metz</strong> pour reprendre la grande route de<strong> Saint Julien</strong>, nous prenons le plus court par de petits chemins à travers champs et à travers camps. En arrivant sur la route de <strong>Sarrebruck</strong> à 300 m avant la ferme de <strong>Bellecroix</strong>, nous sommes surpris de voir des troupes formées en tirailleurs et en costume d’attaque, faisant face à <strong>Noisseville</strong> et se trouvant dans les mêmes positions qu’à l’affaire du 31 août, mais en nombre beaucoup moins considérable.<br /></p>
<p><img src="http://promenade.temporelle.free.fr/dotclear/public/images/michele_2/2020/guerre_1870/IMGP9252f.jpg" alt="" style="display:table; margin:0 auto;" /><br /></p>
<p>Tout est silencieux, mais il va se passer quelque chose très certainement. <br /></p>
<p>Nous voyons passer un général qui se dirige sur <strong>Bellecroix</strong>. Nous le suivons à une certaine distance. <br /></p>
<p>Au moment où je passais au niveau du petit fort des <strong>Bordes</strong>, qui se trouve à 30 mètres de la route, j’entends une violente détonation et le sifflement de l’obus qui passe au dessus de ma tête. Mon cheval aussi surpris que moi fait un écart, c’est le premier coup de feu de l’action. <br /></p>
<p>Le fort tire sur les prussiens qui sont du côté de <strong>Chieulles</strong>. Nous allons jusqu’à <strong>Bellecroix</strong> où il n’y a pas de blessés ni rien qui nous intéresse. <br /></p>
<p>Combien cet endroit est changé depuis le 31 août, arbres coupés, barricades, créneaux, tout est méconnaissable. <br /></p>
<p>Nous prenons à travers champs, tout aussi est changé, beaucoup de maisons ont été abattues, les autres ont été fortifiées, et nous voyons tous les soldats, l’arme au poing derrière les retranchements.<br /></p>
<p>Le bois de peupliers sur le bord duquel nous nous sommes reposés le 1er septembre est abattu. De son emplacement on domine les lignes.<br /></p>
<p>Nous voyons la fusillade s’engager et la canonnade commencer. Nous descendons dans le ravin de <strong>Vallieres</strong> et remontons vers <strong>Saint Julien</strong>.<br /></p>
<p>A mesure que nous montons vers ce fort, le panorama se développe de mieux en mieux, bien que la nuit commence à tomber. Il est 5 h ¼, le fort de <strong>Saint Julien</strong> qui jusqu’alors n’avait tiré que vers la rive gauche, se met de la partie pour soutenir notre attaque. Les boulets nous passent tous sur la tête.<br /></p>
<p><img src="http://promenade.temporelle.free.fr/dotclear/public/images/michele_2/2020/guerre_1870/IMGP9244w.jpg" alt="" style="display:table; margin:0 auto;" /><br /></p>
<p>Arrivé au niveau du fort sur la route à l’entrée du château de <strong>Grimont</strong>, nous nous trouvons plus rapprochés du feu prussien. Quelques obus éclatent dans notre voisinage. On entend plus qu’un bruit de fusillade, de canonnade et de sifflement d’obus. <strong>Good</strong> et <strong>Boylon</strong> qui se trouve à quelque distance de moi voient un projectile s’éclater à leurs pieds. <br /></p>
<p>Nous passons devant <strong>Grimont</strong> et remontons sur la route de <strong>Bouzonville</strong> qui domine les deux rives de la Moselle. Là je suis tout surpris de voir que la vallée de la rive gauche est tout en feu, une fumée épaisse couvre <strong>Ladonchamps</strong>, <strong>Woippy</strong>, <strong>Saint Rémy</strong>, <strong>les Tapes</strong>.<br /></p>
<p>On voit encore les batteries prussiennes d’<strong>Olgy</strong> et de <strong>Semécourt</strong> envoyer sur nos troupes leur feu convergeant.<br /></p>
<p>Mais l’obscurité devient plus intense et l’on ne distingue plus que de la fumée et le feu des batteries.<br /></p>
<p><img src="http://promenade.temporelle.free.fr/dotclear/public/images/michele_2/2020/guerre_1870/j.jpg" alt="" style="display:table; margin:0 auto;" /><br /></p>
<p>Au pied du fort, sur le versant qui regarde la Moselle, sont des batteries d’artillerie et de mitrailleuses qui viennent de tirer sur <strong>Olgy</strong> et <strong>Malroy</strong> qui ont reçu un grand nombre de projectiles.Il n’y a eu que peu de blessés qui sont en route pour Metz.<br /></p>
<p>Je reprends le chemin de la ville. A la pension j’apprends que plusieurs d’entre nous sont partis à<strong> Woippy</strong> où de nombreux blessés se trouvent et vont être ramenés à l’ambulance.<br /></p>
<p>Je vais dîner au Pélican d’or où j’entends circuler de tristes nouvelles :<em> <strong>Strasbourg</strong> à bout d’hommes et de munitions a capitulé. Les prussiens occupent les environs de <strong>Paris</strong>, ils ont brûlé <strong>Saint Germain</strong> et son château. <strong>Paris</strong> est bloqué</em>.<br /></p>
<p>Après dîner je vais à l’ambulance où de nombreux blessés viennent d’arriver. Je fais les premiers pansements.<br /></p>
<p><strong>8 octobre</strong> Nous avons 6 prussiens blessés légèrement. Presque tous nos blessés français appartiennent aux voltigeurs et aux chasseurs de la garde qui ont été fort maltraités.<br /></p>
<p><img src="http://promenade.temporelle.free.fr/dotclear/public/images/michele_2/2020/guerre_1870/IMGP9247k.jpg" alt="" style="display:table; margin:0 auto;" /><br /></p>
<p><em>Les prisonniers prussiens ont confirmé les nouvelles relatives à <strong>Strasbourg</strong></em>.<br /></p>
<p>Vu la quantité de blessés qui arrivent dans la ville et le nombre de fiévreux qui encombrent les hôpitaux, nous nous décidons, tout en gardant l’ambulance, à détacher un certain nombre d’entre nous dans les hôpitaux qu’on forme chaque jour et dont les médecins sont rares.<br /></p>
<p><strong>Lefort</strong> fait part de notre offre au médecin en chef des hôpitaux qui accepte avec empressement, assurant que nous aurons dans nos services la plus parfaite indépendance. Je me propose pour un service de fiévreux.<br /><br /></p>
<p><strong>9 octobre</strong> <strong>Martin</strong> et <strong>Lagrave</strong> prennent chacun un service de chirurgie à la caserne <strong>Chambière</strong>. On m’offre un service à la caserne <strong>Coislin</strong> un que j’accepte aussitôt.<br /></p>
<p>Le <strong>Saint Quentin</strong> tire toute la journée du côté d’<strong>Ars</strong>. <br /><br /></p>
<p><strong>10 octobre</strong> j’inaugure mon service.<strong> Lefort</strong> me présente à monsieur <strong>de l’Estrade</strong>, médecin en chef de l’hôpital, qui me fait un excellent accueil.<br /></p>
<p>Je n’ai emmené de mon service que <strong>Barborin</strong> un de mes sous-aides. Mr <strong>de l’Estrade</strong> me fit les honneurs des salles qui sont fort tristes et dénuées. Je n’y pourrai faire que de la thérapeutique très restreinte. Les ressources comme alimentation se ressentent aussi de la gêne générale.<br /></p>
<p>Je trouve l’abbé <strong>Lamarche</strong>, aumônier de l’hôpital, qui avait déjà parlé de moi à monsieur <strong>de l’Estrade</strong>. Nous prenons ensemble le café matinal et comme il va à <strong>Montigny</strong> déjeuner avec <strong>Delafosse</strong>, je l’accompagne. Agréable réunion et précieuse ressource pour moi dans mon exil, que cet ami qui me rappelle mes meilleurs souvenirs et avec qui je puis causer sans contrainte de ceux qui me sont chers.<br /></p>
<p><em>Les détails qui arrivent de Strasbourg sont navrants, ville bouleversée, habitants tués dans leur maison et dans les rues, la nuit comme le jour, par les bombes. L’évêque mort de ses blessures, carnages, incendies, désolation.</em></p>
<p><em>Quelle horrible pensée de songer que les prussiens sont devant <strong>Paris</strong> et que la malheureuse ville va peut-être subir les atteintes de la faim et des bombes</em>.<br /></p>
<p>Où sont les miens ? N’être pas ensemble dans de tels moments, certes je ne regrette pas ce que j’ai fait, j’ai pu réellement rendre quelques services, mais n’aurais-je pas été tout aussi utile à <strong>Paris</strong>, et n’aurais-je pas eu la consolation de savoir en sûreté ceux qui me sont chers, ou tout au moins de les sentir près de moi ? Qu’allai-je faire dans cette galère ?<br /></p>
<p>La ration de pain des soldats est réduite à 300gr, aussi parle t-on de la famine et de la capitulation. <br /></p>
<p><em>Des meilleures nouvelles se présentent. Il serait fortement question d’un armistice et par suite de la paix. A la suite de notre victoire à <strong>Etampes</strong>, <strong>Guillaume</strong> aurait parlé de paix en offrant les mêmes conditions que précédemment. <strong>Jules Faure</strong> aurait refusé ces conditions pour en proposer de plus favorables en négociant</em>.<br /></p>
<p><em>D’autres disent qu’une armée de 200.000 à 300.000 hommes arrive à notre secours</em>.<br />
<br /></p>
<p><strong>à suivre</strong></p>http://promenade.temporelle.free.fr/dotclear/index.php/post/La-guerre-de-1870-autour-de-Metz-suite-6#comment-formhttp://promenade.temporelle.free.fr/dotclear/index.php/feed/atom/comments/2684La guerre de 1870 autour de Metz - suite 4urn:md5:3f3683ac321ffa20cfecba674f5837d12020-02-20T17:14:00+01:002020-02-20T17:25:46+01:00micheleLa guerre de 1870autour de Metzguerre de 1870NoissevilleXIXe siècle <p><strong><span class="text-blue">Du 10 septembre au 20 septembre</span></strong> <br /></p>
<p><strong><span class="text-blue">Signé par le général Henry</span></strong></p>
<p><strong>13 septembre</strong> à dater du 14 septembre le taux de la ration de fourrage distribuée sera réduit ainsi : avoine 2 kg, de foin 1 kg, de son 0,5kg: soit un total de 3 kg pour les chevaux d’artillerie, les officiers et la troupe.<br /></p>
<p>Le blé sera employé à la nourriture des chevaux, en le mélangeant tant que ce sera possible, soit avec le seigle, soit avec de l’avoine, ou à défaut de seigle et d’avoine, en distribuant du son en substitution du blé, à poids égal et dans la proportion maximum de 1/10e.<br /></p>
<p>A partir du 15 courant, la ration journalière de pain sera réduite à 300 grammes, et par compensation celle de la viande sera portée à 400 grammes, tout en maintenant la ration de vin.<br /></p>
<p><strong>14 septembre</strong> des ballons porteurs de dépêches partiront de Metz à partir du 15 septembre au matin.</p>
<p>Afin de permettre l’envoi d’un plus grand nombre de lettres, elles devront être écrites sur papier mince de 0.10 cm sur 0.05. Elles seront envoyées ouvertes et sans enveloppes au quartier général de monsieur le général commandant supérieur de la place de Metz, pour être expédiées au fur et à mesure de la construction des ballons. <br />
<img src="http://promenade.temporelle.free.fr/dotclear/public/images/michele_2/2019/guerre_1870/IMGP9202__2_.JPG" alt="" style="display:table; margin:0 auto;" />
<br /></p>
<p><strong><span class="text-blue">Signé par le général de Berckheim</span></strong><br /></p>
<p><strong>15 septembre</strong> J’approuve l’ordre permanent que vous avez donné dans les batteries de la réserve, au sujet des reconnaissances à faire par les officiers d’artillerie, des travaux exécutés par l’ennemi en avant de nos lignes.<br /></p>
<p>Le général Henry commande à l’instant 100 travailleurs d’infanterie qui devront se rendre immédiatement à votre batterie pour les travaux à exécuter ce matin.<br /></p>
<p><strong>19 septembre</strong> Le maréchal commandant en chef, en présence des inconvénients graves qui peuvent résulter de l’entrée de la ville de <strong>Metz en état de siège</strong>. <br /></p>
<p>Des soldats isolés qui recevant dans leur camp les vivres, viande et pain, vont en trop grande quantité puiser aux ressources de la population. <br /></p>
<p>Il a été décidé que nul militaire appartenant à l’armée (hommes de troupes) ne pourra pénétrer en ville isolement à partir d’aujourd’hui. <br /></p>
<p>Des corvées commandées régulièrement et portant une permission authentique du général commandant la division, seront seules admises à pénétrer dans la place.</p>
<p>Le chef de la corvée quel que soit son grade, sera responsable de la tenue de cette corvée, son nom sera inscrit en tête de la permission accordée.</p>
<p>Je vous renouvelle à cette occasion la recommandation que je vous ai faite hier, pour messieurs les officiers, de n’aller en ville que le moins possible et de n’y faire, surtout en comestible, que les achats qui vous seront rigoureusement nécessaire. Je n’ai pas besoin de vous prier de vous rappeler la convenance de l’exécution des ordres que je vous donne.<br />
<br /></p>
<p><strong><span class="text-blue">Du 10 septembre au 20 septembre</span></strong></p>
<p><strong><span class="text-blue">Récit par le médecin militaire</span></strong></p>
<p><br /></p>
<p><strong>11 septembre</strong> visite au fort de <strong>Queuleu</strong>, mon cheval enfonce dans la boue. Visite des batteries, on voit les avant-postes ennemis. Les canons se chargent par la culasse et ont un facile avantage, le temps de la charge étant peu de chose comparé à celui du pointage.<br /></p>
<p>Pièces de 24 dans tout le fort. On ne se sert plus de boulets pleins. Les prussiens emploient les obus pénétrants et nous les obus à fusée.<br /></p>
<p>Les nôtres sont préférables, ils sont tout en fonte avec des ailettes de plomb. Ils détonnent en l’air et forment un feu fauchant en éclatant. <br /></p>
<p>Ceux des prussiens éclatent en terre et souvent ne font pas de mal, à moins de tomber fort près, mais ils ont l’avantage de bien indiquer la portée des tirs, parce que l’on juge l’endroit précis du sol où ils éclatent.<br /></p>
<p>Nos pièces de 24 reculent de 1 mètre et quelques fois de 2, quand le sol de planches est rendu glissant par la pluie.</p>
<p><strong>Le 17 août</strong> les prussiens avaient établi une batterie d’une cinquantaine de canons, qui pendant 2 heures avaient lancé sur le fort une quantité considérable d’obus.<br /></p>
<p>Un gendarme me demande ma carte que je lui présente.</p>
<p>Au dîner incident entre <strong>Roussel</strong> et <strong>Lefort</strong>, concernant la conduite de <strong>Lefort</strong> avec ses conseils sur nos services, nous les repoussons vivement. <br /></p>
<p>Le matin au niveau de la plaie de l’amputé de cuisse, j’ai fait deux ligatures.<br /><br /></p>
<p><strong>12 septembre</strong> visite du fort de <strong>Plappeville</strong>. Martin et moi escortons la voiture de monsieur <strong>Cahen</strong> accompagné de <strong>Lagrane</strong> et <strong>Lafitte</strong>.<br /></p>
<p><img src="http://promenade.temporelle.free.fr/dotclear/public/images/michele_2/2019/guerre_1870/IMGP9237.jpg" alt="" style="display:table; margin:0 auto;" /><br /></p>
<p>Vue superbe, fort inachevé mais armé. Nous y trouvons Mr et Mme <strong>de Gargan</strong>.<br /></p>
<p>Vue sur le camp prussien de <strong>Malroy</strong>. On voit les prussiens construire des batteries et des tranchées dans la plaine entre <strong>Malroy</strong> et le fort.<br /></p>
<p>On aperçoit très bien d’autres batteries près du bois de <strong>Chatel</strong> et une pièce contre une batterie située au dessus de <strong>Saulny</strong>.</p>
<p>Les avant-postes français et prussiens se touchent presque.</p>
<p><em>Les mauvaises nouvelles se précisent et prennent de la consistance. <strong>Défaite à Sedan</strong>, l’armée coupée en trois corps ?</em></p>
<p><em>Ces nouvelles rapportées suivant les uns, par les journaux prussiens, suivant les autres, par les journaux français. <strong>Que faut il croire</strong> ?</em></p>
<p>Parole d’un officier à <strong>Plappeville</strong> :
<em>il y a dans ce moment un conseil de guerre tenu par les chefs de corps d’armée, une grande décision sera prise probablement.</em>
Vous n’entendez plus le bruit du canon tant pis et tant mieux.</p>
<p>Nous retournons tristement à <strong>Metz</strong>. Musique militaire dans la vallée avec un effet indicible.
<br /></p>
<p><img src="http://promenade.temporelle.free.fr/dotclear/public/images/michele_2/2019/guerre_1870/IMGP9239.jpg" alt="" style="display:table; margin:0 auto;" /><br /></p>
<p><br /></p>
<p><strong>13 septembre</strong> <em>on annonce que l’affaire de <strong>Sedan</strong> aurait été un désastre, 40.000 prisonniers, <strong>l’empereur</strong> obligé de remettre lui-même son épée à <strong>Guillaume</strong> après s’être rendu dans <strong>Sedan</strong> avec ses 40.000 hommes</em></p>
<p><strong>Mac Mahon</strong> <em>mort de ses blessures</em>, <strong>''Strasbourg</strong> <em>bombardé</em>.</p>
<p>Proclamation de <strong>Coffinières</strong>, <em>annonçant le désastre et le changement de gouvernement et disant que malgré le manque de renseignements, on ne peut pas non plus les démentir</em>.
<br />
<br /></p>
<p><strong>14 septembre</strong> <em>les prussiens auraient permis d’envoyer à Paris, un officier pour s’assurer de l’état des choses.</em><br /></p>
<p>On accuse <strong>Lefort</strong> d’être fort bien avec les prussiens, d’aller souvent dans leurs lignes et de pratiquer l’espionnage.<br />
<br /></p>
<p><strong>15 septembre</strong> on annonce que le blocus sera levé dans trois jours. <em>Les prussiens auraient permis à un parlementant d’aller jusqu’à <strong>Paris</strong>. Ce parlementant n’aurait pas pu aller plus loin que le camp prussien d’<strong>Ars</strong> où il aurait déjeuné, puis retour à <strong>Metz</strong>.</em> <br /></p>
<p>On parle d’une attaque pour cette nuit.<br />
<br /></p>
<p><strong>16 septembre</strong> <em>ce matin les nouvelles changent. Un sergent de zouave raconte</em> <em>que le général <strong>Picard</strong>, de la garde, aurait dit hier en passant devant son régiment</em> <em>: Zouaves, réjouissez vous <strong>l’empereur</strong> sera ici demain avec 500.000 hommes</em>.</p>
<p>Rencontre ce matin à <strong>l’hôtel de l’Europe</strong> d’un général disant <em>je vais aujourd’hui vous en apprendre une qui vous fera plaisir. Le maréchal <strong>Bazaine</strong> vient de recevoir des nouvelles de <strong>l’empereur</strong> qui lui envoie une poignée de main et lui annonce qu’il sera ici après demain avec 500.000 hommes.<br /></em></p>
<p>L’attaque annoncée la veille n’a pas eu lieu.<br /></p>
<p><img src="http://promenade.temporelle.free.fr/dotclear/public/images/michele_2/2019/guerre_1870/IMGP9199__2_.JPG" alt="" style="display:table; margin:0 auto;" /><br /></p>
<p>Le soir changement complet, les journaux publient des extraits d’un journal «<strong> le volontaire</strong> » <em>dont une proclamation du gouvernement de la défense nationale. On y parle d’une proclamation signée <strong>Jules Favre</strong> qui sera bientôt publiée</em>.<br /></p>
<p><br /></p>
<p><strong>17 septembre</strong> <strong>Lefort</strong> m’annonce qu’il me propose à <strong>Bazaine</strong> pour la croix ainsi que <strong>Liegeois</strong>.</p>
<p><em>Les journaux publient des extraits d’un journal de <strong>Paris</strong> « <strong>le volontaire</strong> » daté du 9__ septembre</em>__.<br /></p>
<p><em>Proclamation de <strong>Jules Favre</strong>. Les idées de médiation paraissent faire des progrès, on nous entretient toujours d’idées de bombardement.</em></p>
<p>L’argent commence à nous manquer. <strong>Coffignières</strong> et le payeur de l’armée refusent de nous en donner, la société n’offrant pas assez de garanties.</p>
<p>Exécution à <strong>Saint Julien</strong> d’un sergent qui a tué son sergent major qui lui avait donné une punition de trois jours. Les troupes défilent musique en tête devant le condamné.
<br />
<br /></p>
<p><strong>18 septembre</strong> le pain devient rare. La ration fixée d’abord à 500gr par jour est réduite à 400 gr. On assiège les portes des boulangeries, il faut y mettre des factionnaires.</p>
<p><img src="http://promenade.temporelle.free.fr/dotclear/public/images/michele_2/2019/guerre_1870/IMGP9200__2_.JPG" alt="" style="display:table; margin:0 auto;" /><br /></p>
<p>Déjeuner avec <strong>Liegeois</strong> et d’autres personnes à l’hôtel des pélicans d’or.</p>
<p><em>Le bruit se répand que le <strong>prince Frédéric Charles</strong> a envoyé un parlementaire à <strong>Bazaine</strong> pour lui demander un entretien. <strong>Bazaine</strong> s’y serait rendu à midi.</em></p>
<p>On entoure la ville de travaux considérables, tranchées, batteries de 24, mitrailleuses.
On débarrasse le marché couvert pour en faire une ambulance en prévision de l’évacuation des ambulances sub-urbaines ou dans le cas d’une attaque en prévision
de nouveaux blessés à soigner.
<em>Il est dit qu’il y en aurait déjà 17.000 dans la ville</em>. <br /></p>
<p><strong>Lefort</strong> va à l’état-major général pour rencontrer le maréchal <strong>Bazaine</strong> et lui parler des récompenses. Le maréchal lui demande un rapport que
<strong>Lefort</strong> rapporte chez <strong>Bazaine</strong>. Il y voit <strong>Cuvellier</strong> médecin en chef de l’armée étant à <strong>Longeville</strong> et <strong>Scy.</strong></p>
<p>Je l’accompagne à cheval à l’esplanade de <strong>Scy</strong> près de l’église avec une vue superbe. Nous y voyons les prussiens faire des manœuvres.<br /></p>
<pre></pre>
<p><img src="http://promenade.temporelle.free.fr/dotclear/public/images/michele_2/2019/guerre_1870/IMGP9238.JPG" alt="" style="display:table; margin:0 auto;" /><br />
Le village de <strong>Scy</strong> est bien fortifié avec barricades et tranchées dans toutes les rues. Deux avant-postes sont à <strong>Moulins</strong> et à <strong>Sainte Ruffine</strong>.<br /></p>
<p>Le 57ème de ligne garde <strong>Scy</strong>. Un lieutenant qui a fait toute la campagne, nous rapporte <em>que sur les officiers qui se trouvaient au régiment au début de la campagne, il n’en reste plus que 21 sur 2.500 hommes. Il a perdu 1.100 soldats</em>.</p>
<p>Il nous confirme ce qui a toujours été la supériorité des prussiens, comme nombre et artillerie, ainsi que sur leur capacité individuelle en cavalerie et infanterie.</p>
<p>A <strong>Saint Privat</strong> le 18 août, les soldats entre <strong>Saint Privat</strong> et <strong>Amanvillers</strong> étaient restés 7 heures sous le feu de l’ennemi, sans bouger, attendant la mort sans pouvoir marcher à l’ennemi. A 3 heures de l’après midi l’artillerie française n’avait plus de munitions et se retirait, abandonnant la troupe, les laissant pendant 3 heures dans cette plaine.<br />
<br /></p>
<p><strong>à suivre</strong></p>http://promenade.temporelle.free.fr/dotclear/index.php/post/La-guerre-de-1870-autour-de-Metz-suite-4#comment-formhttp://promenade.temporelle.free.fr/dotclear/index.php/feed/atom/comments/2682La guerre de 1870 autour de Metz - Suite 3urn:md5:2066e189f8e8769184ee5ab247f57fcb2020-02-08T15:30:00+01:002020-02-08T15:30:00+01:00micheleLa guerre de 1870autour de Metzguerre de 1870NoissevilleXIXe siècle <p><strong><span class="text-blue">Du 1er septembre au 10 septembre</span></strong></p>
<p><strong><span class="text-blue">Récit (du vécu) par le médecin militaire</span></strong></p>
<p><strong>1er septembre</strong> Entendant la canonnade de grand matin, nous arrivons en poussant nos chevaux et trouvons la bataille engagée sur toute la ligne dans les positions que nous avons gagné la veille.
<strong>Lefort</strong>, <strong>Liegeois</strong> et les autres ont dû quitter la maison qu’ils occupaient parce qu’elle s’est trouvée au milieu des projectiles. Nous les retrouvons à peu près à 200 pas de la bifurcation de la route.</p>
<p>Voici ce qu’ils nous apprennent. On s’est battu toute la nuit, les prussiens à la faveur de l’obscurité et peut-être aussi à l’insuffisance de notre garde, se sont emparés de <strong>Noisseville</strong> et de <strong>Servigny</strong>.</p>
<p>Nous avons repris l’offensive, nos batteries font taire celles que les prussiens ont établies à <strong>Noisseville</strong>. Nous nous sommes élancés à l’assaut et après un brillant combat d’infanterie et une épouvantable fusillade, nous restons maîtres de la position.</p>
<p>On avait fait un terrible carnage des prussiens hier soir, déjà leurs cadavres s’élevaient par place dans ce village, à la hauteur d’un mètre.</p>
<p>Aujourd’hui ça va être bien autre chose. Ce matin <strong>Lefort</strong> avec <strong>Lebeuf</strong>, accompagné de <strong>Changarnier</strong>, causent avec le général, chef d’état major du maréchal, qui se plaint vivement que les prussiens aient laissé le drapeau international sur une maison qu’ils avaient défendue.</p>
<p>Au moment où nous arrivons on canonne vigoureusement dans les mêmes positions que la veille au soir. Bientôt cependant les décharges d’artillerie redoublaient.</p>
<p>Les prussiens avaient reçu pendant la nuit des renforts de canonniers. Ils ont établi à <strong>Poixe</strong> une batterie composée de pièces de seize qui font énormément souffrir.<br />
<img src="http://promenade.temporelle.free.fr/dotclear/public/images/michele_2/2019/guerre_1870/IMGP9197__2_.JPG" alt="" style="display:table; margin:0 auto;" /></p>
<p>Toutes les fois que nous pouvons aborder l’infanterie prussienne la lutte n’est pas soutenue, nous les repoussons haut la main. Mais les prussiens le savent fort bien aussi compensent t-ils l’enlisement de leur infanterie par la supériorité de leur artillerie. Leur nombre des pièces est considérable, leur calibre est bien supérieur au nôtre.</p>
<p>Bien qu’instruit par l’expérience nous avons mis en batterie dans les deux journées des pièces de 12, mais nous n’avons pu tenir devant eux.</p>
<p>Nos communications étant coupées, il nous faut nous en tenir au matériel de Metz. Eux au contraire s’approvisionnent comme ils veulent. Ils se sont fait suivre de leur parc d’artillerie dont ils mettent les pièces en position.</p>
<p>A 10 heures une de nos batteries établie sur la gauche et tirant sur <strong>Poixe</strong> est obligée de se retirer et traverse la plaine en se rendant du coté de <strong>Sainte Agathe</strong>. Dans ce trajet elle passe devant <strong>Noisseville</strong> dont les prussiens sont maîtres en partie, les obus pleuvent sur elle quand elle arrive à l’extrémité droite. Presque au même moment les batteries de mitrailleuses allemandes arrivent en sens inverse, traversant la même plaine pour se porter sur la gauche.
Les obus font dévier notre batterie, elle oblique un peu vers l’arrière. Les prussiens continuent à lui envoyer des obus, nous voyons ces éclats au milieu de la petite troupe qui a du produire des dégâts, juste au moment où elle s’engage dans un chemin creux.</p>
<p>Pendant ce temps nous étions assis sur le talus de la route élevée d’1m50, spectateurs intéressés par la lutte. Voyant avec une certaine inquiétude le feu prussien se rapprocher de nous, cependant la distance de <strong>Poixe</strong> jusqu’au point que nous occupions était tellement considérable, que nous nous disions la distance est certainement trop grande pour que nous courions du danger.
A peine disions nous qu’il serait prudent de nous en aller, que nous entendons le sifflement d’un obus à quelques mètres au dessus de nos têtes.
Nous nous précipitons tous à plat ventre et nous entendons la détonation se faire de l’autre côté de la route à une vingtaine de mètres de nous. Si le projectile avait éclaté en l’air ou du côté de la route que nous occupions, il arrivait malheur à quelqu’un de nous car il avait soufflé bien près à nos oreilles.
A peine relevés, nous détalons sans retard et nous regagnons une petite maison située au niveau de la bifurcation de la route appelée <strong>Bellecroix</strong> dans laquelle une ambulance avait été établie à plusieurs reprises.
Au bout de quelques instants on nous amène le général blessé à la partie haute de la cuisse d’un éclat d’obus qui avait enlevé une quantité considérable de partie molle. On le panse et on le transporte au fort <strong>Saint Julien</strong> où nous déjeunons.<br />
<img src="http://promenade.temporelle.free.fr/dotclear/public/images/michele_2/2019/guerre_1870/IMGP9210__2_.JPG" alt="" style="display:table; margin:0 auto;" /><br /></p>
<p>Vers midi nos troupes évacuent <strong>Noisseville</strong>, nous les voyons se retirer en bon ordre et traverser cette longue plaine entièrement découverte.</p>
<p>Le mouvement de retraite commence, les troupes reculent peu à peu en excellent ordre et viennent reprendre les positions qu’elles avaient avant le combat de la veille. Une batterie d’artillerie s’établit sous notre maison en face de <strong>Noisseville</strong> pour protéger la retraite. Nous jugeons que notre position n’est plus tenable et nous partons avec nos fourgons remplis de blessés.</p>
<p>Nous nous retirons vers l’arrière et attendons la suite des événements. Le feu cesse sur toute la ligne, il est midi ½.
Nous sommes près des villages de <strong>Vantoux</strong> et de <strong>Vallières</strong>, dans lesquels de nombreux blessés ont séjourné la nuit dernière. Je vais à <strong>Vallières</strong>, d’autres à <strong>Vantoux</strong>, voir s’il en reste encore. Il n’y en a plus, on les a tous évacué sur <strong>Metz</strong>.
Rentrée à <strong>Metz</strong> à 3 heures.
Plusieurs de nos infirmiers se sont engagés dans l’armée et nous quittent.</p>
<p>2<strong> septembre</strong> <strong>Lefort</strong> et <strong>Goud</strong> vont chez les prussiens convenir d’un échange de blessés qui se fera demain.</p>
<p>Je rencontre <strong>Maffac</strong> qui me fait son récit sur les deux journées du 31 août et du 1er septembre.</p>
<p>L’attaque du 31 était ordonnée pour 2 heures. Les ordres sont envoyés à <strong>Lebeuf</strong> qui n’est pas prêt. On ne peut commencer qu’à 4h1/2.
Sans cette perte de temps, peut-être aurait-on enlevé <strong>Sainte Barbe</strong>, clé de la position jusqu’à <strong>Thionville</strong> et nos communications étaient rétablies.
Le 1er vers 11h, au moment où tout est prêt pour donner un grand coup de collier sur <strong>Sainte Barbe</strong>, où l’on va faire agir des batteries de 24 contre les prussiens, <strong>Lebeuf</strong> envoie une lettre à <strong>Bazaine</strong> disant que sa droite est tournée et qu’il ne peut plus avancer. L’armée est paralysée, on sonne la retraite.</p>
<p><strong>3 septembre</strong> nouveau départ d’infirmiers. <strong>Lefort</strong> va rendre 97 blessés prussiens.<br /></p>
<p>Proclamation au sujet de l’internationale. Nos cartes sont parties chez le grand prévôt pour y être visées. Je suis interrogé par un gendarme.
Promenade avec <strong>Lefort</strong> au <strong>Ban Saint Martin</strong> pour récupérer nos cartes chez monsieur de <strong>Saint Sauveur</strong> que nous ne trouvons pas. <br /></p>
<p>Nous allons à <strong>Saint Julien</strong> chez le général <strong>Manèque</strong>. Nous poussons jusqu’au fort.</p>
<p><strong> 7 septembre</strong> on s’attend pour la nuit à une attaque à <strong>Saint Julien</strong>.</p>
<p>Il est arrivé ce matin 600 prisonniers rendus par les prussiens, qui avaient été pris sur les troupes de Mac Mahon battu par les prussiens.<br />
<img src="http://promenade.temporelle.free.fr/dotclear/public/images/michele_2/2019/guerre_1870/IMGP9209__2_.JPG" alt="" style="display:table; margin:0 auto;" /><br /></p>
<p><strong>8 septembre</strong> on commente de tous côtés et chacun à sa façon les nouvelles d’hier, chacun croyant tenir d’officiers des nouvelles certaines mais contradictoires.</p>
<p>-<em> Un sergent major aurait vu passer les prisonniers qu’on empêchait de communiquer avec les troupes et avec la population.</em></p>
<p>- <em>Certains auraient dit qu’ils avaient été pris le 30 au matin. Parmi eux on aurait vu des soldats d’infanterie de marine, ce qui prouvait bien que ce n’était pas des prisonniers de <strong>Reichshoffen</strong> comme on l’avait prétendu.</em></p>
<p>- <em>Des officiers ont dit à quelques uns d’entre nous, qu’il y avait eu 3 batailles levées par <strong>Mac Mahon</strong>, batailles indécises ou victoires secondaires, et que notre armée se trouvait à <strong>Sedan</strong>.</em></p>
<p>- <em>Deux officiers de chasseurs disent qu’un habitant des environs de <strong>Nancy</strong>, ancien zouave, a raconté les choses à un de leurs amis. Il annonçait à <strong>Bazaine</strong> 3 victoires de <strong>Mac Mahon</strong>. <strong>Bazaine</strong>, lui aurait annoncé que nous serions débloqués le 10. Qui croire ?</em></p>
<p>- <em>On prétend que depuis hier, les prussiens qui sont devant <strong>Metz</strong> font un mouvement de retrait. Cependant on voit très bien depuis <strong>Saint Julien</strong>, 3 fortes batteries de siège qu’ils construisent contre le fort. Ils ont également construit devant <strong>Montigny</strong> un camp retranché.</em></p>
<p><strong> 9 septembre</strong> le soir à 7 heures, violente attaque des prussiens contre les forts, favorisée par un temps épouvantable.</p>
<p>Canonnades très vives à <strong>Queuleu</strong>, <strong>Saint Quentin</strong> et <strong>Plappeville</strong>.
Je vais sur l’esplanade par pluie effroyable avec rafales de vent. L’obscurité est interrompue par la lueur des batteries.<br />
<img src="http://promenade.temporelle.free.fr/dotclear/public/images/michele_2/2019/guerre_1870/IMGP9211__2_.JPG" alt="" style="display:table; margin:0 auto;" /><br /></p>
<p>Au bout d’une heure environ les prussiens cessent le feu.<br /></p>
<p>Le 9 au soir <strong>Lefort</strong> a reçu un grand nombre d’obus qui sont restés sans effet.</p>
<p><strong>10 septembre</strong> visite au fort de <strong>Saint Julien</strong>.</p>
<p>On voit l’aspect du camp prussien près de <strong>Malroy</strong> avec leurs tranchées et leurs sentinelles dans les champs. On voit les avant-postes prussiens se mouvoir et se relever. Ils semblent sortir de terre.</p>
<p>Boucherie près des forts, on tue un cheval à côté de nous.</p>
<p>Une personne qui a beaucoup de relations au fort, arrive au moment où nous partons. Il m’apprend un accident arrivé à mon amputé de cuisse.</p>
<p>De retour à <strong>Metz</strong> nous escortons la voiture à cheval.<br /></p>
<p><strong>à suivre</strong></p>http://promenade.temporelle.free.fr/dotclear/index.php/post/La-guerre-de-1870-autour-de-Metz-Suite-3#comment-formhttp://promenade.temporelle.free.fr/dotclear/index.php/feed/atom/comments/2681